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Critique de svecs


svecs
06 septembre 2018
Cela fait longtemps qu'on me parlait de Benvenuto Gesufal et du Vieux Royaume de Jean-Philippe Jaworski. J'ai profité du gros volume compilant le recueil Janua Vera et le copieux Gagner la guerre pour plonger dans cet univers.
De son expérience dans le milieu des jeux de rôles, l'auteur a conservé le goût pour la création d'un univers riche et très cohérent. Rien ne semble gratuit ou laisséau hasard. Il est évident que tout a été réfléchi et qu'il y a eu un énorme travail en amont pour créer l'univers du Vieux Royaume. Une partie de ce travail est visible dans les nouvelles de Janua Vera. Même si certaines sont de qualité moindre, elle sont en général très plaisantes et proposent une bonne mise en bouche. mais il serait réducteur de penser que seul mauvaise Donne, qui introduit le personnage de Benvenuto Gesufal, est liée à Gagner la guerre. En effet, quasi chaque nouvelle présente et explore un élément qui intervient dans le roman. Par exemple, un amour dévorant introduit les personnages de Cecht et Dugham, qui joueront un rôle important auprès de Benvenuto. Jour de guigne nous fait visiter Bourg-Preux et la pension de Dame Plectrude que rejoindra Benvenuto. le conte de Suzelle concerne Annoeth l'elfe, personnage secondaire du roman.
Le morceau de résistance est évidemment Gagner la guerre, gourmand roman de cape et d'épée, matiné de magie et épicé d'une bonne dose d'humour. L'auteur a imaginé un univers de type renaissance, qui s'articule autour de Cuidala, ville portuaire qui évoque Gènes ou Venise. Au centre d'un jeu politique permanent pour conserver son influence dans le Vieux Royaume, elle mène la guerre contre les Ressinien (inspiré des Arabes). Dès les premières pages du roman, la guerre est gagnée. La flotte ressinienne est en déroute et Ciudala triomphe. Mais si la guerre militaire est terminée, c'est le début d'une deuxième guerre qui s'annaonce. Une guerre plus subtile et cruelle, au sein même de Ciudala. L'enjeu en est le pouvoir et les bénéfices énormes que la défaite de Ressine peut engendrer. Benvenuto Gesufal, maître-espion du Podestat Ducatore, dirigeant de Ciudala, est entraîné dans les intrigues complexes de son patron. Tout commence par une mission d'émissaire secret auprès de Chah de Ressine. Mais rien ne se déroule comme prévu, évidemment.
Roman d'aventure plaisant, qui doit beaucoup à la personnalité du narrateur de ce récit, le cynique Benvenuto, gamin des rues qui est passé par l'armée, puis une confrèrie de tueurs à gage avant de devenir un proche du Podestat Ducatore. Il n'a pas sa langue en poche et pose un regard souvent désabusé sur les intrigues qui nouent et se dénouent. Malgré sa longueur, ce livre ne connaît pas vraiment de chute de rythme, mélant une touche de fantasy bien amenée à un récit d'aventure classique. On prend un malin plaisir à voir Gesufal se faire malmener, au risque de la rupture, mais toujours trouver le moyen de s'en sortir. Vraiment à conseiller.
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