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Silvia Baron Supervielle (Traducteur)
EAN : 9782714305008
173 pages
José Corti (04/09/2002)
3.97/5   16 notes
Résumé :
"Très tôt dans ma vie, déclarait Roberto Juarroz aux Lettres Françaises, en avril 1993, j’ai eu le sentiment qu’il y avait en l’homme une tendance inévitable vers la chute. L’homme doit tomber. Et l’on doit accepter cette idée presque insupportable, l’idée de l’échec, dans un monde voué au culte du succès. Mais symétrique à la chute, il y a dans l’homme un élan vers le haut. La pensée, le langage, l’amour, toute création participent de cet élan. Il y a donc un doubl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Fascinante plongée dans le réel et la poésie, leurs liens, leurs échanges. La forme fragmentaire portée à sa plus belle incandescence.
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Persuadé que la poésie n'a que faire du discours et doit s'en tenir à ce qu'il nomme les “noyaux essentiels”, Juarroz ne cède à la prose que par notations brèves, éclats de pensée ou, selon son intitulé , “fragments verticaux”. Ce sont des aphorismes ou de courtes digressions à lire dans la résonance des poèmes. Il y a de soudaines surprises et des intuitions qui savent accueillir l'ironie.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
99

Il n'y a pas de retour. La vie a pourtant des inversions qui renversent le sens du voyage. Des fleurs qui renouvellent leur floraison comme si elles cherchaient les visages de l'origine. Des regards qui se font circulaires comme s'ils poursuivaient l'extrémité du regard d'hier. Des pensées qui altèrent leurs voeux et soudain prennent en charge l'enfance de la pensée. Des mots qui séparent leurs lettres comme s'ils souhaitaient les unir différemment. Il n'y a pas de retour, mais toute chose vit en se palpant le dos, en marchant de dos, en se rêvant le dos, et en essayant de comprendre le dos d'autrui.
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69

Nul ne possède rien. Pour posséder quelque chose, il est nécessaire de le mettre à nu, de s'emparer de son centre et d'avoir un espace où le protéger. Pour posséder une rose, nul ne peut la dévêtir de ses pétales et retenir son arôme. Les mains de l'homme sont toujours des mains vides. peut-être notre exercice fondamental consiste-t-il à écrire avec les mains vides.
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62

Ce qui s'égare doit être cherché en bas, toujours plus en bas. Si pour un instant, quelque chose s'est arrêté en haut, cela n'est qu'un refuge occasionnel et transitoire. Toutes les empreintes mènent vers le bas, même celles des choses les plus hautes. Il se peut qu'il y ait en bas un autre en haut, puisque le haut devrait être le lieu où toutes les choses tombent.
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Le silence est-il la ponctuation de la voix ou la voix est-elle la ponctuation du silence ?

L’unique rédemption du parcours est de ne pas arriver.

Pour trouver un paradis, il faut avoir été expulsé d’un autre paradis. En revanche, pour rencontrer un enfer, aucun préalable n’est requis.

Un jour les oiseaux finiront, mais il restera toujours un épouvantail. Peut-être un vol restera aussi.

L’espoir a perdu ses racines. Seule l’attente peut prendre sa place. Peut-être l’attente est-elle une manière plus pure de la foi. La poésie est un approfondissement de l’attente.

Le science allonge la vie. Mais comment raccourcir la mort ?

Écrire est une tâche profondément circonspecte, fervemment intime, quasiment furtive. Peut-être devrait-on se cacher pour écrire.

Possibilité du naufragé : trouver une planche de salut ou se changer lui-même en une planche de salut.

Il se spécialisa dans les escaliers descendants. Il finit par tomber vers le haut.

Combien nous aimerions une porte que personne n’aurait à ouvrir.

Avant de pouvoir dormir, il faudrait d’abord savoir se réveiller.
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Chaque chose porte en soi son antithèse. Elle ne pourrait pas exister sans elle. La condition de la réalité est sa propre contradiction. Imaginer une réalité sans contradiction est une autre contradiction.
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Videos de Roberto Juarroz (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Roberto Juarroz
Roberto JUARROZ – Une Vie, une Œuvre : Le puits et l'étoile (France Culture, 1995) Émission "Une Vie, une Œuvre », par Pascale Charpentier, sous-titrée « Le puits et l'étoile », diffusée le 5 novembre 1995 sur France Culture. Invités : Roger Munier, poète ; Silvia Baron-Supervielle, écrivain ; Michel Camus, écrivain, éditeur aux Lettres Vives ; Bassarab Nicolescu, physicien ; André Velter, poète ; Bertrand Fillaudeau, directeur des Éditions José Corti ; Raphaël Sorin, directeur de collection aux Éditions Flammarion.
Dans la catégorie : Essais, témoignagesVoir plus
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Essais, témoignages (14)
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