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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les nains, la pomme empoisonnée, le miroir : Blanche-Neige on connait tous. Surtout sa version Disney. Ici, c'est une version des frères Grimm que Benjamin Lacombe a illustré.
On redécouvre ainsi ce conte terrifiant, où comme dans beaucoup de conte, les enfants des familles recomposées n'ont pas la cote, surtout les filles de premières unions... qui ne sont rien de plus que des fardeaux encombrants.
Si Blanche Neige gêne sa marâtre, c'est à cause de sa beauté qui est une menace pour la vaniteuse et égocentrique belle-mère.

Bien sûr qu'on est totalement happé par les illsutrations aux pouvoirs hypnotiques du célèbre dessinateur français, mais quel plaisir aussi de redécouvrir le texte ! Grâce à Benjamin Lacombe, j'ai été frappée par les valeurs chrétiennes "cachées" dans le récit (chose qui me passait évidemment au-dessus de la tête lorsque j'étais enfant). Ce qui m'a frappé également, c'est le fait que cette version du 19ème siècle (probablement) est marquée par l'histoire de la chasse aux hérétiques et la peur de la sorcellerie qui ont traversé l'Europe aux XVIème et XVIIème siècle.
Des siècles où l'on ne s'embarassait pas de ne pas trop bousculer les enfants avec des images qui pourraient les traumatiser, mais où on se souciait de les préparer au fait que la vie est dure ... et à la morale aussi !!

Un récit à partager, découvrir et redécouvrir pour les petits et les grands !
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de Blanche Neige, je ne gardais que l'image acidulée du film de Disney, du coup, ça m'a fait du bien de retrouver la Blanche Neige originelle, celle des frères Grimm avec cet album. Je ne me rappelais plus l'avoir lu étant enfant, je me rappelle l'avoir lu, adulte, mais je n'en avais pas gardé le souvenir. de fait, ce fut un réel plaisir de me replonger dans ce conte et de le découvrir à nouveau, il y a beaucoup de détails que j'avais oublié et qui m'ont surprise. Mais vraiment, je dois dire que j'ai eu un coup de coeur pour cet album, notamment grâce aux magnifiques illustrations de Benjamin Lacombe.

Tout d'abord, je dois dire que j'ai été comme aimantée par l'objet-livre en lui-même. Simplement superbe ! Déjà, la couverture est sublime, évocatrice, avec notre Blanche Neige étendue dans la forêt, une pomme rouge croquée à ses côtés et un corbeau sur sa poitrine, on est déjà dans l'ambiance avant même d'ouvrir le première page du livre. Et j'avoue que, ça m'a aussi rassurée sur le fait que cet album allait rester fidèle au conte originel, plus sombre que l'adaptation qui en a été faite par la suite. Parfait ! Ensuite, quand on ouvre ce bel album, il y a les pages ... Je ne saurais dire à quel point ce fut un régal que de toucher ces pages, de les tourner, de laisser mes doigts glisser dessus ... Elles possèdent un grain particulier, gaufré, on ressent quelque chose quand on pose sa main sur l'une de ses pages, elles ne sont pas lisses, elles sont à la fois rugueuses et douces, épaisses et légères, je ne sais pas quel grain a été choisi par l'éditeur mais c'est un choix judicieux car il est délectable de pouvoir admirer l'objet-livre en lui-même, sa matière, sa texture, qui vient en complément du texte en lui-même, à la fin, on a plus envie de le lâcher mais juste de tout reprendre depuis le début pour goûter à nouveau au plaisir de son admiration.

Ce qui m'a bien évidemment le plus plu dans cet album, ce sont les illustrations. Tout simplement magnifiques ! Comme à chaque fois que je vois les dessins de Benjamin Lacombe, je tombe en pâmoison et j'avoue que cet album-ci n'a pas fait exception ! Je trouve ses dessins tellement beaux, fins, ils collent parfaitement au texte et le mette en valeur d'une manière incroyable ! C'est la cerise sur le gâteau, le "petit" plus qui rend l'ensemble cohérent, puissant, parlant. Je ne suis pas douée pour parler des images, je préfère en général parler des mots, mais je vais essayer pour une fois, de décrire la beauté de ce qui se cache entre les pages de cet album. Il faut dire que les illustrations de celui-ci ne laisse aucunement le lecteur insensible et qu'elles permettent aux enfants qui lisent ce conte de parfaitement visualiser les scènes. Benjamin Lacombe alterne les dessins en noir et blanc, d'une pureté, d'une simplicité et d'une expressivité incroyables, et les dessins en couleur, qui reprennent habilement les trois couleurs thématiques du livre, à savoir le rouge, le noir et le blanc, symboles de Blanche Neige. Dans ces dessins, rien n'est superflu, rien ne vient "gâcher" la vision que l'on doit en avoir, tout est choisi et mis en avant avec soin, ils ne sont pas là pour voler la vedette au texte (même si c'est le cas ^^), ils le complètent, permettent sa visualisation, sa compréhension aussi. C'est un tout qui prend forme sous nos yeux et qui nous emporte dans un autre univers, féerique.

Et c'est justement sur la symbolique que joue Benjamin Lacombe, d'une manière très perspicace d'ailleurs. J'ai adoré ses représentations de la marâtre de Blanche Neige ! Au début, on la voit représenter en Méduse, qui se contemple comme dans un miroir, cette superposition de l'image est encore plus flippante et j'avoue que je n'aimerais pas être à la place de Blanche Neige pour le coup, qu'elle m'a fait peur cette Reine avec ces serpents qui lui entourent la tête ! J'avoue que j'ai été saisie par le fait que l'illustrateur reste fidèle dans son dessin à la description originelle de Méduse, un jeune femme aux yeux bleus qui avaient la clarté d'un lac et des cheveux blonds qui rappelaient les champs de blés. Ce n'est pas pour rien que Poséidon en tomba amoureux ! Mais cette représentation à surtout pour but, je pense, de poser son côté maléfique. et somme toute déterminé J'ai trouvé aussi une certaine tristesse dans ce dessin, notamment dans le "reflet" de la Méduse qui donne l'impression qu'elle pleure une larme de sang. Ça fait froid dans le dos ... Après l'annonce de la mort de Blanche Neige en première page, tombé ainsi sur cette femme froide, fière et arrogante n'est pas franchement rassurant !

Ensuite, il nous la représente sous la forme d'un paon. Ah, que j'ai admiré cette illustration ! Elle est juste magnifique ! Toute la symbolique du paon, cet animal majestueux, dévoile ici la vanité de la marâtre, celle de l'animal qui étend ses plumes en faisant la roue comme elle étalerait ses atouts, pour se mettre en valeur, pour faire la cour, pour se faire admirer et se pâmer. La vanité est au coeur du livre ... C'est parce qu'elle veut être la plus belle que la Reine s'en prend à Blanche Neige, parce qu'elle veut surpasser toutes les femmes de tous les royaumes en termes de beauté qu'elle veut la tuer. Cette image, où l'on voit tout son orgueil, sa jalousie, sa haine, qui emprisonne Blanche Neige dans son destin (ici, une Cage dorée) est très parlante. C'est la Reine qui a la clé dans la bouche, elle seule détient le pouvoir de décider du sort de Blanche Neige. On voit cette dernière effrayée par l'animal aux couleurs chatoyantes qui se penche au-dessus d'elle. Une fois de plus, la contradiction, la dualité sont à l'oeuvre. On n'ose imaginer qu'un animal aussi beau, aussi fier, puisse avoir un coeur aussi froid, aussi dur. Pourtant, en se basant sur la stricte mythologie, il est dit que la beauté des plumes du paon est basée sur la transmutation du venin qu'il absorbe en détruisant les serpents. Une belle leçon de morale, il faut se méfier des apparences ! Ce qui est beau n'est pas forcément ce qui est bon.

On voit toute la méchanceté, la cruauté de la marâtre à l'oeuvre aussi dans les illustrations qui annoncent ses tentatives pour détruire Blanche Neige, dont je ne me rappelais, pour être honnête, que l'histoire de la pomme ! Mais non, en tout, il y en a eu quatre ! Je ne compte pas vraiment celle avec le chasseur qui fut la première dans mon exposé, car je veux vous parler des trois tentatives directes, exécutées par la marâtre elle-même. Quelle imagination a cette sorcière ! Je n'aurais pas cru possible de trouver des manières si "simples" et si "originales" de tuer quelqu'un. Les frères Grimm ont vraiment, là encore, su m'intriguer. J'ai trouvé fort intéressant ces passages. D'un côté, parce qu'on y voit toute l'ingéniosité machiavélique de la sorcière à l'oeuvre, la magie noire, la sorcellerie, la fourberie, les masques (n'oublions pas que la marâtre se déguise en marchande ou en vieille femme pour approcher Blanche Neige). de l'autre, parce que je ne me rappelais pas que Blanche Neige fut aussi cruche ! Là encore, c'est l'illustration de Benjamin Lacombe qui m'a ramenée à l'ordre. Quand les nains conseillent à Blanche Neige de ne laisser entrer personne car sa marâtre n'est pas prête de lâcher l'affaire, il la représente en train de balayer - au sens strict du terme - ces mêmes mots. Quand je vous disais qu'elle était un peu cruche ! D'autant, qu'elle se laisse piéger à trois reprises ! Avec le lacet de corsage (encore une fois, une illustration sublime, on le retrouver la symbolique de la cage, de l'emprisonnement), le peigne et la pomme. Apparemment, elle n'a pas retenu la leçon. A la place des nains, je l'aurais tarté à la première incartade. La morale est pourtant claire : on ne parle pas aux inconnus, eussent-ils les apparences les plus innocentes. du coup, à chaque fois, Blanche Neige se retrouve dans la panade, et les deux premières fois, elle s'en sort par miracle, grâce aux sept nains qui l'ont recueillie ! Quelle chance elle a ! Mais pour la troisième c'est une autre histoire ... quoique, là aussi, elle s'en sort finalement bien (quand même, c'est un peu trop "facile", faut pas déconner, trop beau pour être vrai à la fin). Logique ! Nous sommes dans un conte "et ils vécurent heureux ...".

Mais, je me rends compte que je me suis allée un peu vite en besogne en m'attardant sur le personnage de la marâtre en en oubliant les autres ... il faut dire que c'est celle qui m'a le plus fasciné dans le texte ! Revenons-en à notre héroïne, Blanche Neige. Benjamin Lacombe lui a offert avec ses illustrations une beauté incomparable, simple, le trait est doux, non forcé, il esquisse juste, et ça suffit pour que le lecteur soit subjugué par Blanche Neige. Elle est vêtue d'une simple robe blanche, symbole de pureté, et ne porte d'autre ornement qu'une légère "couronne" sous forme de tour de tête. Son rang, n'apparaît pas vraiment et pourtant, il saute aux yeux. On sent, au travers des dessins qui la représente, toute sa grâce, son élégance. Les dessins sont superbes, tout simplement. Il la représente dans toute sa splendeur. Mon préférée étant celui avec la pomme. J'avais le souvenir d'une Blanche Neige figée en une unique expression, ici, l'illustrateur nous montre son visage, triste, apeuré, serein, tout est très expressif et l'on ressent facilement ses émotions. Pourtant, j'ai eu du mal à m'attacher à Blanche Neige. Non pas que je ne trouve son histoire terrible, le côté sombre du conte est à l'oeuvre et oeuvre bien, mais j'ai trouvé son personnage en totale contradiction avec ce que dénonce le conte, je m'explique ...

Tout d'abord, bien qu'elle soit jeune au début du conte, je l'ai perçue un peu trop naïve. Il faut dire que pour tomber trois fois dans le même piège, elle ne donne pas vraiment l'impression d'avoir beaucoup de jugeotte ! Voilà qui ne met pas en valeur l'intelligence de la petite fille ... Passons ! Ensuite, on nous rebat les oreilles durant le conte sur les dangers de la vanité, or, il me semble bien qu'on arrête pas non plus de nous dire à quel point Blanche Neige est jolie, qu'elle est la plus belle, etc. Hum, un peu contradictoire non ? C'est sans doute parce qu'elle est jolie que les nains lui passent ses incartades ... là aussi, il y a un peu de laxisme dans l'air qui laisse à penser qu'on pardonne tout, je ne sais pas si c'est très instructif pour de jeunes enfants. Sortez le fouet, que diable ! Passons ! Ensuite, ce qui m'a le plus "choquée" si je puis dire, c'est la fin ! le prince qui tombe amoureux de Blanche Neige juste à sa vue, sans lui avoir parlé, sans savoir qui elle est ... je ne sais pas, le coup de foudre, ok, j'admets, mais là, quand même ! Une fois de plus, c'est son physique qui lui vaut l'amour du prince, je ne sais pas si c'est une bonne leçon à retenir pour les petites filles de nos jours. Dans un monde comme celui dans lequel nous vivons, où l'obsession du physique et de la taille 36 sont permanentes, je ne pense pas que ce soit un bon exemple à suivre ...Oh, et celui de la parfaite petite ménagère non plus ! Non mais, les nains, z'aviez pas autre chose à lui faire faire que le ménage, la cuisine et la couture ? Machos, va ! C'est un personnage un peu rétrograde si je peux me permettre ...

Bref. Je voulais parler d'une symbolique qui poursuit le personnage de Blanche Neige dans tout le conte, c'est celle du corbeau, qui l'accompagne sur presque tous les dessins. le corbeau, c'est l'annonce de la mort, le mauvais présage, pourtant c'est aussi un symbole de la famille dans d'autre pays que le nôtre. J'ai trouvé vraiment fidèle la façon dont la menace de la mort pèse sur Blanche Neige en permanence, on ne la voit pas rire, danser, chanter, elle reste stoïque. Ca colle au thème, c'est super ! A côté de ça, le symbole de la colombe l'accompagne aussi beaucoup, elle représente la pureté, le deuil, la beauté. L'antithèse de ces deux volatiles complètent à merveille le personnage de Blanche Neige et lui apporte une dimension symbolique non négligeable. Ca rappellera à l'enfant qui lira ses lignes la manichéisme ambiant, tout est blanc ou tout est noir, il n'y a pas de gris dans le monde. Il y a le bon et le mauvais, et la morale de l'histoire c'est que le mauvais finit toujours par payer pour ses fautes. D'ailleurs, je ne me souvenais pas d'une fin si cruelle pour la marâtre ! Les frères Grimm n'y allaient pas de main morte à l'époque ! Mais, là aussi, c'est fidèle au côté obscur du texte, ce qui ne m'a que réjouie ! Les versions acidulées, très peu pour moi.

Je pourrais encore vous parler pendant des heures de ce conte, des nains, vieux, rabougris, aux verrues sur le nez (ce dont je ne me souvenais pas du tout), des animaux de la forêt, du prince (même pas charmant), de l'absence totale du père de Blanche Neige, mais, je vais m'arrêter là, le reste appartient à l'histoire ! En tout cas, une chose est sûre, c'est un conte aux multiples morales, aux multiples interprétations que nous offre là les frères Grimm, servi par des illustrations magnifiques. Un récit indémodable, qui passe sur les âges sans prendre une ride. Si vous voulez retomber en enfance pour quelques minutes et vous émerveiller un peu, n'hésitez pas à tourner les pages de ce livre.
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Benjamin Lacombe donne un nouveau souffle à ce célèbre conte, le rendant plus inquiétant que jamais ! Une belle façon de découvrir ou redécouvrir ce grand classique.
Lien : http://latetedelart2.blogspo..
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"Mon livre" celui qui a marqué mon enfance et qui m'a donné à jamais le goût des livres et de la littérature!
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Le livre de Benjamin Lacombe est magnifique tant du point de vue des illustrations que de la qualité : le papier, la couverture, les couleurs, le satiné… tout contribue à en faire une édition magnifique, limite luxueuse. le texte, quant à lui, est celui des frères Grimm, bien plus porteur de sens que les adaptations successives que l'on peut connaitre, notamment celle de Disney qui fait référence chez les enfants. Il faut dire qu'il est moins dur que le conte original : Toute la première partie est passée rapidement sous forme d'un livre feuilleté lentement… en anglais, donc inaccessible aux enfants. La « conception » de Blanche-Neige dans l'esprit de sa mère, le décès de celle-ci et le remariage du roi sont donc des évènements devenus secondaires. Et pourtant les trois couleurs caractéristiques de Blanche-Neige, typiques des canons de beauté de l'époque, sont pourtant incontournables, de même que la mort de la mère douce et aimante sans laquelle l'apparition de la marâtre jalouse et cruelle n'est pas justifiée. Alors que dans le film elle apparait jeune fille, Blanche-Neige devient l'objet de la haine de sa belle-mère alors qu'elle n'est âgée que de sept ans, c'est d'ailleurs à ce moment que débute réellement le film, par la scène du miroir au moment de l'annonce fatidique. le prince charmant est d'ailleurs également présenté à ce moment dans une scène mémorable de chant qui n'est pas sans rappeler Roméo et Juliette avec sa scène du balcon.
Lorsque Blanche-Neige arrive dans la maisonnette des nains, contrairement au film, celle-ci est particulièrement propre et bien tenue, les nains lui proposeront de continuer à tenir le ménage, en échange de leur hospitalité et d'une relative protection, ceci car elle ne peur sortir de la maison ni les accompagner travailler à la mine. Cela ressemble moins à un découpage misogyne des rôles que dans la version Disney.
Blanche-Neige, malgré les mises en garde répétées des nains sera mise à mal par la reine trois fois d'affilée : déguisée tour à tour en marchande ou en paysanne, celle-ci tente de l'étouffer à l'aide d'un ruban de corsage, de la tuer avec un peigne empoisonné puis, enfin, avec une pomme empoisonnée dans sa moitié rouge uniquement puisque prévoyant la méfiance de la jeune fille elle a prévu de partager la pomme avec celle-ci. La grosse différence avec le dessin animé, outre qu'il n'y ait qu'une seule tentative de meurtre réussi, réside dans le fait que la reine se transforme par magie en vieille femme effrayante, prépare la pomme empoisonnée entièrement, la présente à Blanche-Neige comme une pomme capable d'exaucer les voeux, mais surtout elle sait qu'il n'y a qu'un seul remède : « un premier baiser d'amour », ce qu'elle pense impossible puisqu'elle croit que les nains enterreront Blanche-Neige vivante. de plus, les nains prévenus qu'il se passe quelque chose d'inhabituel, pourchasseront la sorcière jusqu'à ce qu'elle fasse une chute fatale dans un ravin.
Les frères Grimm n'ont pas utilisé la légitime défense comme moyen de punir la reine. Au contraire, le prince qui découvre Blanche-Neige décide d'emmener son corps (assez angoissant non d'aimer une personne morte au premier coup d'oeil au point de vouloir conserver son corps ? et pour en faire quoi d'ailleurs ? brrrr !). Ce n'est qu'une maladresse d'un serviteur qui permettra au morceau de pomme coincé dans la gorge de Blanche-Neige d'être expulsé et ainsi à la demoiselle de revenir à la vie (Heimlich n'était pas encore passé par là !). le prince la demande alors en mariage et c'est lors de ce mariage que l'horrible bonne femme sera mise à mort devant tous les invités grâce à des chaussures chauffées au rouge, attirail faisant parti de la panoplie du parfait chasseur de sorcière de la Prusse de l'époque.
C'est donc une histoire de mort que celle de Blanche-neige, mort de sa mère biologique en la mettant au monde, tentative de meurtre commandité puis trois autres réalisées par la marâtre sur blanche-neige puis mort dans d'affreuses torture de la sorcière. Il était bien entendu impossible de mettre en scène autant de décès dans un film destiné aux enfants même si il s'agit d'un conte classique. En effet, lire ou entendre la succession de morts n'aurait certainement pas eu le même impact que de les voir en image.
De même, il n'est pas question d'amour dans le conte, la demande en mariage du prince n'est basé que sur une attirance physique puisqu'ils ne se sont jamais rencontrés, et l'acceptation de Blanche-neige peut être motivée par différentes raisons : attirance physique pour elle aussi, retrouver son rang, obtenir une protection plus fiable que celle des nains, être en position de se venger de sa belle-mère.
Bref, le conte est très fort, très dur et le long métrage très édulcoré, toutefois comme Bettelheim, je pense qu'il faut lire les véritables versions des contes aux enfants même si ceux-ci nous semblent cruels. Les enfants sont près à accepter cette cruauté puisqu'elle permet à Blanche-Neige d'accéder à une vie meilleure par sa rencontre et son mariage avec le prince et de punir la méchante reine.
Blanche-Neige reste particulièrement naïve dans les deux versions puisqu'elle « se fait avoir » trois fois par la reine ou bien croit à la possibilité d'une pomme capable de réaliser les voeux. Toutefois dans l'histoire originelle, elle est âgée de sept ans seulement ce qui permet d'accepter le fait qu'elle ouvre la porte systématiquement, tandis que dans le film c'est l'amour et la possibilité de réaliser son voeux qui l'incite à mordre la pomme.


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Un très bel album qui alterne dessins très colorés et «estampes» noire et blanche. le style est magnifique et cruel. de très belles images, de jolies courbes et une reine tour à tour Méduse, rapace... Quant au texte il me semble fidèle à celui des origines avec une fin bien terrible!
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Blanche Neige, version 2010 avec les illustrations délicates, douces et raffinées, de Benjamin Lacombe (dessinateur diplômé des Arts décoratifs) est un ouvrage pour enfants de toutes beauté.C'est un monde onirique empreint de souvenirs d'enfance, une régression dans le temps qui se fait pas à pas, page après page. Mais c'est aussi celui de Grimm, inoubliable!
Et pourtant cette Blanche Neige (à la peau blanche comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang, aux cheveux noirs comme l'ébène) la plus belle de tout le royaume (au grand dam de sa marâtre, la méchante reine qui décide de la faire tuer, puis de l'empoisonner, telle le serpent tentateur, avec une pomme rouge à souhait) qui triomphe de tout, se fait aimer de tous (des nains protecteurs jusqu'au prince) a-t-elle une vie enviable? Elle, qui, disait Françoise Dolto (à la vision toute féministe et psychanalytique) "est quelqu'un qui bosse du matin au soir".
Qu'importe! Les enfants s'y projettent, surtout lorsqu'ils sont impuissants, en rivalité leur méchantes mamans ou par peur de l'abandon.
Alors vive les contes de fées intemporels qui développent l'imaginaire!
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, je n'avais encore jamais lu Blanche Neige, sans doute le conte le plus célèbre des frères Grimm. J'avais vu enfant le film de Walt Disney que je vais revoir pour l'occasion et qui me semble bien édulcoré comme toujours par rapport au conte d'origine. Et pour que cette lecture soit un enchantement, j'ai choisi cette version magistralement illustrée par Benjamin Lacombe dont j'aime beaucoup le travail.

Il était une fois une petite fille qui avait la peau blanche comme la neige, les lèvres aussi rouges que le sang et les cheveux noirs d'ébène qui s'appelait Blanche Neige. Peu après sa naissance, sa mère meurt et le roi son père se meurt aussitôt son deuil terminé. Il épouse une femme très belle qui se révèle très jalouse de la beauté de sa belle-fille, tellement jalouse qu'elle demande à un chasseur de tuer la fillette et de lui en rapporter le coeur et le foie afin qu'elle le mange. Heureusement pour elle, le chasseur, pris de pitié la laisse s'enfuir et elle trouve refuge chez les sept nains. La suite vous la connaissez sûrement, je ne vais donc pas aller plus loin.

Au-delà du conte de fée qui est très célèbre, cette édition proposée par Milan Jeunesse est une pure merveille.

Lire la suite...
Lien : http://deslivresdeslivres.wo..
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Les illustrations sont époustouflantes! Cette adaptation du conte Blanche Neige est un véritable chef-d'oeuvre.
Je vais me pencher sur les autres travaux de Benjamin Lacombe qui ont l'air aussi superbes les uns que les autres!
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C'est en 2007 avec La Funeste Nuit d'Ernest que je découvrais le travail de Benjamin Lacombe. le choix des points de vue des illustrations était original, le trait et les couleurs m'avaient accroché la rétine. Je me procurais donc ses précédents albums (l'attendrissant Cerise griotte et l'humoristique Destins de chiens) en surveillant avec attention depuis ce jour, la moindre de ses productions - ayant espérée dès le départ que l'artiste nous livre sa version d'un conte classique. C'est aujourd'hui chose faite avec cette nouvelle proposition de Blanche Neige, toute en finesse et en symboles.

L'héroïne au teint de neige, aux lèvres rouges et aux cheveux d'ébène prend vie sous le pinceau de B. Lacombe et adopte les traits purs et fins d'une poupée de porcelaine, ou parfois ceux d'une jeune fille à la Marc Ryden, comme dans l'illustration la dévoilant au lecteur où on la découvre accompagnée de colombes, symbole de pureté, de simplicité, de paix. La reine, quant à elle, toujours imbue de sa beauté se voit tantôt entourée de serpents, dans une illustration où le jeu de reflet et les reptiles rappellent la gorgone, tantôt transformée en paon orgueilleux emprisonnant sa rivale. Elle se voit enfin représentée en vieille femme à bec d'oiseau entourée d'une volée de corbeaux, le jour ou Blanche Neige croque la pomme empoisonnée. Mise sous verre par sept nains aux bonnets rouge et profils ridés, elle se réveille, dans une illustration finale en noir et blanc avec, en ce qui me concerne, un air plutôt effrayé.

Chronique dans son intégralité sur : http://feesdivers.fr/chroniques/albums-jeunesse/blanche-neige-jw-grimm-b-lacombe
Lien : http://feesdivers.fr/chroniq..
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