Je n'avais encore jamais lu
Gaëlle Josse avant
Ce matin-là. Les fidèles de cette auteure semblent dire qu'il y a mieux à lire d'elle. Je les crois bien volontiers et je les crois d'autant mieux que j'ai été totalement sous le charme de cette écriture marquée par la douceur et la pudeur et à la fois très sceptique quant à la manière qu'elle a d'aborder un thème aussi douloureux que le burn-out. Cette cassure nette, ce moment où plus rien de ce qui faisait votre vie n'a de sens : se lever, s'habiller, aller au travail, reproduire les gestes du quotidien, mille fois répétés. Ce moment où tout devient insurmontable, infranchissable, où l'énergie vous a déserté, laissant un champ de ruine où plus rien ne semble pouvoir prendre racine, ni projets, ni désirs.
Je n'ai pas été personnellement victime de ce ras de marée mais j'ai eu l'occasion de l'observer autour de moi et rien de ce que j'ai vu n'a ressemblé à la balade nostalgique que Clara semble entamer
ce matin-là. le profond désespoir, la violence du choc pour l'entourage, le temps qu'il faut pour s'en relever, les séquelles à long terme, je n'ai rien retrouvé de ce cataclysme chez Clara.
Pour être honnête, j'avais des attentes très précises vis-à-vis de ce livre. J'espérais lire un roman sur le burn-out qui soit aussi juste et fidèle que
Les heures souterraines quand
Delphine de Vigan aborde avec brio la spirale infernale du harcèlement moral au travail. J'attendais d'être remuée, bousculée, chavirée voire perturbée mais pas anesthésiée comme semble l'être aussi Clara.
Avec
Ce matin-là,
Gaëlle Josse nous livre un beau roman, pudique et élégant, mais presque hors sujet. Toujours est-il que la déception sur le fond n'entame en rien mon envie de découvrir cette auteure et je m'en remets aux fins connaisseurs pour me conseiller d'autres titres qui sauront cette fois, concilier le fond et à la forme.
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