Citations sur Penser la mort ? (17)
Je ne pense absolument jamais à la mort. Et au cas où vous y penseriez, je vous recommande de faire comme moi, d'écrire un livre sur la mort [...] d'en faire un problème [...] elle est le problème par excellence et même en un sens le seul !
Ce sont les gens d’en face, les croyants des religions, qui ne sont pas sérieux, qui ravalent la mort au rang d’un événement.
on dit par exemple que ce qu'il y a de plus mystérieux, ce n'est pas la nuit profonde, c'est le grand jour à midi, le moment où toutes les choses sont étalées dans leur évidence, où se dénude le fait même de l'existence des choses. Le fait qu'elles sont là est plus mystérieux que la nuit, qui éveille des pensées de secret. Un secret se découvre, mais un mystère se révèle et il est impossible de le découvrir.
Avant, Pierre n’existait pas, et aujourd’hui il est né. Depuis aujourd’hui il existe. Et tout le monde trouve cela assez normal, que quelqu’un qui n’était pas se mette à être.
Si la mort n’est pensable ni avant, ni pendant, ni après, quand pourrons-nous la penser ?”
L’alternative pour nous est la suivante : avoir une vie courte mais une véritable vie, une vie d’amour, etc., ou bien alors une existence indéfinie, sans amour, mais qui n’est pas du tout une vie, qui serait une mort perpétuelle.
- L’homme d’action n’est-il pas celui qui ne tient pas compte de la mort ?
- Certainement. C’est une des formes où s’exprime notre insouciance à l’égard de la mort, une des façons de la subalterniser, de la minimiser, puisque l’action elle-même ne fait pas acception de la mort. Elle jette une passerelle par-dessus la mort en faisant des projets pour le futur, pour les générations à venir, pour un monde dont l’homme d’action ne fera pas partie.
Et le désespoir, c’est l’absence du futur. Alors, dans la mesure où la mort c’est l’absence de futur, la destruction de tout futur, de tout avenir quel qu’il soit, si peu probable qu’il soit, la mort est désespérante.
En définitive, je suis pour l’euthanasie en fonction de la situation historique de malades à une époque donnée de la médecine, du médecin, du mal et du malade.
Pour ce qui est de mourir, cela, chacun le fait pour soi. C’est la seule chose pour laquelle personne ne peut se faire remplacer.