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Black Hammer - Visions tome 1 sur 2

Dean Kotz (Illustrateur)Scott Kolins (Illustrateur)Johnnie Christmas (Illustrateur)Diego Olortegui (Illustrateur)
EAN : 9781506723266
128 pages
Dark Horse (05/10/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
Creators such as Patton Oswalt, Geoff Johns, Mariko Tamaki, Scott Snyder, Chip Zdarsky, Kelly Thompson, Cullen Bunn, Johnnie Christmas, Cecil Castellucci, and many more of comics' top talents take on some of the greatest heroes and villains of Spiral City!

This collection launches the beginning of a special two volume hardcover series of exciting stories taking place in the world of Jeff Lemire and Dean Ormston's Eisner Award-winning Black Hammer supe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dérivation originale
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Ce tome met en scène des personnages issus de la série Black Hammer créée par Jeff Lemire, dessinée par Dean Ormston. Il est possible de lire ces histoires sans rien connaître de ces personnages. Elles prennent plus de sens quand on a lu la série mère. Il regroupe les 4 premiers épisodes, chacun réalisé par une équipe créative différente. Il contient également les couvertures variantes de Gilbert Hernandez, Kelley Jones (magnifique), Tom Mandrake (très inspiré), Jason Loo, Geraldo Zaffino, Patricia Martin, Christian Chung, 12 pages contenant les crayonnés de Dean Kotz pour le premier épisode, 5 pages d'études de personnages et de couverture de Diego Olortgui pour l'épisode 4.

Golden Gail : écrit par Patton Oswald, dessiné et encré par Dean Kotz, avec une mise en couleurs de Jason Wordie. Dans la petite ville de Rockwood, Babara et Eunice sont au café, avec encore leur tenue de diplôme, et elles papotent évoquant leu souvenir de Gail Gibbons. La serveuse Tammy vient prendre leur servir leur café. Elles souviennent de l'arrivée de Gail dans leur classe de CM1. Elles se rappellent comment cette copine proférait souvent des insanités à caractère sexuel, s'imaginant être une femme de cinquante ans dans le corps d'une fillette de dix ans et répétant souvent le mort ZAFRAM ! Puis un jour, son père Abraham Slamkowski l'avait emmené. Les deux copines avaient été fort surprises de voir arriver à la rentrée suivante, une jeune fille identique à Gail : sa cousine Windy.

À l'évidence, cette série dérivée est plutôt destinée aux lecteurs de la série principale. le scénariste effectue les rappels nécessaires, de façon très synthétique, en ce qui concerne Gail Gibbons et sa condition très particulière, mais il n'en dit pas plus sur les deux autres superhéros qui jouent un rôle significatif dans cette histoire. de ce fait, les enjeux et la logique de l'intrigue parlent plus à un lecteur familier de la série Black Hammer. Dans ce cas-là, c'est un vrai plaisir que de retrouver cette petite peste de Gail, cette femme mûre qui souffre d'un jour sans fin dans lequel elle a retrouvé toute sa jeunesse, avec les avantages d'une bonne santé, mais sans pouvoir en jouir en tant qu'adulte. Oswald s'amuse bien avec le décalage que produit Gail parlant comme un adulte, alors que sa maîtresse attend les réflexions d'une fillette. Les deux copines rappellent un peu Enid Coleslaw et Rebecca Doppelmeyer dans Ghost World de Dan Clowes, en moins cyniques, moins méchantes. le lecteur vérifie à deux ou trois reprises qu'il ne s'est pas trompé sur le nom de l'artiste, tellement celui-ci dessine à la manière de Dean Ormston. Effectivement ce n'est pas ce dernier, et les traits de contour sont un peu moins marqués par l'usure et le poids. Les traits de contour ne sont pas toujours jointifs et le rendu un peu rugueux rappelle bien que ce gentil patelin n'est pas aussi idyllique qu'il y paraît. L'ambiance de petite ville est très bien rendue, ainsi que la jeunesse des deux demoiselles. le niveau de détails est élevé, donnant de la consistance aussi bien aux personnages qu'aux différents lieux. Une belle histoire douce-amère, mais aussi porteuse d'espoir, où Gail est un peu plus qu'un simple catalyseur, sans être le personnage principal.

Madame Dragonfly : écrit par Geoff Johns, dessiné et encré par Scott Kolins, avec une mise en couleurs de Bill Crabtree. de nuit, Madame Dragonfly se tient devant sa cabane, sa lanterne à la main, et elle prévient le lecteur qu'il ne s'agit pas d'une histoire de superhéros, mais d'un récit de terreur, de meurtre et de folie. Libre à lui de tourner la page, mais s'il le fait, il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même. Un homme conduit son van sous la pluie, dans une route qui traverse une forêt dense. Il repère les lumières bleus et rouges d'une voiture de patrouille de police derrière lui. Il s'arrête et le policier vient lui parler à la fenêtre. Il lui pose des questions sur sa destination, sur le motif de son déplacement, sur le choix de son itinéraire plus long qu'en passant par l'autoroute. Enfin il lui recommande de ne s'arrêter sous aucun prétexte, même s'il voit un diner, une ville ou un chalet.

Le lecteur relève tout de suite le nom des auteurs : Geoff Johns, scénariste à la longue carrière prestigieuse pour DC Comics, et Scott Kolins, dessinateur à la carrière similaire, également pour DC. Il suit donc cet homme au calme apparent qui s'arrête quand même à la station-service au milieu des bois. L'enfant qu'il a enlevé et séquestré à l'arrière de son van, parvient à se libérer de ses liens, et à s'enfuir dans les bois où il trouve une mystérieuse cabane dans laquelle il entre pour se mettre à l'abri. Il n'y a pas de surprise quant au superhéros impliqué puisqu'elle figure sur la première page du récit et sur la couverture de cet épisode. le scénariste rend donc hommage aux histoires d'horreur publiées pendant longtemps par DC Comics dans des séries comme House of Mystery et House of Secrets. le déroulement de l'histoire n'est pas si prévisible que ça puisque ce n'est pas le criminel qui pénètre dans la cabane de Madame Dragonfly, mais la victime. L'artiste s'amuse bien avec des contours de forme acérés, fins et secs, des exagérations dramatiques bien mesurées, permettant au lecteur de prendre le récit au premier degré, mais aussi d'y voir la malice de quelqu'un qui joue avec les conventions visuelles du genre et qui sait que le lecteur le sait. le monologue de Madame Dragonfly dans la première page indique également que Johns joue au même jeu : premier degré, et clin d'oeil. La chute du récit dans la dernière page peut se lire comme le destin du jeune homme, mais aussi comme celui du lecteur, accro aux comics.

Abraham Slam : écrit par Chip Zdarsky, dessiné et encré par Johnnie Christmas, mis en couleurs par Dave Stewart. Dans la bonne métropole de Spiral City, quand les superhéros étaient encore en activité, Abraham Slamkowski était en couple avec une charmante épouse, et avait raccroché son costume de superhéros. Un jour aux informations, il découvre que le maire de la ville a décidé de mettre en service un superhéros appelé The Slam, et portant une arme à feu. Il est atterré par le principe même d'un vigilant municipal avec un pistolet. le lendemain, lors de sa séance de boxe régulière en tant qu'entraîneur, il entend deux jeunes boxeurs louer l'efficacité de Slam qui a mis deux balles dans la jambe d'un criminel. Il leur fait observer que le nom de ce superhéros n'est pas Abraham Slam.

Le scénariste est un auteur chevronné travaillant alors pour Marvel Comics sur la série Daredevil. Il joue avec le thème d'un superhéros vieillissant ayant arrêté les frais qui voit arriver une jeune génération qui utilise des méthodes qu'il réprouve. Il ne peut pas laisser faire. Contre l'avis de son épouse, il décide d'y mettre bon ordre. Mais il n'est plus de première jeunesse, et il ne fait plus le poids physiquement. Zdarsky montre un individu avec de solides convictions morales, une expérience professionnelle (en tout cas de superhéros) qui lui permet de savoir que tout cela ne peut que mal finir, mais qui se heurte au principe de réalité : il n'y peut rien. le dessinateur est un nouveau venu : il raconte l'histoire en restant à un niveau très terre à terre, sans l'exagération propre aux superhéros, ce qui renforce le caractère humain et normal d'Abraham, et son impuissance face à cette évolution qu'il réprouve. Les auteurs montrent ainsi un être humain dans une situation qui le dépasse, qui ne peut pas revenir à l'état de superhéros qui fut le sien (un thème majeur de la série mère) pour mettre en scène les possibilités d'action qui lui restent. Un très bon récit.

L'équipe : écrit par Mariko Tamaki, dessiné et encré par Diego Olortegui, mis en couleurs par Dave Stewart. Par une nuit d'orage bien noire, dans une demeure luxueuse, Abraham, très tendu, est en train de s'envoyer un whisky, pendant que sa femme Gail finit de mettre ses bijoux devant sa coiffeuse. Il sort énervé, alors qu'elle lui demande de ne pas claquer la porte, en vain. Dehors devant la grille, Madame Dragonfly et TLK-E WLK-E sont en train de discuter dans leur voiture, ce dernier lui faisant observer qu'elle va forcément leur annoncer la nouvelle car elle n'est pas une menteuse. Une fois à table, le repas est servi par Randall Weird. Abraham s'emporte contre une remarque de TLK-E WLK-E et il décide de sortir de table pour aller boire un verre. Randall rejoint Mark Marz en cuisine.

L'autrice change de nature d'histoire : il ne s'agit plus de mettre un personnage en avant, ou de se servir d'un des superhéros comme d'un révélateur pour un être humain. Elle met en scène l'ensemble de l'équipe informelle des superhéros coincés à Rockwood : Abraham Slamkowski, Mark MartzGail Gibbons, Randall Weird, Madame Dragonfly et TLK-E WLK-E. le lecteur ne sait pas trop sur quel pied danser en les découvrant comme acteurs d'une comédie de situation, dans des relations émotionnelles et personnelles ne correspondant pas au statu quo. Il se sent tout de suite happé dans ce manoir grâce aux dessins très détaillés et précis, au jeu d'acteur naturaliste avec une dramaturgie un peu appuyée. Il peut voir et ressentir les émotions des uns et des autres. Grâce à la sensibilité de la narration visuelle, il accepte sans rechigner la relation entre Abraham, homme d'une cinquantaine d'années, et Gail, fillette prépubère, ou la relation lesbienne entre Dragonfly et le robot. La scénariste profite pleinement de la liberté donnée par la véritable nature de ces personnages, des superhéros dérivés mis à la retraite, pour une comédie sentimentale improbable et crédible, avec une fin qui fournit autant une explication, qu'une puissante sensation de vague à l'âme éprouvée par l'un des personnages.

A priori, le lecteur se dit que ça ne vaut pas le coup : 4 récits courts en 1 épisode, de superhéros dérivatifs qui ne sont même pas écrits par leur créateur Jeff Lemire. le premier récit le fait changer d'avis grâce aux dessins assez proche de la série mère, et un hommage à Ghost World. le second est un hommage plus classique aux récits d'horreur courts de DC, exécuté avec un réel talent. le troisième prolonge le thème principal de la série mère pour un personnage, de façon prenante et intéressante. le dernier est également une pépite pour ceux qui ont lu la série initiale, à la fois pour les dessins, à la fois pour le scénario.
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