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La vie semble avoir procuré à George tout ce qu'un homme peut désirer. Et pourtant il se considère désormais comme un homme au singulier. Il assume pleinement tout ce qui peut caractériser sa singularité, être un homosexuel britannique enseignant dans une université californienne dans les années 1970. Mais cependant la solitude lui pèse depuis que son amant est récemment décédé dans un accident. Nous allons le suivre durant une journée.

George est à bien des égards l'alter ego de Christopher Isherwood. Il adresse même un clin d'oeil appuyé à son ami Huxley durant son cours de littérature. Isherwood décrit la solitude quotidienne dans les lieux les plus familiers, et inscrit en filigrane le désarroi d'un homme qui se sent isolé où qu'il se trouve. Cet homme, qui n'est plus anglais et pas vraiment américain, devient même étranger pour lui-même.
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"Un Homme au Singulier" est un roman d'une étonnante beauté . L'autoportrait pudique, sensible d'un homme vieillissant, soudainement confronté à la solitude suite à la disparition de son ami dans un accident de voiture.
C'est le récit d'une journée, des dernières heures d'un homme blessé, sans plus d'illusions, qui se remémore les moments passés avec son ami disparu. Cette disparition qui créait une béance qu'il sait d'ores et déjà insurmontable.
C'est un roman bouleversant, sans artifices, sans effets de langage, une belle et simple réflexion sur la solitude, l'absence, l'homosexualité, la mort, sur la vie. Un roman d'une lucidité rare et apaisante.
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Un homme au singulier c'est une seule journée de la vie de George, un Anglais au milieu de sa vie, seul à Santa Monica, enseignant dans une université de Los Angeles. Il est gay, et a récemment perdu son amant, Jim, dans un accident de voiture, et accepte lentement sa perte. Nous le suivons, lui et son monologue intérieur, tout au long d'une journée alors qu'il se lève, se rend au travail, fait un cours à un groupe d'étudiants, puis se rend au gymnase. On a l'impression d'un homme sur le fil, terrifié à l'idée de vieillir seul, conscient de la nécessité de garder secrète sa sexualité, encore taboue en Amérique à cette époque. Il a besoin de faire son deuil, mais il est incapable de le faire - il dit à ses voisins que son "ami", Jim, s'est simplement éloigné, plutôt que de reconnaître sa mort et de devoir répondre à leurs condoléances.

L'homosexualité était illégale dans les années 60. C'était courageux d'en faire un sujet de roman.
George ne vit vraiment que lorsqu'il est excité sexuellement, en particulier par les joueurs de tennis qu'il voit, ou lorsqu'il s'entraîne dans la salle de sport à côté d'un homme désirable quoique dangereusement jeune.
C'est le récit intérieur d'un célibataire triste et amer. Sa colère et son ressentiment envers les familles hétérosexuelles qui empiètent sur sa communauté bohème sont compréhensibles, mais néanmoins désagréables.

La journée de George et le roman se terminent par un bain de minuit sauvage, improbable et imbibé de beaucoup d'alcool, et enfin par une crise cardiaque,
fin sombre et sans espoir d'une vie triste et amère.
Un homme au singulier est avant tout une étape importante dans la libération de la parole gay,
mais pas seulement,
Isherwood sait les mots qui conviennent à la mélancolie.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Suite au film "A single man" adaptation du roman "un homme au singulier, j'ai eu envie de lire ce dernier.

A sa lecture, on s'aperçoit que Tom Ford, le réalisateur a pris de grandes libertés. J'ai retrouvé dans le roman bien des aspects du film bien évidemment mais surtout j'en ai découvert d'autres que le film ne traite pas ou du moins différemment. Si le film peut paraître déprimant et fataliste, la lecture du roman est vraiment différente. L'humour et l'ironie sont davantage présents.

Dans le roman, c'est avant tout l'histoire de George, homosexuel certes, mais homme ordinaire qui nous livre sa vision du monde, de cette nouvelle société de consommation (nous sommes en 1962 en pleine crise de Cuba). Il nous parle des minorités. Celles qui mettent soit-disant en péril la majorité, la masse bien pensante et consumériste. Les homosexuels de l'époque, les "invisibles" tels George et son ami Jim obligés de cacher leur vie aux yeux des autres. Pourtant l'homosexualité n'est pas le thème majeur du livre (ni du film d'ailleurs). N'arrivant pas à se libérer de son passé et de l'image de Jim, George est en quête du présent tout simplement. Sa rencontre avec un jeune étudiant pourrait bien le faire avancer ou du moins être un miroir pour se (re)découvrir, reprendre goût à la vie.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Depuis la mort de son compagnon, George Falconer traverse sa vie comme un automate. Ni ses cours de littérature à l'Université de Los Angeles, ni ses timides rencontres avec ses voisins, ni ses dîners occasionnels avec sa meilleure amie ne parviennent à troubler l'écoulement régulier des jours. Jusqu'à ce qu'un de ses étudiants, Kenny, émerge de la masse indistincte de ses camarades pour venir, gauchement, perturber le quotidien mécanique de George. Avec la pudeur et la réserve qui le caractérisent, Christopher Isherwood fait le portrait d'un homme au crépuscule de sa vie, à l'heure où tout vacille. George, britannique égaré dans une Californie de carte postale, est démesurément conscient de sa singularité dans un univers qui valorise les comportements grégaires. Dépassé par la liberté frondeuse dont font preuve ses étudiants, il a perdu son seul point d'ancrage avec le monde qui l'entoure : son compagnon, dont le souvenir à peine convoqué est pourtant le centre de gravité du roman, construit tout entier autour de l'immense béance qu'est sa disparition. A travers ce héros à la mélancolie élégante et surannée, Christopher Isherwood signe un grand roman de la solitude, miroir de sa propre existence.
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Qu'est-ce qu'« Un homme au singulier » ?
C'est un homme seul qui contemple, immobile, un jardin derrière la fenêtre de sa demeure cossue. C'est un homme qui, semblable à un cèdre centenaire, voit passer les heures, les jours et les saisons sans discontinuité. C'est un spectateur passif mais attentif de la vie qui continue à se jouer derrière le rideau de sa fenêtre et qui, autrefois, en était même l'un des acteurs principaux.
Etre « Un homme au singulier », c'est sentir les différents degrés de la luminosité sur son visage au fur et à mesure que le jour décline. C'est éprouver la chaleur des rayons du soleil et ne pas arriver à en tirer un quelconque réconfort, mais être sensible aux couleurs de la palette du tableau qui s'offre à lui derrière sa fenêtre, et se renouvellent sans cesse. C'est revêtir un déguisement identique jour après jour, chemise blanche et costume sombre, en portant un poids sur ses épaules et un vide au creux de sa poitrine.
« Un homme au singulier » exacerbe les moindres petits détails de son quotidien. C'est un homme qui met à nu le sens même de la vie, et continue en même temps à regarder le léger oscillement de la balançoire sur la branche du cèdre centenaire. C'est un homme qui en vient à ne plus pouvoir respirer, alors que qu'il n'a jamais eu autant d'espace autour de lui.
Un élément inattendu va venir troubler le tableau figé de la vie solitaire de cet homme. Un oiseau se sépare de ses congénères qui venaient parfois survoler le jardin et se pose sur la branche du cèdre en face de lui. Une plume est emportée par une bourrasque de vent et se met à tourbillonner autour de la balançoire. Avec elle, des souvenirs refont surfaces. Ils tourbillonnent dans le jardin, et s'animent sous forme de flash-back dans sa mémoire intacte. Un baiser. Une soirée. La rencontre. Une promenade. Une ombre sur la pelouse. Un poids sur la balançoire. Un sourire. L'accident. La neige. le sang. La mort.
On ne peut devenir « Un homme au singulier », qu'après avoir été « Deux hommes au pluriel ».

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Ce roman retrace une journée de la vie de George, professeur d'université, qui vit seul dans sa maison isolée depuis la mort de Jim, son compagnon. Cette déchirure, il ne peut pas la vivre publiquement - nous sommes aux Etats-Unis au début des années 60, ni dans sa vie privée, la famille de Jim reconnaissant du bout des lèvres la véritable nature de leur relation. Cette situation ne fait que renforcer l'isolement et l'amertume de George. Isherwood aborde avec des mots simples des situations que tout homme ou femme rencontre un jour : la solitude, la vieillesse, le deuil et la mort. Il ne se passe pas grand chose - un cours, un diner, une soirée agitée, et pourtant les souvenirs de George, son individualisme et ses considérations pessimistes sur le genre humain emportent le lecteur.
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Un Homme au Singulier, c'est tout d'abord A Single Man, film découvert par hasard sur une obscure chaîne appelée ARTE. En version sous-titrée, s'il vous plaît. Pas besoin de dire que je suis immédiatement tombée amoureux de la patte rétro de ce film, pas besoin de dire que j'ai filé m'acheter le roman.
Un roman que j'ai mis plus de deux ans avant d'avoir le courage d'ouvrir.

Et boum, claque dans ta face. (enfin la mienne, du coup.) J'avais un peu peur concernant l'écriture du roman, la maison d'édition m'impressionnait un peu. Pour moi, Grasset c'est un peu la maison des textes très compliqués mais surement grandioses. J'avais peur de tomber là dessus, sur un roman de génie mais malheureusement pas compréhensible de tous.
ET BIEN NON !
J'ai été joie. Parce que Isherwood, il écrit quand même foutrement bien. C'est beau, poétique. Oui, c'est beau. Faisons un parallèle avec le film (il n'y a que ça de vrai) : ce dernier est très porté sur le jeu des couleurs, s'accordant avec les sentiments de notre personnage principal, Georges. On pourrait penser, en vu du sujet abordé, qu'Un Homme au Singulier peut être très fade, voire même redondant. Et bien c'est faux, parce que pour avoir une redondance, il faut une écriture à son image. Or, la plume d'Isherwood n'a rien de naze, d'atroce ou de redondant. La plume d'Isherwood, c'est de l'or dans un stylo, c'est tout plein de choses réunies en un seul et même endroit : ce roman. Chaque phrase semble pensée, construite et articulée comme une partition de musique. Il faut que ça sonne juste, il faut que ça sonne beau.

Nous avons alors affaire à une partition de maître, jouée avec brio par George, par cette narration magnifique. Il n'y a pas de je, dans cette histoire, mais ça aurait pu. Nous, lecteurs, sommes plongés dans les réflexions intimes cet universitaire mis à mal par la vie, par cette société américaine emprisonnée dans ses tabous, le regard inquiet tourné vers le bloc soviétique. George est un homme infiniment triste, sortant difficilement du deuil de son amant. George semble uniquement composé de souvenirs et de mélancolie d'un passé meilleur. Durant ces vingt-quatre heures dans lesquels nous le suivons, on finit rapidement par comprendre que ça sera ses derniers vingt-quatre heures. Et pourtant, toujours sous le doux regard de la fatalité, il y a de nouvelles rencontres, de nouveaux espoirs. Ce qui est génial avec ce roman, c'est qu'il n'y a aucun justement sur les choix de George. Oui, il est homosexuel. Oui, il est dépressif. Oui, il aime les partenaires bien plus jeunes que lui. le jugement se porte sur la triste condition féminine de sa voisine, sur les conditions politiques (et je reviendrais la merveilleuse scène de la voiture), sur les préjugés d'une société… George est intelligent, observateur. Tout se ressent dans cette narration si expressive. Et on rit, et on pleure !

Un Homme au Singulier est un roman qui touche tout en douceur, sans réellement nous secouer. La fille avait été un coup de coeur, et le livre bien plus encore. Je le conseillerai facilement à tous, parce qu'il est beau.
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Découvert après avoir vu "A single man" de Tom Ford, ce dernier fait une adaptation magistrale d'un livre d'une profondeur inattendue, tant par son côté philosophique que par la construction minutieuse d'un personnage auquel on s'attache rapidement. Je le recommande aux plus curieux, désireux de lire un style agréable.
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UN HOMME AU SINGULIER de CHRISTOPHER ISHERWOOD
L'histoire d'un anglais vieillissant, prof dans une université de Californie près de Los Angelès. Personnage singulier comme anglais aux États Unis mais aussi comme homosexuel dans les années 70, situation délicate. le roman se passe dans une journée type, sur 24 heures, du long trajet pour se rendre à l'université, se garer, s'observer faire son cours, les relations parfois troubles avec certains élèves, les jeux de rôle... Retour à la maison, dîner avec une amie, quelques verres, beaucoup trop de verres, discussions sans fin, il a perdu son compagnon, son ami à elle a disparu... Vous allez me dire, ouais bien banal votre histoire et pourtant non, c'est simplement génial, on est dans sa tête du début à la fin, on suit toutes ses démarches, ses attitudes et c'est terriblement humain et bien rendu. C'est bouleversant, très bien écrit sans fioritures et j'ai adoré suivre cet observateur de la vie d'une lucidité qui fait presque peur.
Christopher ISHERWOOD est américain ( naturalisé) né en 1904 et mort en 1986, il est l'auteur d'une vingtaine de livres et celui que je viens de vous présenter a été adapté au cinéma en 2009 sous le titre « A Single Man »
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