Il y a quelque part un homme…
À Octovio Paz
Extrait 2
On voit en lui la couleur des pensées nocturnes
et l’on apprend que nulle pensée ne manque
de son jour ni de sa nuit.
Et qu’il y a des couleurs et des pensées
qui ne naissent ni de jour ni de nuit
mais seulement lorsque s’accroît un peu l’oubli.
Cet homme a la porosité d’une terre plus vive
et parfois, lorsqu’il rêve, il prend l’aspect du feu,
d’éclaboussures d’une flamme qui se nourrit de flamme,
de retordements de forêt calcinée.
En cet homme on peut voir l’amour,
si toutefois on le rencontre, et si on l’aime.
On pourrait même voir un dieu dans sa chair,
mais après avoir cessé de voir tout le reste.
//Traduction de l’espagnol par Fernand Verhesen
Il y a quelque part un homme…
À Octovio Paz
Extrait 1
Il y a quelque part un homme
qui transpire la pensée
Sur sa peau se dessinent
les contours humides d’une peau plus fine,
le sillage d’une navigation sans navire.
Lorsque cet homme pense lumière, il illumine,
lorsqu’il pense mort, il devient lisse,
lorsqu’il se souvient de quelqu’un, il lui emprunte ses traits,
lorsqu’il tombe en lui-même, il s’obscurcit comme un puits.
…
//Traduction de l’espagnol par Fernand Verhesen