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Citations sur Promenades anglaises (23)

Chaldon Herring, le chaudron des sorcières

Un village non loin de la côte dont le nom étrange évoque sans doute l'époque où, peuplée d'une manne de poissons, la mer s'étendait sur tout le Dorset, mais aussi, pour peu qu'on veuille rapprocher les sonorités, le mot «caldron», ce chaudron des sorcières, rempli d'une mixture de composition mystérieuse, que les noires créatures tournaient longuement avant d'en tirer leurs potions magiques.

p. 235
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La vie ne se prenait pas, elle se dévorait. Boulimie ou folie des grandeurs. Seuls les arrêtaient le souci des apparences et la sacro-sainte moralité, qu'ils ne respectaient que pour mieux la mettre à mal dans le secret des couloirs obscurs ou de "chambres capitonnées".
(L'idée d'un ordre - Portes d'Erpingham et de St Ethelbert)
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voici ce qui frappe le plus chez Wordsworth : la faculté de se rassembler tout entier, soi et sa vie, dans l'élaboration d'une œuvre, mais aussi de faire que le monde extérieur, réduit à un lieu à la fois réel et idéal, participe de cette unité dès lors parfaite. La nature, sur laquelle il fixe sa pensée, en est l'élément le plus fort, la nature dont il lit les sentiments comme un écho multiplié et magnifié des siens et qui lui inspire en retour ses mouvements et ses humeurs
(Un "tout sans dépendance ni défaut" - William W. et sa sœur Dorothy)
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Ce jour-là, il pleuvait plus fort encore que d'habitude. Les nuages enveloppaient la ville. On ne voyait, émergeant du brouillard, que le moutonnement des toits tous semblables et, ça et là, pointant hors de cette platitude, les hauts-fourneaux flanqués de leurs bâtiments désertés, restes noircis d'une gloire évaporée. Sous son ciel tourmenté, Bradford atteignait à une sorte de grandeur dans la désolation.
(Un alpaga et une chèvre angora - Des hauts-fourneaux dans la pluie)
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Cette magie que dispensent les grandes demeures, semblables dans leur magnificence aux palais de cristaux sous-marins, loin de notre petit monde, au fond de l'océan...(...) Dominant un lac, posé sur sa colline comme sur un piédestal, Castle Howard dresse en plein ciel sa splendeur.

Vers le nord
Retour à Briedshead- Castle Howard
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Peut-être est-ce dans l'enfance que, comme un fleuve, il a sa source. L'enfance dont nous tirons notre connaissance du paradis, disent les poètes.
L'eden n'est pas un lieu, c'est un état, et, par la suite, un souvenir auquel on se reporte de loin en loin. Un état d'unité avec le monde, avant que ne commence la séparation. Un état de paix et d'abondance, quand tout nous était donné sans compter, parce qu'il n'existait pas de distance entre la conscience et l'objet regardé. Tout était à nous, parce que tout était nous. "Tout m'appartenait, coïncidait avec mon regard", écrit le poète Kathleen Raine (Adieu prairies heureuses), ou: "Le paradis est l'état dans lequel réalité intérieure et réalité extérieure coïncident en une harmonieuse fusion entre l'univers et l'imagination." Dès lors, comment ne serait-on pas tenté de continuer à unir ces deux réalités en projetant sur le paysage la couleur de nos désirs, d'agir en sorte que se rejoignent la vision réelle et la vision idéale, comme le fit toute la littérature de la pastorale, depuis Théocrite et Virgile -dont l'Arcadie, dans les églogues, devint le siège d'une existence idyllique-, jusqu'aux poètes de la Renaissance et du classicisme, tels Pope ou Sidney, qui chantèrent à qui mieux la beauté et les dons de la nature ? La XVIIIe siècle ne fut pas en reste, l'Arcadie faisait toujours rêver, elle s'implanta dans un lieu réel, comme en témoigne encore la poésie de James Thomson dont les Saisons (1726) devint le livre de chevet de toute l'Angleterre. Quant au roman, la maison de campagne anglaise est pour ce genre littéraire, chacun le sait, une source d'inspiration inépuisable.

Le Sud
Les charmes de la pastorale
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En proie à une veine prophétique, devançant en une vision hardie les siècles et les cataclysmes à venir, le créateur offre le "jardin du futur oublié", celui qui succédera à l'état de ruine, causé par l'erreur humaine, dans un univers enfin rendu à l'équilibre.

Fleurs à Chelsea
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Le jardinage est lui aussi une activité qui s'oppose au chaos, une mise en ordre du monde autant qu'un acte de création, une manière sinon de nier la fuite du temps du moins de la ralentir -d'atténuer son mouvement jusqu'à le rendre insensible, jusqu'à le faire se confondre avec la lenteur végétale. Et si les Anglais accordent au fait de jardiner l'importance que d'aucuns attachent à la religion, à savoir qu'ils y voient l'essentiel de leur existence et non, simplement, l'aménagement d'un décor, c'est bien que le jardinage, comme la religion, repose sur un acte d'adhésion, étant une façon de percevoir le monde et de l'accepter- et, en quelque sorte, de s'y tailler une place. Jardiner, un acte concret, modeste, répété de jour en jour, dont les implications ne sont pourtant rien de moins que métaphysiques. Il s'agit après tout de se situer non dans cette société qui est changeante, dure et incertaine, mais dans une entité bien plus vaste et autrement respectable : la nature éternelle, avec les lois qui la régissent. L'homme qui arrose ses plantes, arrache les mauvaises herbes ou met un bulbe en terre, participe à ces lois permanentes de la vie, en son for intérieur, même confusément, il le pense. Jardiner ou se relier, coopérer au mouvement irrésistible de renouveau, se mêler au grand courant vital auquel chaque jardiner contribue, dans sa modeste mesure, de façon positive...

Sissinghurst
Le jardin ou le chaos
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Comme Alice plongée dans son rêve, Vita eut la tentation de s'installer au pays des Merveilles, oscillant entre le besoin et le refus du monde. "Vois-tu, je suis essentiellement un être solitaire..."

Sissinghurst
Innocence et expérience
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(...), Sir George Sitwell, père d'Edith et Osbert qui furent des membres actifs du Bloosbury Group, et l'auteur d'un livre intitule On the Making of Gardens, traduit cette même vision d'un jardin paradisiaque : n'est-ce pas, nous dit-il, à partir des vergers fleuris du Moyen-âge ou des jardins merveilleux de la Perse ancienne que l'on a pu se représenter ce but de toute vie, le paradis, tant il est vrai que l'imagination travaille seulement à partir de ce qu'elle connaît ? A chacun de nos rêves, à chacun de nos espoirs au sujet de la vie future, poursuit-il, les jardins ont prêté la beauté de leurs couleurs, et l'homme qui s'efforce d'augmenter cette beauté accroît du même coup "l'exaltation religieuse, amoureuse et poétique". Sir George Sitwell partageait la foi entière des Anglais dans le pouvoir du "vert charmant", ce vert que des générations éprises des jardins ont chargé de protéger l'homme contre lui-même (...)

Sissinghurst
Le paradis est vert
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