AZBXP...PFFFFF...QAL...MRT...PFFFF!!!!Firent les lettres du livre de Morris, toutes détachées par le vent en furie.
La tempête avait emportée d'un grand coup les anecdotes, les histoires, que Morris avait consigné dans son journal. Toutes envolées aux quatre vents, sa vie dispersée d'Est en Ouest, du Nord au Sud!
Aussi perdu qu'un ermite sans sa montagne, qu'un bédouin sans son oasis, Morris Lessmore traîna des pieds un temps, les yeux aux repos sur ses lacets.
Jusqu'à ce qu'une apparition lui indique un lieu dont les ouvrages nécessitaient que l'on s'occupent de leurs lettres.
Ne faisait plus cas de l'apparition et de ses livres volants, Morris releva ses manches et se mit aussitôt au travail.
Les reliures furent recousues, les couvertures astiquées, brossées. Les histoires retrouvèrent des foyers, des doigts pour tourner leur pages, de nouvelles oreilles pour leurs histoires !
C'était le bonheur ! Les Genres commencèrent à sortir de leur cadre et à se fréquenter, les Comédies et les tragédies...
Mais le temps passait, Morris vieillissait et il reprit l'écriture de son livre dans l'inquiétude constante de laisser ces livres de nouveau orphelin...
Mais, mais, les livres sentent les gens qui les aiment...
: « Les Fantastiques livres de Morris Lessmore » de
William Joyce est une belle allégorie au plaisir de la lecture. Les illustrations sont superbes, la magie vivante.
Cet album est une vraie parabole sur le pouvoir et le sens fabuleux que donnent les livres aux gens qui prennent le temps d'aimer lire et écouter les histoires avec plaisir.
Cette histoire aux allures de conte de fées pose les bibliothécaires comme des élus protecteurs du savoir et de l'imaginaire.
On ne peut être on ne peut plus fier de faire d'assumer cette profession à la fin de cette histoire qui parle également de transmission à plusieurs niveau.
C'est en effet un métier de coeur, l'amour de l'écriture qui se partage, se met à la portée de tous.
Il est amusant d'apercevoir le célébrissime Humpty Dumpty se posant en guide de Morris vers la bibliothèque, l'oeuf sur son mur de la comptine traditionnelle anglaise, vu aussi dans les Contes de Ma Mère l'Oye et la suite de Alice, « De l'autre côté du miroir ».
Un petit bijou de poésie!