AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Serpe (104)

Lorsqu'ils ont envahi la France, les Allemands ont avancé les aiguilles des horloges au fur et à mesure de leur progression, pour être en phase avec Berlin, c'était plus pratique. Au début de l'année 1941, Paris et toute la zone occupée sont donc à l'heure allemande. Et la zone libre encore à l'heure française, ou anglaise, ce qui crée de sérieux problèmes d'organisation, notamment pour les trains entre le Nord et le Sud (quand il est 11 heures à Blois, il est 10 heures à Limoges). Le gouvernement de Vichy a donc décidé de tout unifier lors du passage à l'heure d'été 1941 : Périgueux et la zone libre avancent leurs montres de deux heures d'un coup au lieu d'une (ça doit secouer), et toute la France passe à l'heure allemande. C'est toujours le cas aujourd'hui, bien que Paris soit à 344 kilomètres de Londres à vol d'oiseau (je suis nul en oiseaux, mais en vol, je me débrouille), et à 879 kilomètres de Berlin.)
Commenter  J’apprécie          20
C'est dommage. Je ne veux pas rejoindre le camp de ceux qui passent leur temps à regretter un temps où leurs parents regrettaient un temps où les vieux regrettaient un temps où tout était mieux et où il restait de vrais hommes (au bout du compte : Cro-Magnon, quel bonhomme, et les soirées devant la grotte à mordre dans le mammouth : on savait vivre !), mais des fous furieux dans le genre de Georges Arnaud, qui ne laissent rien passer et sautent à la gorge de toutes les injustices à leur portée, qui y consacrent leur vie, il me semble qu'il n'y en a plus de quoi monter une équipe de basket – ou bien, ce qui est tout à fait possible, on ne les entend plus, il n'y a plus la logistique nécessaire pour donner de l'écho à leur voix ; qui est peut-être aussi parasitée par les millions de râleurs aigris qui grincent partout, je ne sais pas.
Une drôle de vie, avec le recul. Ce que j'en sais, je l'ai appris dans les livres. Sale gosse, sale type, des claques, insupportable, il ne mue, instantanément, qu'en anéantissant la fortune familiale, et se transforme en nomade combatif qui ne possède rien et vient en aide à ceux qui en ont besoin. Un bon gars, finalement.
Commenter  J’apprécie          20
Ça ne va plus avec Lella. Curieusement, c'est l'argent qui pose problème, l'argent pour lequel Henri a pourtant si peu de respect. Elle vient d'un milieu très pauvre, elle a du mal à supporter qu'il n'y accorde aucune valeur, qu'il balance les billets par poignées. Et lui pousse dans l'autre sens. Dès que les premiers droits d'auteur du Salaire sont tombés, elle achète une casserole (ils n'en avaient qu'une toute petite : quand elle préparait des pâtes pour deux, il fallait qu'elle les fasse cuire en deux fois) et quelques ustensiles de cuisine de base, premier prix. Henri explose. Il lui crie qu'il ne travaille pas pour qu'elle achète des conneries : « Il m'a dit que si j'avais acheté des fleurs, des chocolats, une robe, tout ce dont j'avais envie, il n'aurait rien trouvé à redire, mais pas des bêtises comme ça. Et il ne jouait pas la comédie. » Il lui a juré qu'il la quitterait si elle faisait des économies, ils se séparent. Ils barbotaient de bonheur dans la misère, l'afflux d'argent les a éloignés l'un de l'autre.
Commenter  J’apprécie          22
Calaferte est d'ailleurs l'un de ceux qui le comprennent le mieux, à l'époque, qui voient en lui autre chose qu'un sociopathe arrogant et agressif : « C'était un être sans doute profondément malheureux, brûlant sa vie, ne pouvant dormir la nuit, et qui avait profondément besoin des gens. »
Commenter  J’apprécie          20
" Je ne veux pas rejoindre le camp de ceux qui passent leur temps à regretter un temps où leurs parents regrettaient un temps où les vieux regrettaient un temps où tout était mieux et où il restait de vrais hommes (au bout du compte : Cro-Magnon, quel bonhomme, et les soirées devant la grotte à mordre dans le mammouth : on savait vivre !)"
Commenter  J’apprécie          20
Le nouvel Henri Girard que vous avez devant vous est né dans une prison, dans le froid, la faim et la haine, parmi les criminels. Finie la politesse, finies les bonnes manières, au diable l'hypocrisie, j'ai autre chose à faire à présent... Il suffisait que je me regarde dans une glace pour me rendre compte que j'étais devenu un homme mûr, au visage durci, amer. Il suffisait que je regarde en moi-même pour retrouver une pensée meurtrie, déchirée, perdue.
Commenter  J’apprécie          20
... le juge se dit qu'il ne faut pas se monter si insensible et buté, la justice est l'art de peser le pour et le contre, prouvons à cet assassin que nous avons l'esprit large et que nous faisons tout pour l'innocenter.
Commenter  J’apprécie          20
Bref, pas de Goncourt pour Georges Arnaud, mais des frites en-veux-tu-en-voilà : le succès est immédiat, l'argent afflue, des critiques plus lucides que les autres l'encensent, comme Jean Cau (qui par contre écrira les pires saloperies sur Pauline Dubuisson, mais de belles pages sur Bruno Sulak - la vie est trop compliquée, j'en ai marre), on l'invite partout, dans les cocktails et salons, Paris lui court après, il retrouve son train de vie des années riches et emmène Lella dans le tourbillon, mais ne perd ni sa colère naturelle ni son cynisme.
Commenter  J’apprécie          20
La jeune fille brune qui me donne la clé magnétique à l'accueil du Mercure porte un badge "Pauline". Je ne suis pas fou - c'est sûr - et n'invente rien : elle ressemble étonnamment à Pauline Dubuisson quand elle avait vingt ans , sans la coiffure des années 1930 bien sûr, l'espèce de rouleau en haut du front, mais avec la même nature de cheveux, les mêmes yeux, le nez, la bouche, la pâleur du visage, l'air à la fois fragile et sûre d'elle. Et les petites oreilles.
Commenter  J’apprécie          20
Voilà, j'aime bien les faits divers, le sordide ne me dérange pas a priori, mais en réalité, honnêtement, ça dépend : quand on a le sentiment de connaître quelqu'un, même si ce n'est pas vrai, quand on s'est attaché d'une façon ou d'une autre, ce n'est plus la même histoire. Ça désole, ça blesse, le sordide dégoûte.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (2434) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2873 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}