Mysterium conjunctionis 01

C’est le problème moral de l’alchimie que de mettre le fondement féminin et maternel de l’âme masculine agitée par les passions en harmonie avec le principe de l’esprit : un vrai travail d’Hercule !

Mani est le « fils de la veuve » par excellence. Son nom primitif devait être Cubricus. Il le changea ensuite pour celui de Manès, mot babylonien signifiant vase. A l’âge de quatre ans il fut, dit-on, acheté comme esclave par une riche veuve. Celle-ci le prit en affection, l’adopta et fit de lui l’héritier de sa fortune. Avec les biens de sa maîtresse, il reçut également en héritage le « venin de serpent » de sa doctrine, les quatre livres de Scythianos, le maître primitif de son père adoptif Terebinthos. Le maître était appelé Budda. Ce Scythianos a une biographie légendaire qui l’identifie à Simon le Magicien : comme celui-ci, il a dû venir à Jérusalem au temps des apôtres. Il professait une doctrine dualiste qui, d’après Epiphane, traitait des couples d’opposés : « blanc et noir, jaune et vert, humide et sec, ciel et terre, nuit et jour, âme et corps, bien et mal, juste et injuste ».
Suivant la tradition chrétienne, c’est dans ces livres que Mani aurait puisé la funeste hérésie dont il empoisonna les nations.

La double quaternité ou ogdoade représente une totalité, un être qui est à la fois céleste et terrestre, spirituel et corporel, et qui se trouve dans la « mer des Indes », c’est-à-dire dans l’inconscient.