En décembre dernier je découvrais Kafka pour la première fois avec
La Métamorphose, un texte dur, froid mais qui m'avait quand même plu et beaucoup marquée.
J'ai voulu renouer avec l'auteur en lisant conjointement avec Ingannmic son autre titre
le Procès.
Et autant vous dire tout de suite que je ne vais pas m'attarder tant cette lecture m'a été pénible.
Monsieur K., modeste fondé de pouvoir dans une banque, se fait arrêter un beau matin sans aucun motif apparent. Tous, autour de lui, semblent savoir et comprendre ce qui lui est reproché, mis à part lui … et le lecteur.
K. doit alors faire face à un procès des plus étrangement mené par une machine administrative et judiciaire à l'organisation et au fonctionnement incohérents et déconcertants à la limite de l'excentricité.
Avec
le Procès, j'ai définitivement compris que l'absurde n'était pas un genre pour moi. Je n'ai rien compris à ce roman. J'ai lu des critiques et des articles pour tenter de comprendre ce qu'avait voulu faire Kafka. Il semblerait que personne ne le sache vraiment. le roman étant inachevé ceci explique peut-être cela. J'ai aussi appris que Kafka avait refusé qu'on publie son roman dans cet état. Certes, le texte a une fin mais on sent bien qu'il y a comme des interruptions dans le fil du récit, qu'il nous manque des éléments.
Partout j'ai lu que Kafka voulait dénonçait l'absurdité d'un système judiciaire gangrené par la bureaucratie. Cette explication me semble à la fois évidente et insuffisante. Je pense que
le Procès devait être un projet de plus grande envergure. J'ai lu quelques interprétations mais une seule m'a semblé pertinente :
le procès intenté à K. représenterait de façon symbolique un conflit intérieur qui rongerait K.. Les différents protagonistes, avocats, juges, gardes seraient alors les images de sa raison, de son inconscient etc…
J'avoue que cette explication est celle qui, pour moi, éclaircit le plus de points. Car j'ai vraiment eu, tout au long de ma lecture, cette impression de n'aller nulle part. Je ne savais pas ce que l'auteur voulait faire passer comme message, quelles avaient été ses intentions en écrivant ce texte et je n'aime pas ce genre de situation. Je n'aime pas ces livres qui résistent à mon entendement, qui ne veulent pas me livrer leurs secrets. Je suis allée jusqu'à me demander si K. n'était tout simplement pas fou et victime d'hallucinations ou de délire paranoïaque mais rien dans le texte ne permet vraiment de confirmer cette hypothèse ni même de se faire une opinion précise sur la question. On reste dans le flou et l'interrogation totale.
Il m'a fallu me forcer pour venir à bout de ce roman qui pourtant ne compte pas beaucoup de pages. Après l'avoir posé, je le reprenais sans aucun plaisir et c'est avec grand soulagement que j'ai tourné la dernière page. Même les quelques passages les plus notoires qui, comme celui de la cathédrale, ont su séduire certains lecteurs m'ont laissée de marbre. Je ne peux pas apprécier quelque chose que je ne comprends pas. J'ai fini par renoncer à fournir davantage d'efforts tant j'étais perplexe et perdue et j'ai préféré poursuivre ma lecture pour la terminer au plus vite et passer à autre chose.
Très déçue donc par cette lecture dont j'attendais plus de cohérence et dont j'ignorais le caractère inachevé. Je resterai donc plutôt sur le bon souvenir que m'a laissé
La métamorphose.
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