Citations sur Spiridon Superstar (8)
" A l'opposé de la philosphie qu'on lui prête, Pierre de Coubertin a toujours dit ou écrit que seuls les meilleurs devaient concourir au jeux et que très clairement, la qualité devait l'emporter sur la qualité. Mais nous, non: ce n'est que du sport, , on y va tous, on s'en fout si on perd"
"L'important, c'est de participer"
qui n'a été prononcé, du moins à peu près, que douze ans plus tard, et qui est à Coubertin ce que "To be or not to be" est à Shakespeare: qui même semble aujourd'hui contenir tout Coubertin, résumer Coubertin, définir Coubertin. D'abord, ça ne vient pas de Coubertin.
Le vainqueur est un coureur jeune mais confirmé, originaire du sud du Péloponnèse. Son nom est Kharilaos Vaslakos. Il a réalisé un temps de 3h18 et devient instantanément le favori de tout le pays. (L'avantage, en outre, c'est qu'il est facile à encourager: " VASILAKOS !")
En 146 avant JC, les Romains, ces brutasses, envahissent la Grèce. Ils ne comprennent rien à l'esprit des Jeux, déjà bien maltraité, suppriment les épreuves les plus nobles, les plus élégantes, et, norris de combats de gladiateurs dès le saut du berceau, appuient lourdement sur l'aspect violent et spectaculaire des compétitions, on n'est pas des tarlouzes.
Au centre du stade olympique, deux hommes ont escorté Spiridon Louis jusqu'à Adolf Hitler, à qui il a offert, mal à l'aise, le dos voûté, un symbole de paix et d'espérance, un rameau d'olivier sauvage coupé à Olympie. Ça n'a pas servi à grand chose.
Restaurer les Jeux Olympiques? Renettoyer les écuries d'Augias, aussi, non? La légende dit qu'Heracles (Hercule chez ces sagouins de romains), fils de Zeus, aurait créé les Jeux dans la vallée d'Alphée, au pied du mont Kronion, sur le site sacré d'Olympie, pour rendre hommage à son père (d'autres prétendent que c'est son demi-neveu Pélops, fils du pauvre Tantale, qui en est à l'origine, et certains extrémistes que Zeus lui-même a eu l'idée le premier -allez savoir)
Pour participer [aux jeux olympiques], il fallait être à la fois hellène et libre. Les esclaves, les étrangers et les prisonniers pouvaient toujours courir (autre part). Quant aux femmes, manquerait plus que ça. Elles n'avaient pas non plus le droit de se glisser dans le public, ni même de se cacher derrière un olivier sur une colline pour mater de loin (si l'une d'elles se faufilait en douce parmi les spectateurs, disons avec une fausse barbe, histoire de jeter un coup d'oeil aux beaux gars couverts de sueur et d'huile d'olive, elle le regretterait toute sa vie – qui serait courte, cela dit, et s'achèverait brutalement).
Le bébé qui vient de naître est maigre, osseux, grand et calme. (Ça peut faire peur.) Sa mère choisit de l'appeler Spiridon – c'est un prénom en vogue à l'époque, en Grèce; et de toute façon, chacun fait ce qu'il veut, c'est trop facile de critiquer tout le temps.