Cet hiver a été terrible. Je ne me suis jamais sentie aussi seule. Heureusement, il y avait des livres, des livres, des livres ... Des histoires où se réfugier, grâce auxquelles fuir. Des livres.
p. 120 : je ne sais pas pour quelle raison on n'apprend jamais des erreurs du passé.
p.120 : C'est le propre des êtres humains. On oublie la douleur dès qu'on le peut. Les animaux, au contraire, reconnaissent très vite le danger quand ils ont déjà souffert.
Ce n'était pas la paix que l'on célébrait, c'était l'absence de la guerre.
Je lis. Je lis beaucoup. C’est alors que les paroles de James prennent leur véritable sens. « Quand tu te sens seule, lis un livre… Ça te sauvera. » Les livres ont soudain le toucher rond et humide d’une bouée de sauvetage.
Elle se souviendra toujours de cette scène : la course sous la pluie, lui qui la prend par la main, une main ferme qui lui procure tout de suite une sensation inconnue de sécurité, sa poitrine sur le point d'éclater à cause de la cause, ou des émotions... Et puis dans le couloir du métro, les voilà tous les deux, l'un en face de l'autre, qui se regardent de cette façon-là.
Lola fait alors sienne cette phrase qu'elle a lue le matin même dans le livre de la vitrine : "Le premier baiser ne se donne pas avec la bouche mais avec le regard." Ce fut ainsi alors, il y a seize ans. Au pied des escaliers du métro, au milieu des gens avec leurs parapluies et leurs manteaux trempés, eux se sont embrassés sans s'effleurer. Ils se sont embrassés parce que personne n'a rien pu faire pour l'éviter et parce qu'aucun des deux n'a voulu résister.
Il y a des femmes qui, lorsqu'elles rentrent dans une pièce, éblouissent. Et d'autres, comme Frances, qui, lorsqu'elles apparaissent, illuminent. Frances était pure lumière. On aurait dit qu'elle avait avalé le soleil d'une gorgée.
Tu sais ce qu'il m'arrive ? Dit-elle en agitant ses paumes en l'air comme si elle exposait un secret gardé depuis longtemps. Notre vie, quand elle était à nous, elle me manque !
Cette phrase semble destructrice à Matías mais très typique d'elle. Dans le fond, derrière le chagrin, il éprouve la fierté que lui a toujours inspirée cette femme courageuse, brillante et pleine d'enthousiasme, qui semble aujourd'hui sur le point de capituler.
Quand meurent les gens que vous avez aimés, vous aussi, vous mourez. (p.392)
Cette voix. Triste comme une aube où on se sent perdu.
Freddie et Frances dansent très serrés.
La voix de la femme vient de très loin, d'un lieu sombre et profond, et raconte une histoire qui est encore à venir.
Lola fait alors sienne cette phrase qu'elle a lue le matin même dans le livre de la vitrine: "Le premier baiser ne se donne pas avec la bouche mais avec le regard". Ce fut ainsi alors, il y a seize ans. Au pied des escaliers du métro, au milieu des gens avec leurs parapluies et leurs manteaux trempés, eux se sont embrassés parce que personne n'a rien pu faire pour l'éviter et parce que aucun des deux n'a voulu résister.