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Citations sur La Poésie : Une Anthologie illustrée (13)

- Tout fait l'amour. -Et moi, j'ajoute,
Lorsque tu dis : Tout fait l'amour - :
Même le pas avec la route,
La baguette avec le tambour.

Même le doigt avec la bague,
Même la rime et la raison,
Même le vent avec la vague,
Le regard avec l'horizon.

Même le rire avec la bouche,
Même l'osier et le couteau,
Même le corps avec la couche,
Et l'enclume sous le marteau.

Même le fil avec la toile,
Même la terre avec le ver,
Le bâtiment avec l'étoile,
Et le soleil avec la mer.

Comme la fleur et comme l'arbre,
Même la cédille et le c,
Même l'épitaphe et le marbre,
La mémoire avec le passé.
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- Tout fait l'amour. - Et moi, j'ajoute,
Lorsque tu dis : - Tout fait l'amour - :
Même le pas avec la route,
La baguette avec le tambour.

Même le doigt avec la bague,
Même le rime et la raison,
Même le vent avec la vague,
Le regard avec l'horizon.

Même le rime avec la bouche,
Même l'osier et le couteau,
Même le corps avec la couche,
Et l'enclume sous le marteau.

Même le fil avec la toile,
Même la terre avec le ver,
Le bâtiment avec l'étoile,
Et le soleil avec la mer.

Comme la fleur et comme l'arbre,
Même la cédille et le c,
Même l'épitaphe et le marbre,
La mémoire avec le passé.
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Ballade à la lune
C'était, dans la lune brune,
Sur le clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un i.

Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et profil ?

Es-tu l'œil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafards ?

N'es-tu rien qu'une boule ?
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras ?...

Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?

Sur ton front qui voyage,
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?

Est-ce un ver qui te ronge,
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci ?

Qui t'avait éborgnée
L'autre nuit ? T'étais-tu
Cognée
À quelque arbre pointu ?

Car tu vins pale et morne,
Coller sur mes carreaux
Ta corne,
À travers les barreaux.

Va, lune moribonde,
Le beau corps de Phébé
La blonde
Dans la mer est tombé.

Tu n'en n'est que la face,
Et déjà, tout ridé,
S'efface
Ton front dépossédé...

Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.

Et toujours rajeunie, Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.

T'aimera lez vieux pâtre,
Seul, tandis qu'à, ton front
D'albâtre
Ses dogues aboieront.

T'aimera le pilote
Dans son grand bâtiment,
Qui flotte,
Sous le clair firmament !

Et la fillette preste
Qui passe le buisson,
Pied leste,
En chantant sa chanson.

Comme un ours à la traine,
Toujours sous tes yeux bleus
Se traine
L'Océan monstrueux.

Et qu'il vente ou qu'il neige,
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?

Je viens voir à la brume,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
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À présent laissez-moi je vais seul.
Je sortirai car j'ai affaire : un insecte m'attend
pour traiter. Je me fais joie
du gros œil à facette : anguleux, imprévu,
comme le fruit du cyprès.
Ou bien j'ai une alliance avec les pierres veinées-
bleu : et vous me laissez également,
assis, dans l'amitié de mes genoux.
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La lune qui s'efface
Couvre son front qui passe
D'un nuage étoilé
Demi-voilé

Ainsi , la dame abbesse
De Sainte-Croix rabaisse
Sa cape aux large plis
Sur son surplis.

Et les palais antiques,
Et les graves portiques,
Et les blancs escaliers
Des chevaliers,

Et les ponts, et les rues,
ET les mornes statues,
Et le golfe mouvant
Qui tremble au vent,

Tout se tait, fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.
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Madame il se peut que j'oublie
Votre divin profil d'oiseau
Et que je crève ma folie
Comme on saute dans un cerceau
Mais vos yeux au plafond de ma tête
Luiront comme des lustres clairs.
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Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête à béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victime,
Dix nuits, sans regretter l'œil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
L'eau verte pénètrera ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la mer, infusés d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleutés, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais sais les cieux crevât en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et es courants : je sais le soir,
L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
t j'ai vu quelque fois ce que l'homme a cru voir.

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminent de long figements violets,
Pareil à des acteurs de drame antiques,
Les flots roulant au loin leurs frisson de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois plein pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux océans poussifs !

J'ai heurte, savez-vous d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à glauques troupeaux.

J'ai vu fermenter les marais énormes , nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écoulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleil d'argent, flots nacreux, cieux de braises,
Échouage hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont berce mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque ile, ballotant sur les bords mes querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormi, à reculons !...

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Plante folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultra marins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinq lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternelles immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des iles
Dont les cieux délirants sont ouvert aux vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune atroce et tout soleil amer :
L'acre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Oh que ma quille éclate ! Oh que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage au porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
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C'est à vous qu'ici je dédie
Ces vers, enfants de mon loisir.
Déjà ma bouteille est finie
Et ma raison va revenir.
Ne craignez pas que la sagesse
Change votre image à mes yeux ;
Je n'ai pas besoin de l'ivresse
Pour vous voir bon et vertueux.
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 présent laissez-moi je vais seul.
Je sortira, car j'ai affaire : un insecte m'attend
pour traiter . Je me fais joie
du gros œil à facette : anguleux, imprévu,
comme le fruit du cyprès.
Ou bien j'ai une alliance avec les pierre veinées-
bleu : et vous me laissez également,
assis, dans l'amitié de mes genoux.
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Tout fait l'amour. - Et moi, j'ajoute,
Lorsque tu dis : - Tout fait l'amour - :
Même le pas avec la route,
La baguette avec le tambour.

Même le doigt avec la bague,
Même la rime et la raison,
Même le vent avec la vague,
Le regard avec l'horizon.

Même le rire avec la bouche,
Même l'osier et le couteau,
Même le corps avec la couche,
Et l'enclume sous le marteau.

Même le fil avec la toile,
Même la terre avec le ver,
Le bâtiment avec l'étoile,
Et le soleil avec la mer.

Comme la fleur et comme l'arbre,
Même la cédille et le c,
Même épitaphe et le marbre,
La mémoire avec le passé
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