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Citations sur Etranges rivages (84)

Il y avait toutefois dans l’histoire de Matthildur quelque chose qui le touchait, elle éveillait chez lui une forme d’empathie et cela lui donnait l’impression d’être lié à cette affaire. Il ne savait pas exactement de quoi il s’agissait. Sans doute la vie misérable qu’Ezra avait menée. Son existence tout entière n’était qu’un champ de ruines dont le centre était la disparition de sa bien-aimée. S’il disait vrai, il n’avait effectivement jamais obtenu le fin mot de l’histoire. Erlendur savait mieux que personne combien il était difficile de vivre dans ces conditions.
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Votre histoire avec Matthildur m'a beaucoup touché, voyez-vous. Ce que Jakob lui a fait, ce qu'il vous a fait. J'imagine très bien la souffrance que vous avez endurée, l'horreur que vous avez vécue. Et je me suis mis à réfléchir sur la vengeance, sur ce qui conduit les meilleurs des hommes à commettre les pires atrocités. Sur la manière dont les gens peuvent se rendre coupables de crimes horribles pour se venger.
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- Qu'est ce que vous fabriquez? demanda une voix dans son dos. Il se retourna et découvrit le lycéen qui s'apprêtait à repartir en cours après la pause de midi.
- Bonjour, je me documente sur les disparitions dans les fjords de l'est.
- Ici, dans notre garage?
- L'une de ces histoires concerne votre grand-tante qui a péri dans la nature.
- Dans la nature?
- Oui.
- Et qu'est ce qu'elle faisait dans la nature?
- Non, je veux dire qu'elle s'est perdue dans la nature. Elle traversait les terres inhabitées et elle est morte de froid.
- Ouh, ouh !
Le lycéen lui passa devant, puis descendit la rue, mal fagoté, la ceinture du pantalon lui tombait à mi-fesses, laissant paraître son caleçon. Qu'est-ce qu'on va devenir? pensa Erlendur en suivant des yeux le jeune homme qui disparut au coin.
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Allongé dans le noir et transi, il ne parvient plus à faire aucun mouvement. Il est à nouveau seul, le feu a disparu, de même que la maison abandonnée. Les ténèbres et le froid le cernent, la chaleur déserte peu à peu ses membres et son visage.
Quelque part, il entend à nouveau ce grattement.
Venu des profondeurs glacées et lointaines, le bruit approche et enfle constamment, bientôt suivi par de déchirants cris d'effroi.
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Il a l'impression qu'ils ne sont pas seuls, que quelqu'un d'autre accompagne cet homme, quelqu'un qu'il ne parvient pas à distinguer.
- Personne, répond le voyageur, je suis venu seul. Vous habitiez ici ?
- Êtes-vous Jakob ?
- Non, je ne suis pas Jakob. Je m'étonne que ces murs tiennent encore debout, je vois que la maison est solide.
- Qui êtes-vous ? Êtes-vous Boas ?
- Je passais par là.
- Vous êtes déjà venu ici ?
- Oui.
- Quand ça ?
- Il y a des années. A l'époque où cette maison était encore habitée. Que sont devenus ces gens ? Savez-vous ce qu'est devenue la famille qui vivait ici ?
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- Que faites-vous ici ?
Il se redresse, s'assoit et aperçoit un homme à la porte. Un voyageur vient de tomber sur lui par hasard. Il ne comprend pas sa question.
- Que faites-vous ici ? répète l'homme.
- Qui êtes-vous ?
Il ne distingue pas son visage et ne l'a pas entendu entrer, tout ce qu'il voit se résume à cette silhouette qui répète inlassablement la même question insupportable.
- Que faites-vous ici ?
- Je suis chez moi. Qui êtes-vous ?
- J'ai l'intention de passer la nuit avec vous, si ça ne vous dérange pas.
L'homme assis par terre à côté de lui a allumé un feu. Il sent la chaleur se diffuser sur son visage et tend ses mains vers les flammes. Il n'a eu aussi froid qu'une seule fois dans sa vie.
- Qui êtes-vous ? demande-t-il une nouvelle fois à son visiteur.
- Je suis venu vous écouter.
- M'écouter ? Qui est avec vous ?
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Il n'a plus froid. Au contraire, une étrange vague de chaleur lui envahit le corps. Lui, qui pensait que toute chaleur l'avait déserté, il a l'impression qu'elle se diffuse dans ses bras et ses jambes, jusqu'à ses mains et ses pieds, et brusquement son visage lui semble s'enflammer.
Allongé dans le noir, ses pensées vont et viennent, désordonnées, il ne distingue qu'à peine la frontière entre le sommeil et la veille. Il a beaucoup de peine à se concentrer et à évaluer son état. Comme plongé dans une confortable torpeur, il ne souffre pas. Des rêves, des images, des bruits et des lieux qui lui sont à la fois connus et inconnus défilent dans son esprit qui lui joue d'étranges tours et le projette constamment à travers le passé et le présent, défiant l'espace et le temps. Il n'a aucune véritable prise sur ces errances. Un instant, il est assis à l'hôpital, au chevet de sa mère qui se meurt et le quitte. L'instant d'après, un hiver sombre s'est abattu et il se retrouve à nouveau allongé sur le sol de cette ferme abandonnée qui était jadis sa maison. Il a toutefois bien conscience que ce n'est là qu'une illusion.
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Il ne comprenait absolument pas comment diable il était possible de laisser une compagnie américaine dénuée de scrupules et implantée à mille lieues d'ici avoir la main mise sur un paisible fjord et sur un morceau vierge du désert d'Islande
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Personnellement, je n’ai rien à voir avec tout ça, je voulais simplement atteindre le fond des choses.

— Mais... vous travaillez dans la police. Vous n’avez pas le devoir de... ?

— Le devoir est une notion complexe, observa Erlendur.
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Erlendur, les flics ne sont pas là pour sauver les âmes, avait objecté Marion, pour cela nous avons les pasteurs.
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