Le sens moral et le principe tels qu'ils résident dans l'esprit humain sont conférés par le Ciel et ne peuvent donc être éliminés. Si certains se laissent obnubiler par les choses extérieures au point de contrevenir au principe et d'enfreindre le sens moral, c'est tout simplement qu'ils ne réfléchissent pas. Pour peu qu'ils soient en mesure de faire un vrai retour sur eux-mêmes et un effort de réflexion, leur capacité de distinguer bon et mauvais et de choisir en conséquence aura la mobilité de l'invisible, la clarté de la lumière et la netteté de la certitude.
Si mon enseignement diffère des autres, c'est que chez moi tout est spontané. J'ai beau avoir tenu des milliers de propos, ils n'expriment que ce qui est en moi sans y ajouter aucune fioriture. Quelqu'un disait de moi récemment : " A part cette seul phrase (de Mencius que Lu se plaît à citer à tout bout de champ), " commence par consolider ce qu'il y a de grand en toi ", il n'a pas d'autre tour dans son sac. " Quand on me l'a raconté, j'ai dit : " Il n'y a rien de plus vrai ! ".
Mencius a dit: " Qui épuise le potentiel de son esprit connaît sa nature. Or, connaître sa nature, c'est connaître le Ciel. " D'esprit, il n'y en a qu'un: le mien, celui de mon ami, celui du sage il y a des millénaires, celui du sage à venir dans des millénaires, tous participent de ce même esprit. L'esprit a une constitution immense, et pour peu que j'arrive à en épuiser le potentiel, je ne fais plus qu'un avec le Ciel.
L'espace-temps est mon esprit, mon esprit est l'espace-temps. Il y a des milliers de générations, des saints sont apparus qui participaient de cet esprit, de ce principe. Dans des milliers de générations, des saints apparaîtront qui participeront de cet esprit, de ce principe. Tous les saints qui apparaissent entre les Quatre Mers participent de cet esprit, de ce principe. [ ... ] La réalité intrinsèque à l'espace-temps est la mienne propre ; la réalité qui m'est intrinsèque est celle même de l'espace-temps.
D'esprit, il n'y en a qu'un ; de principe, il n'y en a qu'un.
Ultimement tout revient à l'un, le sens essentiel ne peut être deux.
Cet esprit, ce principe, en aucun cas ne saurait être deux.