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Citations sur Lacrimosa (12)

Chère Charlotte,

Vous êtes morte sur un coup de tête d'une longue maladie. Le suicide a déferlé dans votre cerveau comme une marée noire, et vous vous êtes pendue. Vous habitiez Paris depuis quatorze ans, mais le 7 juin 2007 vous avez pris le TGV pour Marseille. Comme si l'espèce humaine avait une mémoire d'éléphant, et qu' elle revienne parfois creuser sa tombe près du lieu où elle s'était frayé un chemin autrefois pour quitter l'utérus de sa mère et débarquer dans l'existence.
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J'étais ce qu'on appelle une jeune femme pleine de vie, et ces overdoses de désespoir servaient de produit de contraste pour qu'on puisse mieux voir scintiller ma joie. J'ai connu le bonheur invraisemblable des grands tristes, ceux pour qui la lumière est rare. Quand la lumière n'est pas dû, elle devient un cadeau féerique.
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Le suicide est un homicide comme un autre. Un assassinat avec préméditation, un complot fomenté par une faction dans un recoin du psychisme. Une faction qui peu à peu fait des émules, jusqu'au soir de l'insurrection.
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La vie ne vous avait pas tannée, elle vous avait brûlée comme un coup de soleil. Il y a des peaux trop claires que la moindre réverbération grille comme les rayons du cobalt. Vous apparteniez à cette portion d’humanité que la vie ne bronzera jamais.
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J’étais ce qu’on appelle une jeune femme pleine de vie, et ces overdoses de désespoir servaient de produits de contraste pour qu’on puisse mieux voir scintiller ma joie.

J’ai connu le bonheur invraisemblable des grands tristes, ceux pour qui la lumière est rare. Quand la lumière n’est pas un du elle devient un cadeau féerique. Tu n’a jamais vu un rayon de soleil d’hiver quand il a eu la générosité de se battre depuis le petit matin pour percer les nuages en rangs serrés gris et durs comme des ardoises ?
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Tu fais semblant de croire que les livres contiennent des vivants. [...] Puisque je ne suis plus là, tu as décidé que ton cerveau allait se scinder en deux comme une paramécie, et tu as sorti la trousse de secours de la littérature. Pourquoi ne pas écrire à une morte ? Une morte est un personnage comme un autre. En plus, elle ne risque pas d’ouvrir son museau. Non seulement je me tais, mais en plus tu parles à ma place en imitant ma voix. Tu as fait de moi une poupée dont tu t’es institué le ventriloque.
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Un enfant si mignon, et pourtant si laid. Gentil, paisible, mais qui à un an avait l'air d'un désespéré. Toute une vie gâchée, un avenir obturé, un bébé comme une poubelle débordante de tous les échecs, les lâchetés, les courbettes, les nuits d'amour sordides comme l'onanisme coupable des mystiques, qui constitueraient son existence inutile aux autres et nuisible à lui-même. Son histoire faisait les cents pas comme une sentinelle. Elle l'attendait. On lisait déjà dans son regard le scénario de sa vie, et quand on fixait trop longtemps ses yeux on pouvait en voir chaque scène à l'état de story-board. Quand le tournage serait terminé, Pindo aurait tout au plus le privilège de tomber comme un caillou dans une statistique sur le taux de mortalité des Occidentaux nés en février 2006.
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Les vivants aiment la mort, comme les enfants aiment le loup. Ils disent qu’elle rôde, qu’elle les frôle, pour un peu ils la caresseraient à travers les barreaux comme des plongeurs protégés dans leur cage tapotent de leur main gantée le museau des requins. Moi, j’ai vu le loup. Il m’a mangée. Prends garde, il te mangera aussi.
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Elle pensait que pour un enfant, ne pas être heureux revenait à traîner ses parents dans la boue.
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Il faut beaucoup d'audace pour aimer, et vous n'avez eu de moi que l'affection frileuse d'un pleutre. Je craignais sans doute de tomber dans un précipice, une crevasse. Vous comportiez un abîme, vous étiez construite tout autour comme les parois d'un puits. Vous vous accrochiez de vos deux mains au rebord, mais parfois vous lâchiez prise, et vous disparaissiez.
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