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Le roman se présente comme une vaste lettre écrite à un « toi », destinataire qu'on découvre progressivement. le narrateur, auteur de la lettre, Ludwik, relate des souvenirs de sa jeunesse lorsqu'il était dans la Pologne communiste jusqu'en 1980. Dans un camp de travail obligatoire à tout jeune qui veut poursuivre ses études, Ludwik fait une rencontre qui le subjugue, celle d'un beau garçon nommé Janusz. le roman raconte leur histoire, sur fond de dictature communiste, avec ce que cela implique de secrets, de danger, de népotisme, d'injustices, de passe-droits. ● Curieusement, alors que sur le papier le livre avait tout pour me plaire, je ne suis pas vraiment entré dedans. Je crois que c'est dû au style de l'auteur, non pas qu'il soit laid, bien au contraire, mais je le trouve trop poétique, trop allusif. ● Il y a un tremblement dans la façon dont l'histoire est racontée. Les choses ne sont jamais entièrement dites, comme pour montrer le poids du secret à l'époque du communisme des pays de l'Est. On ne pouvait pas beaucoup dire, et le roman reflète (un peu trop) cela. ● Ce qui peut apparaître comme une qualité m'est apparu comme un défaut, mais c'est très personnel et je ne conteste pas la beauté du roman. ● Il y a aussi un côté « nature writing », – désolé pour l'emploi de cet anglicisme, faute de mieux –, et je n'aime pas tellement cette écriture-là. ● Encore une chose : le fait que l'on sache très vite où est le narrateur supprime un effet de surprise qui aurait pu accroître la tension narrative de l'oeuvre, qui n'est pas très forte, c'est aussi ce qui m'a déplu. ● Je remercie les éditions La Croisée (groupe Delcourt) et Babelio pour cet ouvrage que j'ai reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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Un des meilleurs albums du groupe R.E.M., "Automatic for the People" contient une ballade tout à fait élégiaque, "Nightswimming", à laquelle j'ai pensé tout au long de cette lecture.

Comme dans la chanson la nostalgie et la perte de l'innocence irriguent ce premier roman de Tomasz Jedrowski. Ludwik, étudiant en lettres dans la Pologne de la toute fin des années 1970, sait que ses désirs le portent vers les hommes, ce qui est, on s'en doute, problématique dans cette société cadenassée.

Pour achever ses études et surtout obtenir son diplôme, il doit absolument passer une grande partie de son été dans une sorte de "camp de rééducation" agricole, à l'intention des intellectuels. le régime communiste impose encore sa loi et les inégalités de traitement sont considérables entre ceux qui sont proches du pouvoir et la grande majorité des citoyens.

Il va y faire la connaissance de Janusz, de qui il se méfie d'abord car celui-ci côtoie les quelques favorisés du pouvoir qui n'en fichent pas une rame alors que tous les autres sont contraints de passer leurs journées à sortir de terre, à la main, des hectares de betteraves. Mais le désir est bien là, il ne peut l'ignorer...

Il ne faudrait pas confondre ce roman sensible et nostalgique (d'une époque que l'auteur n'a pas pourtant pas pu connaître) avec une romance standardisée. Si le désir et le plaisir ont leur place, ils se teintent de beaucoup d'amertume. On sait dès le début du roman que Ludwik est parti à New-York. Il se remémore ces quelques mois avec Janusz, alors qu'en Pologne l'état d'urgence a été décrété (nous sommes en 1981) et que la répression syndicale est féroce.

Je remercie Babelio et les éditions La Croisée, dont j'ai découvert par cette occasion le riche catalogue du domaine étranger, pour me l'avoir adressé dans le cadre d'une opération Masse Critique.


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Délicat et sensible, ce premier roman est un concentré d'émotions qui tourbillonnent dans un décor soigneusement dressé. La Pologne d'après-guerre, de la grise Varsovie à la forêt apaisante, s'esquisse en filigrane de l'histoire d'amour et d'amitié que nous raconte le narrateur. La dictature explique sans doute en partie la pudeur et la retenue ciselée qui sont les maîtres mots des Nageurs de la nuit (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/03/09/les-nageurs-de-la-nuit-tomasz-jedrowski/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Il y a un quelque chose de Brokeback Mountain,
la nouvelle de Annie Proulx parue en 1997.
Dans ce roman, l'histoire se passe dans les années 80 en Pologne. Grande histoire d'amour de deux jeunes hommes dans un pays en état de siège. Couvre-feu, censure, frontières fermées, rationnement. Comment deux corps attirés sous des régimes opposés vont-ils faire ? La prose est faite sous forme d'une lettre adressée à l'autre. Jolie histoire sur fond historique. Dommage que certaines approches ne vont pas au bout des idées. Beaucoup aimé ces paysages en bord de rivières. Peut-être attendais-je plus de nature au vu de la couverture et du titre ? Un bel hommage à James Baldwin.
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Un jeune homme, Ludwik, écrit une histoire, son histoire, à celui qui a fondamentalement changé sa vie, Janusz. Elevé par sa mère et sa grand-mère, Ludwik est un garçon sensible, qui très jeune se découvre attiré par les garçons. Mais il réfoule cette attirance, fortement réprimée dans la société dans laquelle il vit, dans la Pologne de la fin des années 70 et le début des années 80, entre l'Église catholique et le parti communiste. Mais les verrous vont sauter lorsqu'il rencontre Janusz pendant un camp d'été lorsqu'il est étudiant. Les deux jeunes gens tombent amoureux. Mais l'été et la liberté qu'il permet terminé, les choses deviennent plus complexes. D'autant plus que Janusz est ambitieux, et veux faire carrière. Or cela n'est possible qu'à condition de prêter allégeance au parti communiste et encore mieux entrer dans une famille bien placée. Ce qu'il médite de faire : il a rencontré une jeune femme, Hania, fille de miliaire de haut rang, qui est amoureuse de lui. Ludwig est devant un dilemme : bien que très amoureux de Janusz, il n'est pas prêt à tout, entre jalousie, souffrance, et aussi le refus de compromission politique, il essaie de trouver une issue.

J'ai trouvé le projet du roman très intéressant, avec un sujet fort, et une construction plutôt bien pensée. le livre est incontestablement prenant, on a envie de savoir comment va évoluer la situation, on s'attache au personnage. Mais quelque chose m'a manqué pour être complètement convaincue : l'écriture peut-être, qui oscille entre la simplicité et des passages plus chargés. Peut-être aussi, comme c'est souvent le cas dans les premiers romans, le désir de l'auteur de mettre trop de choses dans son livre. Quelques incohérences ou approximations aussi, comme par exemple le fait que le héros qui ne connaît pas l'anglais, puisse être intégré peu de temps après dans la société américaine, avec un travail, la compréhension fluide de la langue lorsqu'il écoute la radio par exemple.

Mais c'est incontestablement un livre prometteur d'un jeune auteur à suivre, et je remercie Babelio et les Editions La Croisée de m'avoir permis de le lire, dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
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Les nageurs de la nuit est un récit touchant et mélancolique, raconté à la deuxième personne, dans lequel deux garçons (Ludwik et Janusz) se rencontrent et vivent une histoire d'amour, le temps d'un été au bord des lacs.

Mais une fois rentrée en ville, l'atmosphères sombres de la Pologne communiste des années 1980 refait surface et nos deux héros n'ont pas les mêmes envies et désirs pour leur futur. Il faut qu'ils fassent des choix difficiles et être prudent.

J'ai beaucoup aimé ce roman, qui est magnifiquement écrit mais j'ai eu plus de mal avec la temporalité. Les passages entre présent et passé ne sont pas toujours bien séparé et plusieurs fois je me suis perdue dans la narration.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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C'est un magnifique premier roman que nous propose Tomasz Jedrowski.

Ludwik, le narrateur a 22 ans en 1980, il termine ses études de lettres à l'université de Varsovie. Il participe à un camp d'été, un camp de travail obligatoire où il devra arracher des betteraves ... pour valider son cursus ...

C'est dans ce camp qu'il va rencontrer Janusz, à qui il adresse ce récit rédigé à la seconde personne.

Ludwik raconte son enfance. Élevé par sa mère et sa grand-mère, refoulant en lui sa nature, il se souvient déjà enfant son attirance pour Beniek.

C'est lors de cet été 80, à la campagne q'il va enfin devenir lui-même, tomber amoureux de Janusz.

Un livre interdit en Pologne les réunit ; "La chambre de Giovanni" de James Baldwin publié en 1956.

Cette rencontre se passe dans les annés 80, période où la Pologne, dictature communiste impose des pénuries et de longues queues de rationnement, c'est la période de l'émergence de l'opposition, de Solidarność et de la répression.

On va suivre l'histoire de Ludwik et Janusz avec en filigranes l'Histoire de leur pays. Ils ont des points de vue diamétralement opposés, Janusz voulant s'inscrire dans la ligne du parti, Ludwik étant révulsé par les injustices de son peuple.

C'est magnifiquement écrit. La plume est élégante, mélancolique, envoûtante. J'ai beaucoup aimé les scènes au bord du lac où la nature est excessivement bien décrite.

Un très beau récit qui nous raconte une éducation sentimentale et politique, un climat social extrêmement tendu, la honte et le poids d'un secret, la peur mais aussi la recherche de la liberté.

Coup de ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Ce livre se lit comme de rien, sans effort, même si parfois le récit est chagrin.
On s'y coule comme dans un fleuve chaud le soir en plein été.


Saviez-vous que la Pologne de l'après guerre a été remodelée en déplaçant ses frontières, avançant en Allemagne, donnant de ses terres à la Russie ? Moi non. Faut dire je suis tellement une bille en histoire. A cette époque, on déplaçait les gens du jour au lendemain, on regardait toujours de travers les gens de confession juive, on manquait de tout, même de médicaments. On formait encore la jeunesse en camp de travail "volontaire". Alors y grandir en se découvrant homosexuel...

Ce roman est emprunt de saudade. Des amours et amitiés de jeunesse, de ceux qu'ont a laissé derrière soi, du bonheur que l'on peut éprouver même en étant encore un peuple en survie.
J'en ai aimé la retenue qui se dégage du récit. La nostalgie. Pas du temps passé bien trop injuste mais des êtres laissés de cotés. Par choix, par dépit ou petit à petit sans s'en rendre compte.
J'ai aimé aussi cette quête d'appartenance. Aux amours, aux idéaux, à ses racines ou les branches nouvelles que l'on souhaite atteindre.

Je ne savais pas trop ce que j'allais trouver en ouvrant ces pages, j'avais même, pour tout vous dire, hésité à postuler à ce service presse. Mais j'ai été contente d'avoir cherché ce je ne sais quoi, ai-je pensé en refermant l'ouvrage.

[Masse Critique]
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La beauté de la couverture de ce livre, le sujet durant l'après guerre en Pologne m'ont fait de l'oeil, cela me sort de mes lectures habituelles mais la curiosité paye souvent.

Et je n'ai pas du tout regretté, tout d'abord la plume de l'auteur est tout à fait sublime, j'ai lu et relu certaines phrases ce qui m'arrive très rarement.

Avec un récit court de moins de 300 pages, l'auteur nous pose bien son récit avec au début la relation entre Ludwik et Janusz et rapidement le fait pour eux de cacher celle-ci car l'homosexualité dans les années 80 en Pologne durant le rideau de fer n'est pas acceptée.

Avec un récit aussi court j'ai même eu le sentiment par moment d'avoir une écriture un peu nuageuse cotonneuse, difficile à expliquer car si le sujet et l'époque ne sont pas des plus joyeuses à suivre, je n'ai ressenti aucune lourdeur dans l'écriture de l'auteur.

Cependant pour ceux qui chercheraient des faits plus approfondis, ils pourraient être déçu.

Pour moi j'ai lu ce récit en première approche du sujet et en ouvrant mon champs littéraire.

Une très belle découverte et une plume vraiment remarquable, surtout lorsqu'on note que cela est un premier roman.
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C'est des Etats-Unis où il s'est réfugié il y a un an que Ludwik apprend par la radio que la loi martiale a été décrétée dans la République socialiste de la Pologne ce 13 décembre 1981.

Il peine à dormir, le souvenir de son pays, de sa famille et de ses amis resurgit. Celui de Janusz surtout, ce jeune homme qu'il avait rencontré lors d'un camp de travail pour étudiants. C'était le roman interdit en Pologne et obtenu clandestinement « la chambre de Giovanni » de James Balwin qui les avaient rapprochés, faisant naître un amour lui aussi interdit dans un pays qui condamne l'homosexualité.

A la fin du camp ils étaient partis ensemble sillonner les campagnes, y avaient trouvé un endroit magnifique et isolé au bord d'un lac, à l'orée d'une forêt de pins où ils avaient profité paisiblement du temps qui s'écoulait pour s'aimer librement à l'abri des regards tout en sachant que la fin des beaux jours s'approchait inexorablement avec leur retour à Varsovie.

C'est avec beaucoup de sensibilité et une douce mélancolie que Tomasz Jędrowski nous offre cette histoire d'amour naissante entre deux jeunes hommes aux idéologies très différentes. Car si l'amour les réunit, tout le reste les sépare.

A travers cette histoire, c'est tout le paysage politique de la Pologne qui est dépeint, de la purge antisémite à la fin des années 60 jusqu'au début des années 80 avec le renforcement de la censure et l'apparition de mouvements de protestation contre la pauvreté et les inégalités sociales.

«Les nageurs de la nuit» est un beau premier roman qui nous emmène sur les vagues d'un amour condamné à rester dans l'ombre et relance la réflexion sur la définition personnelle de la liberté.
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