Le futur est le lieu le moins assuré de tous ceux qu'il nous est possible d'imaginer.
Lui ne peut pas savoir ce que pense cette vieille aux cheveux blancs qu'il a en face de lui. Il ne peut pas non plus imaginer que j'ai été jeune et passionnée un jour.
Tout était imprégné de romantisme et d'idéalisme, d'une complicité périlleuse qui flottait parmi les décombres et qui ressemblait à une rafale de mitraillette...Il fallait ça pour pouvoir continuer la lutte...L'épopée a besoin de gamins innocents pleins d'idéalisme. L'épopée a besoin de morts.
Si la balle me frappe...
J'ai déjà dit à quel point nous les femmes pouvons passer inaperçues quand notre vieillesse devient manifeste.
Le bonheur doit fonctionner comme une drogue : il anesthésie et on ne se rappelle pas grand-chose au réveil !
Quand on est amoureux, il n'y a pas d'homme plus intelligent, plus sensible et plus spirituel que l'homme que l'on aime. (p.357)
En décembre on tuait le cochon, à Pâques on faisait l'agneau à la braise, fin août on égrenait le maïs et en juillet on nous emmenait toujours voir la mer dans la vielle carriole à transporter le cidre. C'était amusant. Je me souviens de cette période de ma vie comme d'une époque où il y avait continuellement quelque chose à découvrir. Et aussi comme d'une époque où personne ne vous embêtait...Pourquoi tous les souvenirs importants de l'enfance ont-ils trait à la découverte d'un mystère ? Au début, j'ai pensé que ça n'a propre vie.rrivait qu'à moi à cause de ma situation,mais plus tard, quand m'est venue ma passion des livres, je me suis rendu compte que le terme "initiation" s'appliquait à un grand nombre d’expériences. Et que ce que nous essayons de découvrir n'est rien d'autre que le mystère de notre propre vie.
Qu'on a besoin de peu de choses quand on devient vieille... Tout est superflu, sauf la tendresse.
La réalité est fragile, très fragile, quand on lui tourne le dos.
Parfois avant de commencer ma lecture, surtout si c’est un nouveau livre, j’aime le garder un moment entre les mains. Henry disait que je réchauffais les livres comme les Anglais les théières avant de commencer à préparer le thé. C’est vrai, j’aime faire cela. C’est un petit rituel qui fait partie de mon approche particulière de la lecture. J’ai besoin de toucher le livre, de le reconnaître de la paume de la main. Je le parcours de la pulpe des doigts, lentement, très lentement, jusqu’à ce que la rugosité du papier, du cuir ou de la toile me devienne familière. Je touche le livre pour que nous fassions mieux connaissance.