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Critique de Jeanfrancoislemoine


Lire ce superbe et émouvant roman s'impose comme une évidence aprés avoir découvert le non moins magnifique "Kukum" du même auteur, Michel Jean .Dans ce dernier volume cité , on assistait à la transformation du monde nomade du peuple fier et libre des Innus du Québec . La forêt disparaît , les maisons en bois remplacent les tentes en peaux et , surtout , comble de malheur , les enfants sont arrachés à leurs parents et envoyés loin , loin , là-bas , dans le terrible Fort Knox où des religieux seront chargés de leur inculquer les rudiments , voire plus , d'une nouvelle culture , tout en n'oubliant pas de leur faire renier celle inculquée par leurs ancêtres. .
C'est avec Virginie , Marie et Charles que nous allons pousser les portes de ce que l'on peut bien appeler "un triste lieu de perdition ." Qu'on se le dise , on va retrouver une atmosphère découverte cette année dans le terrible "Enragé " de Chalandon , dans " Bakhita " de Véronique Olmi ,ou dans de sinistres récits évoquant aussi , pour le creusois que je suis , la déportation des petits réunionais dans des départements en danger démographique .Vous me suivez ? Pas question , aujourd'hui , de plaisanter sur un sujet dont on savait bien , en lisant les dernières pages de "Kukum " , qu'il occupait l'esprit de l'auteur . Passons sur les conditions de vie à peine imaginables que l'on va découvrir dans ces pages et préparez- vous à pénétrer dans une humanité marquée par la plus grande noirceur de l'âme des hommes et femmes pourtant au service de Dieu , des âmes dont la plus généreuse sera celle qui se tait parcequ'elle ne veut pas voir.
En parallèle , 70 ans plus tard , c'est au tour d'Audrey , une avocate , d'entrer en scène pour tenter de renouer les fils d'une période à oublier pour certains , à comprendre pour d'autres ....
Je n'en dirai pas plus si ce n'est que , malgré sa force , sa violence , ce récit est une nécessité . L'auteur sait " raconter " la douleur , sait " présenter " les choses avec pudeur , force , mais sans pathos , laissant toujours le lecteur sur " le fil du rasoir ".
Kukum m'avait séduit par la sérénité qui se dégageait chez ces gens aux conditions de vie incroyables , amoureux de la nature , de la vie , du respect des anciens ."Maikan " , qui lui fait suite , m'a violemment interpellé et la question qui me vient à l'esprit est " pourquoi? " sorte de prélude à tous les maux qui frappent aujourd'hui de plein fouet , des sociétés dites " civilisées ".
Oui , il est nécessaire de lire "Maikan " pour ne plus fermer les yeux ou se taire . Allez, chers amis et amies , je vous dis " à bientôt " , avec un sujet plus " léger".
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