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sur 949 notes
C'est l'histoire d'une chute, d'un effondrement soudain, d'une débâcle intime. Clara ne savait pas qu'elle marchait au bord du gouffre. Elle, la princesse de ce royaume, menton levé, hauts talons qui claquent, tailleur ajusté, et toute cette flopée de certitudes brandie comme un étendard.
Elle travaille dans une entreprise performante, avec un vrai projet et un vrai esprit de corps. Collaboratrice dynamique, solide, qui ne compte pas ses heures… On peut tout vivre dans une entreprise : on peut s'y épanouir, s'y ennuyer à mourir, y pantoufler, ou bien y découvrir l'enfer…
Clara eut bien quelques moments d'incertitudes, de brusque fatigue, mais ces alertes furent vite balayées par ses inébranlables certitudes. Jusqu'à ce mauvais souvenir et cet évènement anodin de la vie quotidienne la contraignant à arrêter cette épuisante course de fond sans point d'arrivée.
Vient alors pour Clara le temps de la grande déchirure. La chute infernale dans un puit noir sans fond. La princesse de ce royaume se transforme en femme hagarde et transparente. « Une invisible égarée dans la foule ».
Esprit vide. Semaine lente. Existence à l'arrêt. « Vie de paramécie ». « Immobilité d'iguane ». La famille, les amis, l'homme qu'elle aime ne comprennent pas ce qui lui arrive. Ils l'aident, la soutiennent, l'engueulent, se retirent désappointés sur la pointe des pieds, reviennent. Rien n'y fait. Clara s'enfonce dans sa nuit, s'enferme dans sa terrifiante immobilité.
Il lui faudra revenir en arrière, loin derrière, presque aux origines, pour retrouver ce carrefour et emprunter cette fois le bon chemin. Puis recommencer à vivre. Tout doucettement.
Un roman âpre, dur, qui fait mal parfois. Un roman difficile à lire parce qu'il nous renvoie à nos propres incertitudes, à nos propres interrogations, à la vacuité de nos existences modernes. À notre marathon intime.
Un roman qui ne s'oublie pas.


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Il y a douze ans, Clara assiste presque impuissante à l'effondrement de son père.
Douze ans plus tard, ce matin-là, c'est Clara qui s'effondre.
Gaëlle Josse dédicace ce livre « À tous ceux qui tombent ».

Je suis tombée.
Il y a trois ans.
Effondrée dans ma cage d'escalier. le corps en miettes. L'esprit vidé et aspiré par du trop plein.
Le corps en lambeaux.

Ce matin-là est un roman qui mériterait d'être souligné de long en large tant il n'est que prose et verve.
Mais, effondrés à lécher le sol, avez-vous accès à ces montagnes de prose ?
Je vous réponds en mon âme et conscience : non. Vous n'avez plus accès qu'à un monde en noir et blanc.
Alors pourquoi toutes ces couleurs dans ce livre ? Ces couleurs m'ont sauté aux yeux très vite. Gaëlle Josse décrit tout comme si elle écrivait avec des pinceaux de couleur. du jaune ici, du vert par là, du bleu.
Éblouissant.
Étourdissant.
Évanescent.
Et puis quoi encore ?

Un petit tour à la mer parce que l'envie de voir l'océan vous prend soudainement ?
Ou un détour chez le fleuriste pour acheter un bouquet de tulipes ?
Vous croyez vraiment qu'effondrés par terre, on ait l'envie d'une escapade à la mer ou de bouger chez le fleuriste ?
Non. C'est comme l'été. Il fait peur quand il arrive. Il fait honte et horreur. Car effondrés par terre, on pleure de ne pouvoir toucher ces gens heureux, de ne pouvoir marcher jusqu'au fleuriste du coin, de ne pas suivre le bonheur léger des vagues au loin berçant l'océan.

J'ai lu ce livre par envie et intérêt personnel. Je n'y ai vu que du talent stylistique et très peu d'humanité.
L'effondrement pour Gaëlle Josse est introspectif, impalpable, silencieux. Et très lyrique, presque chantant, très arc en ciel aussi.

J'ai lu ce livre et je n'ai qu'une envie, crier, hurler. Tout mais pas ça. Pas ces couleurs partout. Pas ces phrases imagées métaphoriques à souhait qui enrobent la souffrance. de la simplicité pour que tous ceux qui tombent s'y retrouvent. Parce que la nuit pour beaucoup est parfois très longue. On n'a pas besoin de tulipes, de mer, de chemises jaunes fleuries. Quelqu'un qui pleure et qui a mal peut être très simple. Elle parle avec son coeur, ses tripes et son corps. le cerveau est verrouillé. Ce matin-là fut trop cérébral et lyrique pour me convaincre.
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Juillet 2006. Premier chapitre. Événement banal, un AVC, un renoncement, pourtant tout de suite happée. C'est le nouveau roman de Gaëlle Josse....

8 octobre 2018. Ce matin-là, la voiture ne démarre pas. La goutte d'eau qui fait déborder le vase, Clara trente cinq ans, lâche tout, victime du burn-out, ce nouveau mal du siècle. "Clara la vaillante, vacillante. Une lettre en plus qui dit l'effondrement.
Une lettre qui se faufile au milieu de la vaillance, la coupe en deux, la cisaille , la tranche . Une lettre qui dessine une caverne, un trou où elle tombe, un creux, une lettre qui l'empêche de retrouver celle qu'elle était, entière , debout."
Un trou noir où son énergie vitale est anéantie. Travail, amour, famille, amis, plus rien ne suit, le néant.
Comment retrouver la lumière ? le chemin de la sortie ? Une des questions les plus posées dans notre monde actuel . le psy ? Les pilules pour voir la Vie en rose ? Une main tendue au bon moment ? Seul l'humain peut sauver l'humain , l'amour, l'amitié, la chaleur humaine le remède efficace de tout malheur.

Une histoire universelle de nos sociétés modernes, orchestrée telle une partition musicale sous la plume magnifique de Josse. La minutieuse harmonie secrète de ses mots tout simples, qui s'approche au plus près des sentiments, illumine ce récit émouvant sur l'univers sombre de la dépression, accompagnant son personnage sur son chemin de croix pour tenter d'"appartenir à nouveau au souffle de la vie."
Son dernier livre m'avait déçue, là je suis à nouveau reconquise ! Plus que l'histoire elle-même, ceux sont les petits détails, le miroir de Gazaleh, une photo, les souvenirs, le titre d'un livre entraperçu, la lumière qui danse sur les murs....qui en font un des petits bijoux littéraires de cette rentrée !

"Au fond, aimer sans i devient amer".
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En ce soir du 2 juillet 2006, alors qu'elle s'apprête à quitter ses parents pour rentrer chez elle, elle assiste presque à la chute de son père. Sa mère, hébétée, figée sur place, ne fait rien. Clara prend tout en charge. Après le terrible trajet dans le camion des pompiers, l'attente, interminable, dans la salle d'attente de l'hôpital, le diagnostic est posé : un AVC. Dès lors, la jeune femme, qui prévoyait de partir enseigner à l'étranger, décide de rester...
En ce matin du 8 octobre 2018, Clara, apprêtée pour une nouvelle journée de travail, s'engouffre dans sa voiture. Malheureusement, celle-ci ne démarre pas. Rien à faire. La jeune femme s'agite. Pense à tout ce qu'elle a à faire. Les minutes passent. Elle regagne le hall de son immeuble en titubant. Monte machinalement les marches. Et glisse, le dos collé à la porte. Des larmes, des spasmes, des frissons qui durent indéfiniment. Ce matin-là, Clara n'ira pas travailler...

Ce matin-là, Clara n'est plus que l'ombre d'elle-même. Effondrée, physiquement, psychologiquement. Sans raison apparente, si ce n'est cette voiture qui ne voulait pas démarrer. La goutte de trop qui a fait vaciller la jeune femme. Démunie, dans l'incompréhension totale, dans l'incapacité de mettre des mots sur ce qui lui arrive. Une fois le diagnostic posé par son médecin, à savoir un burn-out, il s'agira pour elle d'analyser, de comprendre pour tenter de se retrouver, de trouver son chemin. Gaëlle Josse traite, avec beaucoup de sensibilité et au plus près des émotions et ressentis, du burn-out, maladie malheureusement de plus en plus fréquente de nos jours. Tout en finesse, elle en relate les origines, les syndromes (repli sur soi, perte d'appétit, déconsidération...), les étapes de la lente reconstruction et réussit parfaitement à se glisser dans la peau de Clara. de sa plume, lyrique, poétique, subtile, elle interroge sur les choix de vie (intime, professionnel), les désirs, les frustrations et sur la vie qui, immanquablement, bat toujours...
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Très investie dans son travail au sein d'une société de crédit, Clara, la trentaine, ne comprend pas ce qui lui arrive quand survient le burn-out. du jour au lendemain incapable de poursuivre le cours de son existence, la jeune femme se retrouve durant des semaines, puis des mois, face au vide, alors que tout, subitement privé de sens, s'effrite autour d'elle. Seule son amie de toujours semble capable de lui prêter main forte...


Gaëlle Josse décrit avec la plus grande clarté la soudaine coupure d'électricité qui empêche soudain le corps de fonctionner, la brutale plongée dans un abîme où plus rien n'a de sens et où tout élan vital semble mort. L'entourage ne comprend pas, s'impatiente et se lasse. Entre médicaments, introspection et long tâtonnement dans une obscurité sans fond, il faut trouver seul la porte de sortie, l'étincelle qui permettra de se réinventer une vie. Peu à peu se dessine la trajectoire d'une vocation manquée, d'un enfermement progressif dans un emploi où la pression croissante rend bientôt insupportable un profond conflit de valeurs.


Si, indéniablement maîtrisé et superbement écrit, le récit rend parfaitement limpide le mécanisme du burn-out, l'on pourra néanmoins regretter un parti-pris narratif très optimiste et lumineux, comme si, soucieuse de ne pas trop plomber un texte construit sur une thématique si sombre et si difficile, l'auteur s'était à la fois gardée d'une trop forte charge émotionnelle et hâtée de regagner au plus vite la rive ensoleillée de l'existence. Intellectuellement séduit par la réflexion de l'écrivain, le lecteur comprend, mais sans la ressentir, une émotion trop prudemment tenue à distance, tandis qu'un certain scepticisme l'envahit quant à la rapidité et à l'évidence du nouveau choix de vie de Clara.


Après mon grand coup de coeur pour Une femme en contre-jour, ce livre intéressant et agréable, où l'on retrouve avec plaisir la jolie plume de l'écrivain, m'a relativement laissée sur ma faim. Si elle ne manque pas de charme, son histoire, un peu trop miraculeuse pour convaincre totalement, reste aussi trop sagement à la lisière de l'émotion pour laisser entrevoir la véritable profondeur du gouffre de la dépression.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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C'est la voiture, ce matin-là, qui donne un coup de pouce au destin, elle ne démarre pas. Clara craque, sans savoir pourquoi. En sanglots, elle s'affaisse, tombe, chute dans ce gouffre. Quelqu'un vient de tirer un rideau opaque sur sa vie, c'est l'effondrement. Incapable du moindre mouvement, du moindre appel à l'aide, sa seule certitude est qu'elle ne retournera pas travailler. le murmure d'un affaissement.

Il y a les médecins à qui Clara doit expliquer, la famille et les amis qui ne comprennent pas, Clara est une battante, une guerrière, une solide.

Clara, elle, voudrait juste pouvoir respirer sans blocage à mi-parcours avec la sensation d'avoir un fil barbelé sous les côtes. Elle n'arrive plus à dire les mots du quotidien, elle a perdu la notion de temps et d'espace. Il y a les bouffées d'angoisse, les réveils soudains avec la sueur qui lui glace la peau, lui serre le cou.

Armée d'un arrêt de travail à durée indéterminée, bourrée d'anxiolytiques dans un premier temps, Clara doit trouver le psy qui pourra l'aider, celui avec qui elle peut avancer.

Son amoureux la quitte, il ne la reconnaît pas, Clara est devenue une île hérissée de rochers, on n'y aborde pas sans dommage.

Il y a le retour dans le passé, proche dans un premier temps et Clara se souvient de cette grande lassitude qui l'avait envahie, ce ressort détendu et cette petite voix qui lui disait : ça va passer.

L'avc de son père, plus lointain, avec une mère sidérée, et l'obligation pour elle de tout gérer et de changer ses choix de vie pour rester auprès d'eux.

L'accident avec son frère et la maladresse de son père qui décidera de l'avenir de cette famille, puis plus loin les retours dans l'enfance où l'on occulte ce qui fait mal.

Son lit reste un refuge même si Clara s'oblige à sortir un peu.

De temps en temps, Clara aperçoit cette lumière qui danse et vers qui elle aimerait aller. Chaque tentative de remontée est accompagnée d'une rechute. Clara s'accroche. Sa meilleure amie l'invite à la campagne. Elle se dit qu'il y a des êtres, comme, ça, qui ont ce talent, ce don d'éclairer, d'alléger la vie de ceux qui le côtoient, son amie fait partie de ces gens-là.

Une parenthèse, une pause qui facilite l'introspection et Clara observe. Elle aurait envie de retrouver une nuit entière, sans sursauts dans le sommeil, sans pensées qui harcèlent, sans paniques soudaines, une nuit amie. Elle a envie de rentrer chez elle, première envie depuis bien longtemps.

Clara ne lâche rien. de mieux en moins bien, elle revient à la vie et nous offre ce message d'espoir qu'il existe cette rive quelque part. Impression fragile mais têtue.

Avec le temps.

À ceux qui tombent, écrit l'auteure. Merci.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Le récit commence avec un premier choc : le père de Clara fait un AVC et elle est obligée de gérer l'appel aux urgences, l'ambulance, les papiers car sa mère est sidérée, au sens médical du terme, scotchée sur place.

Un matin, quelques années plus tard, la voiture de Clara refuse de démarrer. Elle s'était pourtant levée, bien maquillée, tenue choisie avec soin comme tous les matins. Au bout de plusieurs tentatives, il faut bien se rendre à l'évidence, elle ne démarrera pas. C'est le petit grain qui vient se coincer et l'engrenage se met à partir à vau-l'eau.

Notre « marchande d'argent », comme elle se plaît à présenter son travail, hyperactive, qui multipliait les rendez-vous dans une société où la cheffe en demande toujours plus et n'hésite pas à lui adresser des « petites phrases assassines », quand il n'y a pas de témoin, va s'écrouler. le burn-out l'a frappée sans crier gare, un coup de poignard dans le dos…

En fait le harcèlement au travail avait déjà bien fait son travail, et c'est souvent une pichenette qui provoque l'écroulement.

Elle est incapable, de sortir de son lit, l'appétit est parti, le sommeil devenu anarchique, plus rien ne l'intéresse, tout lui coûte, même faire un pas devant l'autre. Son amoureux, décontenancé, préfère prendre ses distances – si jamais c'était contagieux, n'est-ce pas – et la seule phrase qu'elle entend désormais c'est « secoue-toi » ou sa variante « remue-toi ».

La famille ne se comporte guère mieux, mais il y a eu de nombreux non-dits, pas de complicité affective avec son frère aîné, un artiste que le père méprise, une mère qui, un jour, a abandonné le domicile conjugal pour revenir trois mois plus tard (on avait envoyé Clara chez ses grands-parents) mais on ne saura jamais vraiment ce qui s'est passé.

Clara est la préférée de son père, et elle a mis la barre très haut ; pour se différencier de son frère, il fallait faire des études brillantes, un poste non moins brillant pour que papa soit fier, mais était-ce le bon choix ?

En tout cas, il faut tenter d'avancer, se prendre en mains, se reconstruire… arrêt de travail, médicaments, psychiatre…

La culpabilité, liée au fait de se sentir inutile, improductive, est bien analysée, l'exploration des causes, notamment des relations intrafamiliales, moins bien explorée.

Ah ! l'horrible phrase « Secoue-toi » ! comme si on ne s'était pas déjà auto-secouée, tout seul devant sa glace...

« Secoue-toi. C'est ce que lui dit Laetitia, gentiment, comme s'il s'agissait de se lever, de s'agiter comme un cocktail dans un shaker. »

Autre phrase qui tue : « Tu as tout pour être heureuse » (sous-entendu, alors ferme-là) bien culpabilisante ; c'est sûr, les enfants qui meurent de faim, c'est pire, mais quand on est usée, ce n'est pas le genre d'argument que peut faire avancer les choses.

J'ai bien aimé, dans ce roman de Gaëlle Josse, la description de la plongée dans le puits sans fond du burn-out, tout est bien analysé, cela sent le vécu en fait, et toutes les personnes qui sont passées par là se reconnaîtront. Par exemple, le perfectionnisme, l'exigence envers soi-même qui font qu'on avance, sans prendre le temps de prendre soin de soi, dopé à l'adrénaline ou autre. On s'en rend compte quand on est dans le trou.

Gaëlle Josse, évoque, non sans une pointe d'humour, les vertus du canapé, ans lequel Clara s'enfonce en regardant les séries télévisées, qu'elle regarde en continu, une bonne manière de mettre, inconsciemment son cerveau sur pause. On ne dira jamais assez les vertus thérapeutiques de certains programmes télévisés quand on est en bout de course, avec toute la culpabilité et parfois même une certaine honte, « moi, l'intello, comment j'ai pu en arriver là ».

Les termes sont très bien choisis, très adaptés à ce que vit l'héroïne, qui n'est pas (ou du moins pas longtemps) dans la victimisation :

« Ensablée. Elle se dit que oui, c'est ça, elle se sent ensablée, engluée, et il va bien falloir s'en sortir. »

Par contre, je trouve que la partie reconstruction est moins bien explorée que le burn-out lui-même. Je n'ai pas été totalement convaincue par la manière dont Clara a fait ses choix pour changer de vie. L'auteure aurait pu creuser davantage. Bien-sûr, « ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort » comme le disait si bien Nietzsche ou, tout au moins, différent.

Ce roman est bien écrit, comme toujours avec Gaëlle Josse, les mots sonnent juste, les phrases sont courtes, parfois lapidaires, mais il a manqué un petit « quelque chose » pour que je l'apprécie totalement, comme cela avait été le cas pour « Une longue impatience » par exemple. Mais, il faut reconnaître qu'il n'est pas toujours facile d'aborder le sujet de la dépression.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Notablia Noir sur Blanc, qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure que j'apprécie beaucoup.

#cematinlà #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Ce matin-là, c'est la chute; le livre est d'ailleurs dédié à tous ceux qui tombent.

Si , comme certain(e)s d'entre nous, vous avez déjà vécu la dépression, celle qui ronge, vide, malmène, alors vous vous reconnaîtrez en Clara, trentenaire surmenée par un travail qu'elle n'a jamais aimé. Soudain , elle s'affaisse. " Clara la vaillante, vacillante". Celle qui a renoncé à ses rêves, douze ans auparavant. Et qui le paie maintenant. Brutalement.

Gaëlle Josse sait comme personne décrire toutes les phases par lesquelles passe Clara: anéantissement, dégoût, angoisse, solitude, souvenirs qui torturent... de son écriture fine, sensible, épurée, elle nous fait percevoir la complexité de cette maladie, et les diverses réactions des proches. Entre les " Remue-toi", les " Tu as pourtant tout pour être heureuse", la gêne, l'agacement, l'incompréhension, Clara finit par se taire, elle se terre, " elle voudrait s'inventer une grotte où elle pourrait s'enfouir" . Comment expliquer l'indicible?

Heureusement, il y a une lueur, un espoir, venus de Cécile, son amie d'enfance chez qui elle se réfugie . La chaleur d'une amitié indéfectible. Timidement, elle pense à réinventer sa vie.

La chute, oui, mais pour une nécessaire renaissance... Un roman tout en nuances, au style toujours aussi magnifique, n'oublions pas que l'auteure est venue en littérature d'abord par la poésie. Un roman émouvant, au regard juste. A lire! Tu avais raison, Idil!
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Un roman sur le burn out, quand le corps et l'esprit disent stop. Une petite goutte d'eau qui fait déborder le vase, et tout se renverse, tout s'arrête. La peur de ne pas se sortir de cette descente, le regard des autres, le regard de soi sur soi, l'estime de soi qu'il faut retrouver.
Un roman de Gaëlle Josse tout en douceur. Un petit aperçu de ce que peut être un burn out. Cela reste un roman qui évoque un peu en surface, mais il a l'avantage de ne pas être plombant. C'est une approche délicate de cet état.
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Ce matin-là, la voiture de Clara ne démarre pas. Rien de grave a priori. Un coup de fil au travail pour prévenir de son retard, un autre au garage pour le dépannage et tout sera réglé. Mais ce matin-là, de retour dans son appartement, Clara s'effondre dans l'entrée. Elle n'est pas capable de régler cette situation anodine, elle ne veut pas se relever, elle ne veut pas se rendre dans l'agence bancaire où elle gère les demandes de crédits. Elle n'en peut plus des heures supplémentaires, des chiffres qui s'alignent, de la pression de sa supérieure. Elle veut juste restée là, ne plus bouger, ne plus parler, ne plus s'occuper de rien. Ce matin-là, Clara est victime d'un burn-out…

‘'Une véritable caresse sur l'épaule du lecteur''…
Une caresse, c'est doux, bienveillant, réconfortant, amical ou sensuel. Alors, où François Busnel est-il allé chercher cette idée de caresse pour qualifier ce livre qui est plutôt une chappe de plomb sur l'épaule du lecteur.
Clara s'est épanouie dans un métier qu'elle n'a pas choisi mais au fil du temps, l'amertume et les scrupules se sont immiscés dans sa vie de battante. A partir de là, c'est l'immobilité qui va régir ses heures. Sa famille, ses amis, son compagnon sont impuissants à l'aider, tout comme la compassion ou les sermons.
C'est d'elle-même que viendra la guérison. En déroulant le fil des ses souvenirs, en explorant les non-dits familiaux, en trouvant le point précis où son chemin a dévié pour la mener vers la raison plutôt que la passion. Il lui faudra un temps bien court pour se relever et nous assistons à cette résurrection avec plus ou moins d'intérêt. Un petit séjour à la campagne chez une amie d'enfance où elle se confronte aux problèmes des gens de la terre et là voilà prête à changer de vie…Ok mais c'est un peu expéditif et peut-être même irrespectueux envers les personnes qui souffrent de dépression ou d'un burn-out…
Un sujet grave tout juste survolé, un thème traité sans la noirceur, la souffrance qu'on pouvait y attendre. Passable.
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