Jonas Jonasson maîtrise l'art d'aborder avec légèreté des sujets sérieux. J'aime son style d'écriture empreint d'humour et d'auto-dérision. On pourrait penser que cet ouvrage est éminament politique, puisqu'il met en scène des dirigeants importants du monde actuel... Mais dans l'histoire, chacun en prend pour son grade. Qu'importe son bord politique,
Jonas Jonasson nous montre ici (comme dans son livre précédent, "
le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire"), qu'en réalité, les croyances humaines paraissent bien dérisoires, dans l'océan de la vie. C'est tout la question qu'il pose d'ailleurs, et qu'incarne à merveille le personnage de
Allan Karlson : ne pourrait-on pas simplement prendre les choses comme elles viennent?
En cela, la carricature du vieux omnibulé par les nouvelles que donne sa "tablette noire" est excellente!
Pendant un temps, j'ignorais comment interpréter les insinuations de Jonasson,
notamment quant à l'ingérence secrète de la Russie... mais finalement, j'ai décidé de le voir comme une caricature de la théorie du complot, dont on connaît l'engouement à notre époque...
Malgré tout, 3 points en particulier baissent ma note sur ce livre :
- le côté apolitique de
Allan, largement développé dans le tome 1, m'a manqué ici.
- L'incohérence temporelle, qui veut que
Allan ait fêté ses 100 ans en 2005 (voir "
le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire"), et fête ses 101 ans lors de l'élection de Donald Trump (en 2016 donc)... Pardon Monsieur Jonasson, mais second degré ou pas, c'est limite pour vos lecteurs.
- La fin du livre : vous payez-vous notre tête? le livre précédent était très bien travaillé, la fin bien amenée. Mais là!
Le monde est en bordel, on est au Kénya et hop, fini!, claquement de doigts, débrouillez vous avec ça. J'ai pas aimé du tout.