La vie de Kayo s'écoule paisiblement entre son mari, sa maison et ses enfants. Mais elle porte en elle un secret. Elle aime passionnément les sacs, les vêtements, les chaussures de marque. Dans les boutiques de luxe, chouchoutée par les vendeuses, elle transcende sa condition, elle se sent belle, désirable. Mais cette flamme s'éteint vite ; porté quelque fois, le nouveau vêtement devient terne, le vide qu'il venait combler réapparaît avec l'envie d'acheter, de posséder. Alors Kayo pioche dans l'argent du ménage,
elle s'endette dans le dos de son mari et pour s'en sortir sans son aide, fait appel à des yakusas, allant jusqu'à se prostituer pour payer ses dettes.
Cette lecture m'a laissé un goût amer. L'histoire est cruelle, on assiste impuissants à la déchéance d'une femme ordinaire qui se perd peu à peu. Sa chute est lente, progressive. A plusieurs reprises, on croit qu'elle peut s'en sortir, mais elle replonge, toujours plus profond. Ce processus inéluctable mène à une fin tragique : aux yeux de sa famille, de son mari et malgré ses jolies tenues, elle devient invisible.
L'écriture est raffinée, l'auteur nous emmène dans son Japon. Avec ses codes, ses vies toutes tracées dès la sortie de l'école, ses traditions millénaires. On y trouve une espèce de langueur, le temps s'écoule délicatement. Les personnages sont attachants avec toutes leurs faiblesses.
Pour autant, je n'ai pas été transcendée, un peu sombre pour moi.
Lien :
http://leclubdesnatifsduprem..