Les enquêtes de l'inspecteur Higgins, tome 17 : Un assassin au Touquet

Existait-il un bonheur plus grand que de relire "La Tempête" de Shakespeare devant un feu de bois, pendant que la pluie tombait sur le toit d'ardoises ?

Si les assassins avaient une tête différente des autres êtres humains, remarqua Higgins, notre métier serait un jeu d'enfant.

La vie n'est pas faite que d'épreuves.

Si les assassins avaient une tête différente des autres humains, notre métier serait un jeu d’enfant.

Un grognement révéla à Higgins la présence d’un autre être vivant. Sortant d’une caisse, un vieux chien pelé, parvenant à peine à se tenir debout, se dirigea vers l’ex-inspecteur chef et lui flaira les chaussures. Higgins lui caressa la tête, le chien lui lécha la main.
- Commandant Higgins, vous êtes des nôtres ! Adolf est aveugle mais il a encore du flair. Redonnez-moi un peu de votre whisky… Ça réchauffe ma grande carcasse. Asseyez-vous où vous pourrez. Ici on ne fait pas de manières ; et puis je me suis trompé… Un type dans votre genre, ça devrait au moins être général ! Moi la guerre, j’ai pas eu le temps de la gagner. Trop vite blessé… Sinon ils auraient vu ! L’Europe je me la mangeais à moi tout seul. Si de Gaulle n’avait pas comploté contre Pétain, aujourd’hui on serait les maîtres. Au lieu de ça, faut continuer à se méfier de tout le monde. Les communistes sont partout. Ils voudraient ma peau, mais ils sont pas près de l’avoir.

La vie n’est pas faite que d’épreuves.

On ne tue pas celle qu’on aime.

Le meilleur policier pouvait se tromper, lui aussi… Le destin frappe n’importe qui, n’importe où !

Pétain n’est pas le monstre qu’on a dépeint ; mais les vainqueurs ont toujours raison. L’Histoire jugera.

Ce n’est pas facile de parler de soi-même et de son passé…