Notre pensée se communique, rapide parfois comme l'électricité : les savants ne le croient point, et pourtant, lecteurs de toutes ces impossibilités je vais faire sortir un grand art, le plus magnifique de tous. M'emparant de l'agent méconnu, je le porterai à mon gré sur chaque partie de l'organisme humain, et il y pénétrera lors même que le corps serait enduit de poix-résine ou couvert d'une cuirasse académique. Avec ce levier, je ferai mouvoir la machine ; je ferai plus, j'annihilerai la puissance de l'esprit qui y veille, et c'est alors que, étant moi-même en autrui, ma pensée fera fonctionner le cerveau comme s'il était un de mes propres organes. J'y implanterai, j'y sèmerai des idées ; elles y germeront, et les faits de magie apparaîtront. Bah! diront les sages, vous nous faites des contes : ces choses sont impossibles ! — Attendez, géants de la science, vous n'y êtes point encore ; ceci n'est que le commencement, le passé reviendra tout entier.
L'homme agit sur tout ce qui l'entoure par une force animique : les médecins ne la connaissent point. Des flots de rayons s'échappent de lui dans tous les instants : ils n'ont rien découvert de semblable. La colère, la joie, toutes les passions, enfin, se communiquent par une voie toute physique..Allons donc ! ce sont de pures hypothèses, un savant doit les dédaigner. Toutes les sympathies et leurs contraires ont une cause naturelle, le magnétisme la révèle.
Rien n'éclaire l'homme ; présentez-lui une loi de conservation, il la dédaigne on ne s'y arrête point ; montrez-lui, à travers tous les périls, une mine d'or, il sera comme un fou, rien ne l'arrêtera dans sa course.