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Critique de jg69


Gaëlle Josse, fine mélomane, a été bercée par la musique de Schubert depuis son enfance "Sa musique nous atteint avec une désarmante simplicité, comme la main d'un ami posé sur notre épaule Si peu de notes, parfois, pour nous réjouir ou nous consoler."

Ni biographe, ni musicologue, elle imagine ici, en toute liberté, une passion amoureuse entre Schubert et la jeune Caroline, elle tente de percer le mystère d'une vie... On ne sait pas si cet amour fut partagé mais Schubert dédiera à la jeune femme une composition en 1828 révélant au grand jour son amour. Gaëlle Josse nous fait donc le récit de cinq mois de la vie de Frantz Schubert lors de l'été 1824 quand il répond à une invitation du comte Esterhazy au château de Zseliz en Hongrie, loin de Vienne. C'est la deuxième fois qu'il séjourne dans la résidence d'été du comte comme maitre de musique des deux jeunes filles du couple. Il a accepté cette proposition pour le calme de la campagne propice à la composition "Je ne suis au monde que pour composer", cet intermède lui permet également de gagner un peu d'argent après une année marquée par la maladie et les échecs.

Schubert est alors un jeune homme de 27 ans au caractère doux et tendre qui souffre de son physique disgracieux. Très timide, jouer en public est pour lui un supplice. Mélancolique, il se sent incompris car ses compositions n'obtiennent que des succès d'estime.
Chassé de la maison familiale par son père pour avoir voulu consacrer sa vie à la musique, il vit chez l'un ou l'autre de ses amis qui forment sa vraie famille "il n'est riche que de sa musique et de ses amis".

Bien qu'il soit considéré par les Esterhazy plus comme un hôte que comme un domestique, il se sent mal à l'aise dans ce monde guidé.
Lorsqu'il commence à ressentir un sentiment amoureux pour Caroline, la plus jeune des comtesses, il souffre, les leçons deviennent des moments de torture car il ne peut imaginer que ce sentiment soit partagé. Caroline, 19 ans, est réservée, elle est sa semblable, son âme soeur. Il compose des morceaux à jouer avec elle et le désir va passer par des frôlements de mains lorsqu'ils jouent ensemble à quatre mains, par une main abandonnée sur la sienne... Une belle complicité issue d'une musique partagée nait entre eux. le sentiment de Schubert est-il partagé par Caroline ? Nul ne le sait...

Gaëlle Josse a de très jolis mots pour parler de sa passion pour Schubert, elle le définit comme "un ami , un frère dont chaque note, depuis si longtemps, me berce ou m'étreint le coeur".
Ce roman est un petit bijou de finesse et de sensibilité. En seulement 87 pages, avec son écriture mélodieuse, elle nous dépeint avec une grande tendresse Franz Schubert comme un être très fragile. Elle nous plonge dans l'ambiance de ses quelques mois loin de Vienne, décrit l'émoi amoureux et le déchirement d'une histoire d'amour impossible.
C'est sans surprise que j'ai aimé ce roman car j'y ai retrouvé l'écriture poétique de Gaëlle Josse que j'avais tant appréciée dans l'ombre de nos nuits. Nul besoin d'être mélomane pour apprécier ce récit. Il me reste maintenant à découvrir "Wermeer, entre deux songes" publié également en mars 2017.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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