Citations sur Sept histoires pas très catholiques (9)
"Savez-vous où se trouvait votre petit vaurien?
- Vous allez me le dire, balbutia sa mère en dégageant sa bouche de la tignasse d'Achille pendu à son cou.
- Dans le trou du cul du diable ! Voilà ce que vous avez fait de cet enfant en le mettant au monde en dessous de la pierre ! Un suppôt de Satan !
N'appelons-nous pas nos morts "nos chers disparus", comme s'il était impossible de savoir où ils se trouvent, alors que, sauf exception, leur corps est parfaitement localisable ? Mais, à cette dépouille nous ne voulons pas penser, tant il est vrai qu'envers et contre tout, nous restons une civilisation de l'âme.
Blanche ne voulait pas d’enfant. C’était une de ces femmes qui tiennent leur beauté -la sienne, il faut en convenir, était exceptionnelle- pour une raison de vivre suffisante.
Pourquoi commence-t-on à fumer ?
(...)
Pour s'y accoutumer, il faut la régularité des bénédictins, le renoncement des trappistes, la bonne conscience des jésuites, mais plus que tout, le courage du clergé séculier. Ensuite, cela devient facile.
Ce qui est sûr, c’est que [le dolmen] a été érigé par les ancêtres des gens d’ici qui se fichent toujours autant du beau et ne vénèrent que le solide. Quand on construit une table en pierre dans la campagne de Wéris, elle est peut-être de travers, mais elle ne risque pas de s’écrouler.
Une fille réservée, un peu timide, des cheveux rouges, un teint de lait, d’une beauté tellement inaccessible aux canons indigènes qu’elle passait pour laide.
Complètement épuisé, il s’agita pour attendre dignement la mort, comme cela se pratiquait à l’époque, quand les hôpitaux n’avaient pas encore acquis l’exclusivité des agonies.
Ma tante épousa Achille [...]. Dès le soir, elle vécut définitivement dans le péché. Tout le monde se demanda quelle mouche l’avait piquée. Moi qui ai fréquenté mon oncle et ma tante toute mon enfance, j’ai une théorie à ce sujet. Je la livre pour ce qu’elle vaut, car, à ma connaissance, personne ne l’a jamais évoquée. Je crois que ma tante aimait Achille.
Comme il fait très beau, il reste presque tout le temps sur la terrasse. Une brise tiède la traverse souvent. Il la sent. Elle l’aborde par le tranchant des mains, l’ourlet des oreilles et, quand elle s’offre une saute, elle ouvre une raie sur son cuir chevelu. Il ignorait la précision des caresses du vent.