Après l'avoir découverte dans
Les Invisibles (mon coup de coeur en 2017), retour sur l'île de Barroy avec
Mer Blanche, le dernier roman de
Roy Jacobsen. Retour sur ce petit bout de terre norvégienne, hors du temps, hanté de souvenirs de vies à l'abri du monde effréné des hommes. Mais une île peut-elle rester coupée du temps et du monde lorsque les échos de la seconde guerre mondiale viennent s'échouer sur ses rivages ?
C'est la problématique qui va désormais tisser la vie d'Ingrid, que l'on avait rencontrée à l'âge de trois ans dans
Les Invisibles et qui, devenue adulte, doit se déchirer entre son attachement à sa terre familiale et l'obligation de renouer avec le continent. Impossible de faire fi du navire allemand qui a coulé près des côtes de Barroy, d'autant plus qu'il recrache des prisonniers russes sur ses plages. Et impossible d'ignorer les avions qui les survolent.
Si le premier tome contait la douce rugosité d'une vie en symbiose avec la nature au gré des saisons,
Mer Blanche rompt avec ce chaleureux isolement qui faisait toute la magie des Invisibles. La guerre frappe, l'Histoire rattrape, le temps s'échappe. Ce point de vue original sur la seconde guerre mondiale permet paradoxalement un certain éloge du temps qui coule et qui se fond merveilleusement avec le champ sémantique de la mer, qui, à l'image du corps de l'île, n'apparaît jamais comme une ennemie.
Hélas, cette suite est un peu moins digeste que les aventures initiales de la famille Barroy. Ma lecture a été contrariée par
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