J'ai donc tapé saucisse dans la zone de recherche du dossier qui contient tous mes livres dans mon ordinateur. Mes yeux se sont écarquillés comme des soucoupes volantes [...] je n'ai pas publié un seul roman qui ne contienne pas le mot saucisse...
Elle sait que ce n'est pas elle qu'on juge, mais une Pauline qu'on a fabriquée et qui se substitue à elle sous ses yeux, sans qu'elle puisse intervenir: pour tout le monde, c'est la vraie Pauline.
A noter sur vos tablettes, les jeunes, "Chacun mène sa vie comme il l'entend, c'est extrait du Manuel de sagesse et de tolérance de tonton Philippe"
La première chose que lui inculque le colonel émotif, c'est que la vie est un combat. Même un enfant peut comprendre ça. Et même un enfant, à moins d'être complètement stupide, se doute bien que s'il y a combat, il est préférable de le gagner.
Raymond Lindon lit. D'une voix sévère et agacée. Pas du tout celle d'une jeune femme qui pense être en train de mourir. Ça change un peu l'intention, c'est comme si on lisait du François Villon en costume de Télétubbie, ou du Verlaine en pétant.
(...) à un magistrat qui, profitant d’un dîner avec lui pour tenter de lui soutirer une consultation gratuite, lui expliquait qu’il ressentait une douleur vive quand il appuyait sur son foie et lui demandait ce qu’il devait faire, (le légiste Charles Paul) a accepté de donner un aperçu de sa science : « N’appuyez plus. »
Dans la nef principale de l’église de Rosendaël, au matin de ce 27 mai (1940), un officier français est agenouillé, seul, priant pour je ne sais quoi (...). Le curé est sorti sur le parvis, il attend un convoi funèbre qui ne viendra sans doute jamais, étant donné ce qui tombe sur la ville – même les croque-morts ont un petit faible pour la vie. Un obus traverse le toit de l’église et tombe pile sur le gradé en prière – en tout cas pas loin : il le tue, et seulement lui. Soit Dieu a déjà compris que c’était plié pour les Français, du point de vue militaire (c’est probable : ce genre de pronostic, c’est le b.a.-ba pour Dieu), soit l’officier s’est planté quelque part – “Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre volont... Que votre règne ? Grrr, chaque fois j’inverse. Enfin bref...”
Mais Nietzsche dit qu'on ne se développe et s'affirme réellement qu'au contact de résistances.
La hyène, la salope. Une misérable petite putain. Une fille sans âme, une garce, un monstre. Une meurtrière qui a tué plus qu’un homme, qui a tué la pureté. Mauvaise, féroce, perverse, diabolique, insensible, amorale, tous ces mots lui ont été appliqués, plutôt jetés dessus, dans la presse et dans les rues, partout en France. Madeleine Jacob, chroniqueuse judiciaire sans pincettes ni scrupules, a écrit dans Libération (le journal qui a été créé dans la clandestinité en 1941 et a couvert l’après-guerre jusqu’en 1964, pas celui de Sartre et July) : « Orgueilleuse, obstinée, sensuelle, égoïste, méchante et comédienne. Tout cela se lit au premier regard sur le visage pâle, émacié, de Pauline Dubuisson. »
C’est bien, de se contenter du premier regard, Madeleine, ça évite de perdre du temps avec les traînées dans son genre.
Ce qui se paie n'a guère de valeur - Nietzsche - p. 49