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C'est à peine une histoire, presque une vision hallucinée que ce roman qui s'ouvre sur l'enterrement sous un soleil de plomb de Julius, un étranger à la peau d'ébène recueilli par une famille bretonne et qui emporte avec lui son propre mystère. On ne sait presque rien de lui, la narration passant de main en main entre les cinq membres de la famille et sa présence auprès d'eux relevant du fugace, de l'éphémère, voire de l'onirique.
Mais il ne s'agit en rien d'une parenthèse évanouie puisque la présence de ce Julius à la parole messianique et nimbé d'un parfum absolu a quelque chose de salutaire. Il illumine l'existence de chacun, les bouscule en leur renvoyant de manière franche sans être tranchant leurs illusions et frustrations avant de disparaître...à la manière d'un Christ qui se sacrifie pour le salut des autres ?
On retrouve dans ce roman atypique le tropisme de Fabienne Juhel pour le mystère nimbé de mysticisme, cette volonté de propulser l'histoire dans un dimension spirituelle étonnante avec un homme énigmatique porteur de l'essentielle vérité. Sans oublier cette étrangeté aérienne, éthérée qui nous accompagne dans la lecture à travers des fulgurances poétiques qu'elle n'a jamais abandonnées. Il y a une dimension légère et évanescente qui s'empare du lecteur alors même que le récit n'exclut pas paradoxalement les sentiments de culpabilité et de cynisme.
Mais l'auteure m'a surprise en donnant à lire un texte extrêmement sensible qui, au-delà de la puissance d'évocation qui éveille tous les sens, recèle une coloration introspective plus forte que dans ses précédents romans.
Il y a toujours un je-ne-sais-quoi qui séduit chez Fabienne Juhel, même si je dois reconnaître que je n'ai pas retrouvé le charme découvert avec Les oubliés de la lande.

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Julius aux alouettes et un étrange roman.
On suit dès le début un cercueil dans une étrange procession un peu acrobatique avec des « stations ».
Les personnages se dévoilent peu à peu, on ne sait pas trop qui est qui au début.
- Julius doit être enterré tout nu ! avait dit Lola
Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Peu à peu les personnages nous parlent de ce Julius qui a débarqué dans leur vie. Julius à la peau noire, très noire.
Ils disent « j'ai tué Julius » chacun à leur tour. Ils disent aussi « Julius c'est moi qui l'ai rencontré le premier »
Julius le mystérieux qui se dit ELU, qui nous dit qu'il va devoir repartir, qui s'immisce dans la vie de Lola la simplette, pas si simple que cela, de Brian au coeur généreux, de la grand-mère Léonie que la vie n'a pas ménager et aussi des parents, un médecin altruiste et sa femme qui ont accueillis cet homme sans aucune question.
Tous parleront de Julius, de leur rencontre, des moments passés avec lui.
Tous diront comment il a bouleversé leur vie.
Et Julius nous tient un langage étonnant « Je suis venu faire de mon corps, cette passerelle qui vous relie au paradis vert de l'enfance »
Cet étrange étranger, comme il dit.
Qui délivre un message, parle des anges, du ciel, de Dieu ..

J'ai aimé ce roman jusqu'à la page 143 pour son mysticisme, ces phrases comme dans un souffle, la beauté des personnages, la présence si forte de ce Julius qui semble si « vivant » et son message. Je me suis régalée des mots, des images, de cet amour débordant…

Après….Je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. Pourquoi ce chapitre l'amour. Une suite logique au cheminement de la vie sans doute puisque tout se terminera par la mort. Un passage obligé ? Un réconfort avant le drame ? Un cadeau d'adieu ? Mais non vraiment je n'y ai pas trouvé d'intérêt. Dérangeant même.
On retrouve Julius dans un dernier chapitre, Julius qui n'est déjà plus là…

Je relirai ce livre parce que c'est un livre fort et poignant.
Fabienne Juhel a une superbe écriture.
Alors ce Julius je ne sais pas s'il est venu pour notre rédemption, en tout cas il n'a pas une haute opinion de nous les hommes….
Julius, à la peau d'ébène, bouleversant.
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Un jour d'été dans un petit village près du Cap Fréhel en Bretagne, une famille enterre Julius. Un homme arrivé un beau matin lors de la marée d'équinoxe par voie de mer tout de blanc vêtu et à la peau d'ébène. Sous un soleil de plomb, le cercueil où repose Julius est transporté dans un petit cimetière qui surplombe la falaise. Julius n'était pas un membre de la famille mais désormais il va reposer avec les leurs. Julius est porté en terre alors qu'eux portent la culpabilité de sa mort : la grand-mère Léonie dont les yeux voient la vie en noir en blanc, sa fille Marie qui tient une galerie d'art et son mari Alban médecin, Lola leur fille aînée adolescente surnommée la simplette et Brian, leur fils un solitaire qui aime passer du temps dans la nature. Derrière le mot accident qu'ils emploient à mot couvert se cache le pourquoi de la mort de Julius.

Chacun se remémore sa rencontre avec Julius et les semaines qu'il a passées en sa compagnie. Marie lui a proposé naturellement de rester chez eux car elle possède deux chambres pour les artistes en résidence. Julius accueilli dans la maison familiale et qui chaque matin " le corps aimanté vers la mer" disait à voix haute son Chant du monde "une incantation sous la forme d'un inventaire génésique". Alors que la radio diffusait ses tristes nouvelles d'un monde de violence, il remerciait celui qu'il appelait Père. A travers chacune des cinq personnes de la famille, l'histoire de Julius nous est contée. Julius venu jusqu'à eux car "dépourvus de violence et d'amertume. Des hommes tels qu'ils furent conçus à l'aube des temps(..). Des hommes dont la grande main est encore capable de poser une attelle à l'oiseau blessé, de construire un pont au-dessus des torrents, de tracer une route au milieu d'une forêt, sans en chasser les tribus et les bêtes alentour. Je cherche des hommes qui croient encore aux miracles.(...) Car je suis venu déciller vos yeux à la lumière du monde. Et qu'est qu'une histoire? me demanderez-vous à la suite. La narration d'un miracle. " Julius accompagne Alban lors de ses visites à ses patients, écoute Brian lui raconter comment chaque vie aussi minuscule soit-elle sur terre a son importance. Il aime passer du temps avec Léonie la grand-mère pour qui la vie n'a pas été toujours rose et qui a perdu la foi après le décès de son mari. Marie s'est découverte un amour pour une femme, Alban le sait et l'accepte. Marie se partage entre sa famille et sa maîtresse. Et Lola s'éprend de Julius.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2014/03/fabienne-juhel-julius-aux-alouettes.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Au début du roman il m' a fallu suivre le cercueil de Julius. Fatiguée, je l'ai abandonné dans un cimetière côtier accroché à la falaise : Elu, Grand Voyage, Stations du Chemin de Croix, ça n'apaise plus ma soif...
Mais, "cette petite terre qu'on appelle Bretagne", ce goût surréaliste du macabre et du religieux m'ont ramenée au livre. Et j'ai pris mon propre parcours de lecture d'abord avec Julius, le frère cadet de Jésus qui débarque au sein d'une famille bretonne. J'ai rencontré un à un les membres de cette famille et me suis régalée dans un univers tendre et décalé, parfois hilarant.
Fabienne Juhel m'a permis de rencontrer de bien belles personnes et de faire fi de tout jugement moral. Finalement c'était bien ce voyage du côté de Saint-Brieux.
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J'ai lu "Julius aux alouettes" comme une fable ou comme un conte plus que comme un roman. Comme une histoire à la frange du merveilleux qui me serait racontée par une alternance de six voix.
Cinq membres d'une même famille évoquent tour à tour l'arrivée de Julius, l'homme à la peau d'ébène,la sixième voix, son séjour dans la maison familiale, les relations que chacun d'eux a entretenu avec lui. Mais, étrangement, alors que Julius devrait être au coeur de chaque narration, son image semble n'être qu'un filigrane et ne servir de prétexte que pour que chacun puisse parler de soi. De Julius, on ne saura que ce qu'il veut bien dire. Chaque témoignage est remis en question par le suivant et nous fait douter d'une vérité intangible. Peu à peu l'histoire de chacun des protagonistes se dessine, se précise et prend finalement toute la place en repoussant Julius aux frontières de la famille. Jusqu'à l'épilogue surprenant !
L'écriture de Fabienne Juhel est picturale, infiniment sensorielle et nous fait ressentir le plus petit frémissement de feuille, une odeur de peinture, la chaleur d'un matin d'été aussi bien que les faiblesses banales des êtres à la générosité falsifiée.
Un roman intrigant qui stimule la réflexion et l'imagination.
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Je n'avais encore rien lu de cette auteure mais j'avais repéré de bonnes chroniques sur son dernier roman, Les oubliés de la lande.
J'ai très vite compris ce qui séduisait tant les lecteurs : le style , le ton, l'importance de chaque chose que l'on voit ou l'on sent.
L'histoire est osée puisqu'elle raconte le passage sur terre et plus particulièrement dans une famille d'un "étrange étranger" . Julius, un homme noir vêtu d'un pantalon large en lin et d'une chemise de coton blanc qui lui donne l'apparence d'un ange, d'un éphèbe ou d'un flibustier.
Le récit commence par la fin, l'enterrement de Julius et la présentation succincte des différents membres de la famille ( la grand-mère Léonie, Marie, Alban, Lola, Brian) qui suivent le cercueil sur un chemin en bordure de falaise.
Puis, chacun raconte la première rencontre avec Julius, la première fois qu'ils ont partagé une journée, une passion avec lui et leur premier échange amoureux.
Car il faut savoir mettre le coeur à la place du cerveau et pour Julius tout est amour. Il prend du temps pour chacun, respecte leur différence, chaque membre de cette famille ayant sa particularité.
Et pourtant, malgré ces échanges, ces dons d'amour de Julius, la vie et l'habitude reprennent facilement le dessus.
" Pourtant, vous avez puisé dans mes veines la force qui vous faisait parfois défaut. J'ai été un viatique et un phare, un plaisant compagnon de délassement. Une sorte de Phénix. Et mon amour pour vous était incommensurable.
Mais vous n'avez cru à l'amour que durant le temps où il se donnait, et vous en avez pris votre parti."
Derrière cette parabole, on comprend aisément que l'auteur revisite à sa matière la figure du Christ rédempteur et la perte inéluctable des hommes qui "ne savent pas ce qu'ils font".
Le thème va inévitablement agacer un certain lectorat mais sans parler de religion, recentrer nos vies modernes sur les valeurs simples de la nature et de l'amour ne peut que nous faire réfléchir utilement.
Fabienne Juhel nous fait découvrir les bonheurs de la nature comme une ballade à vélo, l'écoute du chant des oiseaux, la vue d'une biche esseulée, la cueillette des fraises du jardin. On entend le parler des gens de la campagne.
En très peu de pages, elle parvient à nous faire découvrir et aimer les cinq personnages de cette famille grâce à la qualité de description des scènes de vie, l'humour du langage ou des situations.
Si, comme moi, vous ne connaissiez pas cette auteure, je vous invite à la découvrir et je pense que vous ne serez pas déçus.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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J'avais découvert cette auteur avec "les hommes sirènes", ce fut un énorme coup de cœur et ce titre fait partie de mon top 10 des livres qui m'ont le plus marquée. Et puis depuis, plus rien. Mais une occasion s'est présentée et j'ai acquis Julius aux alouettes. J'ai retrouvé avec bonheur la plume si délicate, si subtile et poétique de F.Juhel, sans contexte, j'aime et j'admire son talent de conteuse. Son style me ravit. Si ce rendez-vous ne fut pas comme les hommes sirènes un coup de coeur, pour autant j'ai lu le livre comme une envolée de moineaux. La magie opère, Julius nous intrigue, la construction du roman est particulière, les personnages bien dessinés et attachants. On est séduit d'emblée.

Julius nous envoûte, et les phrases nous emportent sur des sentes d'un instant comme onirique. Oui, comme si nous empruntions un chemin tapissé de mousse, et que pieds nus, nous avancions en douceur, poussé par le son des mots à découvrir l’extrémité de l'histoire, et tout le long du chemin, ce n'est que chants d'oiseaux, fleurs et odeurs. Parfum iodé, brise fraîche baignée d'une lueur pastelle, voilà ce que nous offre le roman de F.Juhel, un parcours dans un environnement féerique, agréable, poétique. J'adore et j'en redemande.
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Roman assez intriguant et bien écrit.
Le lecteur fait le parallèle avec la bible assez rapidement en la personne de Julius qui arrive dans une famille où il va tous les boulverser.
Mais les derniers chapitres ne m'ont pas convaincus et je n'ai pas vraiment compris le pourquoi de cette fable...
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Une écriture souvent très poétique, mais le contenu plagie sans scrupules "Théorème" de Pasolini. Chez Pasolini, c'est un double du Christ qui séduit une famille de bourgeois italiens et sa bonne, et couche avec eux. ici, c'est un personnage venu de nulle part, comme Terence Stamp dans "Théorème".
Bizarre que ni éditeurs ni lecteurs/lectrices ne s'en soient rendu compte.
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