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Citations sur Les structures du mal (5)

Les actes stupides et répétés de tous les jours, je les déclinais mécaniquement, en m’absentant le plus possible de leur accomplissement, comme un automate. Cette façon d’extraire son « âme » des gestes ennuyeux que la société, cette froide mécanique, réclame de nous pour, en échange, nous gratifier des nécessités matérielles, me paraît, aujourd’hui encore, la seule méthode pour rester en vie et sauver, en nous, l’ardente obligation d’une vraie vie. Cette vie vraie, je la trouvais dans les livres...
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Je n’oublierai jamais le dernier jour que je passai à Saint-André. Mon temps de visite à l’hôpital fut écourté, l’après-midi, par la préparation d’une intervention chirurgicale. Quand je quittai la chambre, je ne savais pas si je reverrais Berg vivant sur cette planète, ou dans un au-delà auquel il refusait de prêter foi. S’il soutenait le dogme du péché originel, lui dis-je, il devait croire à la Rédemption et à la survie de l’âme.

— Pas forcément, répondit-il, le péché, on le voit tous les jours, il infecte chacun de nous. La corruption naturelle est générale. Mais la survie ? Qui peut en parler ? La Rédemption, j’en ai bien peur, n’est qu’un conte pour enfants.

— Savez-vous qu’aujourd’hui, les deux-tiers de la population, en France, sont incroyants, c’est-à-dire athées ou agnostiques ? Que tant Je n’oublierai jamais le dernier jour que je passai à Saint-André. Mon temps de visite à l’hôpital fut écourté, l’après-midi, par la préparation d’une intervention chirurgicale. Quand je quittai la chambre, je ne savais pas si je reverrais Berg vivant sur cette planète, ou dans un au-delà auquel il refusait de prêter foi. S’il soutenait le dogme du péché originel, lui dis-je, il devait croire à la Rédemption et à la survie de l’âme.

— Pas forcément, répondit-il, le péché, on le voit tous les jours, il infecte chacun de nous. La corruption naturelle est générale. Mais la survie ? Qui peut en parler ? La Rédemption, j’en ai bien peur, n’est qu’un conte pour enfants.

— Savez-vous qu’aujourd’hui, les deux-tiers de la population, en France, sont incroyants, c’est-à-dire athées ou agnostiques ? Que tant de personnes et donc un paquet d’imbéciles ne croient pas en Dieu, n’est-ce pas la preuve qu’il existe ?

— C’est un argument, en effet, répondit-il en souriant.
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Contre quoi protestent-ils ? demandai-je.
David n’en était pas très sûr, mais il avait entendu, le matin même, un collègue du cabinet médical expliquer qu’un rassemblement était programmé, en soirée, devant le square du maréchal d’Effiat pour exiger qu’on substitue à la statue du superintendant celle d’un « totem de la liberté », réalisée par un sculpteur contemporain et citoyen. On reprochait à Antoine de Ruzé d’Effiat un double crime : celui de s’être illustré au siège de La Rochelle et, horresco referens, la réouverture, par un édit signé de sa main, des mines de fer du royaume de France. Un guerrier et un patron, tout ensemble ! C’en était trop.
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Nos vies tombent, jour après jour, heure après heure, dans le gouffre du passé, et elles ont, lorsque l’on se retourne sur elles, la même consistance que les rêves. Les poètes l’ont dit, Montaigne, Shakespeare ou Calderon ; et pourtant, ces rêves forment l’être que nous sommes. Si seul le présent existe, souverain et totalitaire, le passé, ce néant d’être, s’incorpore à notre substance vitale, comme l’air que nous respirons. Nous oublions les autres, même les plus aimés, si nous ne savons plus rien d’eux ; et, un jour, nous apprenons qu’ils vivent encore, qu’ils ont vécu, eux aussi, et que nous pourrions les revoir, que nous pourrions leur parler.
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Le soir, comme Sarah l’avait prévu, je l’accompagnai au « Pub Charleston », où l’attendait une dizaine de jeunes gens, garçons et filles, vêtus et grimés dans le ton de ma jeune camarade. ............................
Sarah me présenta comme « un ami de la famille » et l’on me salua très gentiment, mais l’attention dont je bénéficiais ne dura que deux ou trois minutes. Les conversations s’emmêlèrent, sans consistance, au-dessus des chopes de bière. Les rires éclataient comme des pétards mouillés. Damien ne semblait pas enclin à discuter de sa passion : l’œuvre de Balzac. Il n’avait lu, pour passionné qu’il prétendait être, que trois romans de l’auteur de La Comédie humaine : « Vachement fort ! » commenta-t-il néanmoins........................................
........ la soirée n’aborda pas du tout la littérature, à moins que l’évocation des épreuves de l’agrégation en fît partie. En vérité, il fut surtout question d’un Olivier, dont chacun s’accordait à regretter qu’il fût devenu « un gros con ». Sur ce point, le doute ne semblait pas permis......................
Puis il faillit me parler de littérature : « J’ai lu un livre le mois dernier… J’avais pris l’avion avec Lou (Lou, c’est ma copine, elle n’est pas là ce soir, elle est étudiante en sociologie), eh bien, on ne peut vraiment, vraiment, vraiment rien faire dans un avion. Impossible de bouger et il n’y avait même pas de film projeté dans le fond, comme ça se fait dans les compagnies dignes de ce nom… Alors, j’ai lu un livre. »
(pour apprécier le sel de la citation, il faut savoir que les jeunes gens en question préparent l'agrégation de lettres)
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