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Marthe Robert (Traducteur)
EAN : 9782073008039
96 pages
Gallimard (02/02/2023)
3.9/5   664 notes
Résumé :
« Très cher père, Tu m'as demandé récemment pourquoi je prétends avoir peur de toi. Comme d'habitude, je n'ai rien su te répondre... » Réel et fiction ne font qu'un dans la lettre désespérée que Kafka adresse à son père. Il tente, en vain, de comprendre leur relation qui mêle admiration et répulsion, peur et amour, respect et mépris. Réquisitoire jamais remis à son destinataire, tentative obstinée pour comprendre, la Lettre au père est au centre de l'oeuvre de Kafka... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (82) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 664 notes
Un courrier qui n'est jamais parvenu à son destinataire.
Franz Kafka a vécu toute son enfance dans la crainte de son père, un homme autoritaire et malveillant. A l'âge adulte, alors que la peur de ce père existe toujours, dans cette lettre qui lui est adressée, Franz Kafka essaie d'analyser les conséquences de cette relation destructrice. Cette domination paternelle qui a fait de lui un homme angoissé, solitaire et introverti, incapable de s'engager durablement dans une relation amoureuse.
Une angoisse qui a aussi fait naitre et a porté une oeuvre incomparable.
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La Lettre au père écrite par Kafka alors qu'il est âgé de 36 ans, est un peu le Procès de son père.

Père tyran, incapable d'affection, il écrasera l'enfant par sa toute puissance, par son ironie, ses injures, son rire méchant. Il est trop fort pour cet enfant fragile et craintif. L'enfant ne pourra pas devenir un adulte confiant et serein. Il sera toujours poursuivi par l'ombre géante de ce père, il ne pourra jamais rivaliser avec lui. Aucune compréhension entre les deux n'est possible. Les outils de l'éducation du père ne sont pas adaptés à cet enfant sensible.

Le père reproche à son fils sa froideur, son ingratitude, sa bizarrerie. L'enfant rend le père responsable de l'homme qu'il est devenu, de son incapacité à vivre heureux, à s'affirmer par ses propres moyens.

Comment se libérer de l'emprise de ce père ? En fuyant grâce à l'écriture. On retrouve en effet beaucoup ce thème de la domination du père dans ses écrits. le mieux ; « l'extrême degré de ce qu'un homme peut atteindre », serait de fonder une famille. Mais cet acte de mariage serait trop lié à son père. Il ne peut acquérir son indépendance que par un acte tout à fait étranger à son père, pour qu'il ne souffre pas de la comparaison.

Il est donc resté l'esclave de ce père. Mais il en est aussi le parasite, puisqu'il reste bien à l'abri dans le confort offert par ce père, tout en le tenant responsable de ses échecs de son incapacité à vivre son indépendance. Il se délivre ainsi du poids de ses responsabilités.

On peut se reconnaitre dans cette lettre. Chacun se demande un jour comment nous sommes devenus l'adulte que nous sommes. Quelle est la part de responsabilité parentale dans cette construction, dans nos échecs, dans nos angoisses, dans nos choix ? Quelle vie aurions-nous eu si nous avions reçu une autre éducation ?


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Comme j'ai lu très récemment le témoignage de Céline Raphaël, intitulé La démesure, j'ai repensé bien sûr à cette fameuse Lettre au père.
C'est une lettre dont chaque page, chaque mot, même, du fait de la concision du texte, serait à détailler, et il y aurait tant à en dire..... Mais cette concision même fait la beauté de ce texte, sans doute.

C'est un texte qui démarre sur le mot "peur", et c'est un texte encore habité par la peur, du moins au début. En effet, Franz Kafka commence par le disculper, ce père. "Absolument innocent". Ben voyons.Oui, dans un sens, bien sûr. Si le père est ce qu'il est, c'est qu'on a fait de lui ce qu'il est. C'est l'éternelle répétition de l'histoire. Donc, une histoire familiale où l'on note une réussite sociale manifeste, un père donc qui a travaillé tôt et qui pense qu'il suffit de délivrer ses propres enfants (car cette lettre ne concerne pas que le fils, les filles -les soeurs- sont évoquées aussi, et même la nièce) des difficultés matérielles qu'il a endurées, lui, pour qu'ils lui soient reconnaissants. Que du classique.

Mais très vite, le réquisitoire démarre sur une phrase magnifique du père: " Je t'ai toujours aimé et quand même je ne me serais pas comporté extérieurement avec toi comme d'autres pères ont coutume de le faire, justement car je ne peux pas feindre comme d'autres".
C'est un typique exemple du double discours si déstructurant : je t'aime et si je ne te le montre pas, c'est que je ne sais pas feindre.......... Sans commentaires. Il aime qui, là? L'enfant tel qu'il est, ou celui qu'il aurait voulu avoir, c'est à dire lui renouvelé? Tout est dit.

Tout ce qui est à même de détruire la personnalité d'un enfant, une logique de mort dont peu réchappent, d'ailleurs, ou bien abimés:
- l'écrasement et l'humiliation physique (la cabine de douche) et spirituel, une seule vision des choses est acceptable, et ce jusque dans l'inconséquence (très vite notée par les enfants, ça....) et le manque de logique.
- la remise en cause par l'ironie, la moquerie de toutes les paroles, les sentiments, les émotions de l'enfant, ce qui fait qu'il n'a plus qu'une alternative, tout cacher
- l'encore classique " fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais" (le repas, la religion), ma loi est pour toi, elle n'est pas pour moi, comment dès lors comprendre cette loi?
- la peur entretenue de la violence physique (avec l'excellent exemple du pendu), qui même si elle est rare, est toujours suggérée et entretient la même et constante terreur
- l'ambivalence, avec de temps en temps une éclaircie qui entretient l'amour (même les enfants les plus maltraités aiment leurs parents..): le regard inquiet du père à l'enfant malade, par exemple. Après, il attend d'autres signes, et c'est reparti.
-la tyrannie appliquée dans tout l'univers proche, qui s'étend aux employés et s'arrête complètement à l'extérieur de ces deux cadres, familial et professionnel. le désarroi que peut ressentir un enfant devant cette complète transformation de son père dans un cadre différent, le secret qu'il doit garder, la culpabilité qu'il ressent par assimilation.
- l'emprise, ce que Kafka quelque part nomme "amour" en parlant de la jalousie du père pour ses amis, mais qui n'est pas du tout de l'amour, mais un besoin de possession totale
- le chantage à la maladie, le surmenage, etc

-et enfin, la mère........ Dans un film australien, Shine, l'histoire de David Helfgott, un père détruit son fils, pianiste virtuose, et le rend fou. C'est un peu la même chose, la mère n'est qu'évoquée. Et pourtant. Quel rôle important a la mère dans ces drames familiaux. Là, Kafka le dit aussi, la mère aime plus son mari que ses enfants. Et c'est ce qui complète le tableau, elle a une position très ambivalente qui est juste suggérée, mais qui n'a pas dû aider un fils à véritablement faire ce qu'il avait à faire, c'est à dire ou se révolter, ou au moins fuir.
Cela aboutit donc fatalement à un personnage qui par définition rate tout..Normal, pour le personnage le plus important de sa vie, ce père pervers (avec lequel il ne cesse d'entretenir une relation d'un masochisme assumé d'ailleurs, faut être deux pour que ça continue, ce genre de relations), dans tout ce qu'il fait, dit, ressent, exprime, il n'y a jamais rien eu à admirer. Et il le constate avec une lucidité admirable. La fin de cette lettre, les réflexions sur son incapacité à fonder sa propre famille et les propos prêtés au père sont un miracle d'intelligence et d'introspection.

Ce texte devrait être plus lu, à mon avis, tant il est puissant et intelligent, mais il parle peut être plus à une certaine catégorie de lecteurs, ceux qui ont vécu d'une manière ou d'une autre ce que Kafka décrit. Qu'ils aient pu -un peu- dépasser ce genre d'enfance, ou pas encore. C'est d'ailleurs à mon avis un texte qui pourrait en aider beaucoup à ce que l'on nomme maintenant la résilience.

Je ne pense pas que ce texte soit vain parce qu'il n'a pas été envoyé. A mon sens, il ne servait à rien de l'envoyer, car son destinataire, tel que décrit (et je n'ai aucun doute quant au réalisme du portrait) n'était pas à même de le recevoir. Enfin, intellectuellement et affectivement, non. Ce genre de personnage ne peut se permettre une telle déstabilisation, tant son identité tient justement dans les tares reprochées. S'il les admet, il n'est plus rien.Mais cette analyse, de par sa lucidité, aurait pu être le début d'une autre étape dans la vie de Kafka, lui permettre de repérer les situations dans lesquelles il se remettait lui-même dans la même position qu'on l'avait contraint à adopter dans l'enfance. Il avait tout compris........ un peu tard. Or, pour se sortir (plus ou moins...) des ornières (à savoir rejeter tout le malheur de sa vie sur l'enfance vécue, même si elle a été tragique), il faut impérativement, et le plus tôt possible, comprendre ce que l'on a vécu. Céline Raphaël l'a fait.
Maintenant, c'est évident que cette enfance dramatique, et l'incapacité de la dépasser, cette pure création -quasi expérimentale (et pourtant si fréquente..) -d'une névrose majeure d'angoisse, a permis l'oeuvre de Kafka. Qui n'est qu'angoisse.
Après, c'est tout le problème de la souffrance nécessaire-ou non- à la création.






Lien : http://www.youtube.com/watch..
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Hermann ["Herr Mann" ou "Monsieur L'Homme"] Kafka a brisé les ailes de son fils Franz "le Choucas"...

Oh, sans le vouloir, bien sûr... ni même l'imaginer et — au final — le savoir... Puisque par décision de l'émetteur, cette longue lettre n'est jamais parvenue à son destinataire naturel.

Un témoignage capital et universel nous est ainsi livré.

Par son arrogance et sa foutue "prospérité", sa redoutable inconscience et son mépris des classes sociales inférieures, "Monsieur Père" l'intrusif, boutiquier prospère fier de son élévation sociale, a été jusqu'à s'immiscer dans les affaires sentimentales de son fils : insultant la tendre Julie Wohryzek (rencontrée en février 1919 à la "Pension Stüdl" de Schelesen) qu'il accuse d'avoir séduit son fils "en arborant un corsage recherché"... [Cf. cette "Lettre au Père" ainsi que les informations biographiques du "Kafka" de Klaus WAGENBACH].

Franz ne se rebelle pas. Il intériorise le conflit. Il cède, se soumet, tente de surnager à l'agression caractérisée...

A-t-il assez âprement défendu — devant pareil monstre bienveillant et d'allure si "bonhomme" — l'honneur de sa fiancée Julie ? [hypothèse heureuse et crédible que nous avons pu explorer en bâtissant patiemment le petit récit "Heiraten (Noces)"].

Seulement voilà : Franz ne "s'écrase" pas mais donnera finalement raison à son bourreau...
Franz culpabilise.
Parce que ce fils — comme tant de fils — aime simplement son père.
Et si on l'écrase, si on doit l'écraser, c'est au fond qu'il le mérite...
Ne mérite-t-il pas, d'ailleurs, les mille châtiments que l'avenir lui promet ?

Telle cette monstrueuse maladie qui finira [le 3 juin 1924] par le faire périr de douleur, d'aphonie, d'inanition et d'asphyxie (laryngite tuberculeuse terminale)...

La connerie nazie, elle, viendra à bout de la tendre Julie Wohryzek (assassinée le 26 août 1944 à Auschwitz) et des trois soeurs de Franz, dont la chère Ottilie/"Ottla", tuées dans les mêmes atroces conditions.

Alors, si la soeur de Gregor Samsa broie — au final — cette "misérable vermine" de frère dégénéré, de son habile coup de balai, quoi de plus naturel et, au fond, de presque "compassionnel" ?

Tous les mystères de la psyché de Franz Kafka, ce "fils éternel" [Cf. "Franz Kafka. der Ewige Sohn" de Peter-André ALT, 2005, non encore traduit] en ces quelques pages douloureuses et poignantes.

Pères, futurs pères, ne broyez pas, ne broyez plus vos enfants ! Par simple pitié pour eux...

Et tous n'écriront pas "La Métamorphose" [1915] en humble, immortelle et surprenante thérapie...
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La Métamorphose avait été un véritable coup de coeur pour moi. L'univers kafkaïen m'avait complètement retourné. J'avais une terrible envie de m'y replonger pour pouvoir retrouver ce style unique et d'une puissance rare. Cette lettre publiée en 1952 de manière posthume a été écrite à l'attention d'un père. Kafka est un juif et praguois de naissance qui fait preuve de beaucoup d'audace dans l'ensemble de son oeuvre où il traite souvent les mêmes thèmes comme la famille et son oppression, l'amour féroce et le manque total de communication. On peut lire ce petit livre indépendamment des autres même si l'auteur fait des liens entre sa vie et son oeuvre (Cf. le Procès). Dans cet ouvrage, Kafka devient procureur de son père mais il le défend pathétiquement par moments. Ce père a dévalorisé ses enfants, il les a découragés mais aussi humiliés. La mère est aimante mais soumise à un mari tyrannique. Les 80 pages qui composent cette lettre sont d'une violence extrême, on plonge dans l'intimité de Kafka qui constitue un monde inexploré. La sincérité de l'auteur est particulièrement touchante, il se révolte contre une éducation stricte qui lui a laissé des séquelles à vie. L'éducation qu'un enfant reçoit définit son futur, ses émotions et sa vie en générale. Kafka n'a pas réussir à vivre une existence normale à cause de cette haine profonde qui n'a cessé de le ronger, il avait peur de décevoir son père à chaque étape de sa vie. Ses sentiments sont décrits avec beaucoup de précision, les déchirures sont profondes et la souffrance exprimée ici est terrible. Cette lettre doit être lue au moins une fois dans sa vie, elle témoigne des angoisses européennes d'une époque tourmentée.
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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
C'est comme pour quelqu'un qui a cinq marches basses à monter,
tandis qu'un deuxième n'en a qu'une, mais une qui, du moins pour lui, est aussi haute que les cinq autres réunies ; le premier ne se contentera pas de venir à bout de ses cinq marches, il en montera des centaines, des milliers d'autres, il aura même une vie pleine et fatigante, mais aucune des marches qu'il a gravies n'aura eu pour lui autant d'importance que n'en a pour le second cette unique marche, la plus haute, celle qu'il ne pourrait pas monter quand il y mettrait toutes ses forces, celle qu'il ne peut pas atteindre et que, bien entendu, il ne peut pas non plus dépasser.
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A table, on ne devait s'occuper que de manger, mais toi, tu te curais les ongles, tu te les coupais, tu taillais des crayons, tu te nettoyais les oreilles avec un cure-dent. Je t'en prie, père, comprends-moi bien, toutes ces choses étaient des détails sans importance, elles ne devenaient accablantes pour moi que dans la mesure où toi, qui faisais si prodigieusement autorité à mes yeux, tu ne respectais pas les ordres que tu m'imposais. il s'ensuivit que le monde se trouva partagé en trois parties : l'une, celle où je vivais en esclave, soumis à des lois qui n'avaient été inventées que pour moi et auxquelles par-dessus le marché je ne pouvais jamais satisfaire entièrement, sans savoir pourquoi ; une autre qui m'était infiniment lointaine, dans laquelle tu vivais, occupé à gouverner, à donner des ordres, et à t'irriter parce qu'ils n'étaient pas suivis ; une troisième, enfin, où le reste des gens vivait heureux, exempt d'ordres et d'obéissance. J'étais constamment plongé dans la honte, car, ou bien j'obéissais à tes ordres et c'était honteux puisqu'ils n'étaient valables que pour moi ; ou bien je te défiais et c'était encore honteux, car comment pouvais-je me permettre de te défier ! ou bien je ne pouvais pas obéir parce que je ne possédais ni ta force, ni ton appétit, ni ton adresse - et c'était là en vérité la pire des hontes. C'est ainsi que se mouvaient, non pas les réflexions, mais les sentiments de l'enfant.
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Exceptionnellement, la répugnance que tu ne manquas pas de montrer d’emblée, pour mon activité littéraire comme pour le reste, me fut agréable. Ma vanité, mon ambition avaient certes à souffrir de l’accueil, devenu célèbre parmi nous, que tu faisais à mes livres : « Pose-le sur la table de nuit ! » (lorsqu’il arrivait un livre, en effet, tu jouais généralement aux cartes), mais au fond je m’en trouvais bien, non seulement à cause de mon attitude de revendication méchante, non seulement parce que je me réjouissais de voir ma conception de nos rapports une fois de plus confirmée, mais aussi, tout à fait spontanément, parce que cette formule me paraissait signifier à peu près : « Maintenant tu es libre ! » Bien entendu, c’était là une illusion, je n’étais pas, ou dans le meilleur des cas, pas encore libre. Dans mes livres, il s’agissait de toi, je ne faisais que m’y plaindre de ce dont je ne pouvais me plaindre sur ta poitrine.
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Je crois que tu as un certain talent d'éducateur ; ton éducation aurait certainement pu être utile à un être fait de la même pâte que toi ; il aurait aperçu le bon sens de ce que tu disais, n'aurait point eu d'autres soucis et aurait tranquillement accompli les choses de cette façon ; mais pour l'enfant que j'étais, tout ce que tu me criais était positivement un commandement du ciel, je ne l'oubliais jamais, cela restait pour moi le moyen le plus important dont je disposais pour juger le monde, avant tout pour te juger toi-même, et, sur ce point, tu faisais complètement faillite.
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Tu as aussi une façon particulièrement belle de sourire, silencieuse, paisible, bienveillante, - un sourire qui se manifestait rarement mais qui pouvait rendre très heureux s'il vous était destiné. Je ne me rappelle pas que tu me l'aies expressément accordé dans mon enfance, mais cela a bien dû se produire, pourquoi me l'aurais-tu refusé en ce temps-là, puisque tu me jugeais encore innocent et que j'étais ton grand espoir ? A la longue, d'ailleurs, ces impressions agréables n'ont pas eu d'autre résultat que d'accroître mon sentiment de culpabilité et de me rendre le monde encore plus incompréhensible.
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Vidéo de Franz Kafka
INTRODUCTION : « Je ne quitterai plus ce journal. C'est ici qu'il faut que je m'agrippe, car ce n'est qu'ici que je le puis. » (Franz Kafka, in Journal intime, au 16 décembre 1910.)
« Franz Kafka (1883-1924) ne nous a laissé que des fragments ; ses romans le sont au même titre que ses aphorismes et ses journaux intimes. […] “Celui qui de son vivant ne vient pas à bout de la vie - écrit-il en octobre 1921 dans son journal - il a besoin de l'une de ses mains pour écarter un peu le désespoir que lui cause son destin - il n'y arrive que très imparfaitement - et de l'autre main il peut enregistrer ce qu'il aperçoit sous les décombres, car il voit autre chose et plus que les autres, il est donc mort de son vivant et il est essentiellement le survivant.“ […]  le journal de Kafka est tout d'abord le journal d'un malade qui désire la guérison. […] il veut la santé pour le plein épanouissement des ressources qu'il devine en lui […]. » (Pierre Klossowski, Préface.)
« […] “Ce ne sont pas la paresse, la mauvaise volonté, la maladresse… qui me font échouer ou pas même échouer en toutes choses : vie de famille, amitié, mariage, profession, littérature, mais c'est l'absence du sol, de l'air, de la Loi. Me créer ceux-ci, voilà ma tâche… tâche la plus originelle…“ […] » (Pierre Klossowski, Introduction.) « Franz Kafka au sanatorium
On brassait trop d'air autour de lui, la chambre du sanatorium, la vaine imprécation des potions, le vase aux fleurs pitoyables, un désespoir insinué dans le jour déclinant. Le médecin tomba soudain dans l'absurde en s'acharnant mécaniquement sur sa poitrine à l'affût d'un battement égaré, d'un signe dans le noir. Alors il l'écarta avec une colère sourde, la lutte obscure qui avait toujours dicté des gestes si délicats pour abriter son exil. Tous ceux qui l'aimaient étaient là, allant et venant derrière la porte ou se précipitant par vagues vers le visage lointain, débitant des questions sans issue du meilleur style juif. Mais là se limitait le monde à incarner les intenses syllogismes de ses textes en même temps qu'il confirmait sa poésie en un code fragmentaire et monotone de marionnettes. Toute cette agitation, au nom de quoi, sinon la rage de vivre toute honte bue ? Beau comme un condamné, un mourant très spécial aux abondantes preuves touchant le non-dit et disparaissant, contre toute logique, dans un corps tout petit. » (Joaquín O. Giannuzzi, in Horacio Salas, Poésie argentine du XXe siècle, traduction de Nicole Priollaud, Genève, Patiño, 1996.)
CHAPITRES : 0:00 - Titre
Journal intime 0:06 - 1er extrait 0:59 - 2e extrait 2:32 - 3e extrait 3:14 - 4e extrait
Notes choisies dans d'autres journaux 3:55 - 1er extrait 5:24 - 2e extrait
Considérations sur le péché, la souffrance, l'espérance et la vraie voie 6:03 - 1er extrait 6:20 - 2e extrait 7:05 - 3e extrait 7:22 - 4e extrait
Méditations 7:39 - 1er extrait 8:07 - 2e extrait 8:32 - 3e extrait 9:25 - 4e extrait
10:29 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Franz Kafka, Journal intime, suivi de Esquisse d'une autobiographie, Considérations sur le péché, Méditations, traduction par Pierre Klossowski, Paris, Grasset, 1945.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://www.nytimes.com/2018/10/24/books/review/benjamin-balint-kafkas-last-trial.html
BANDE SONORE ORIGINALE : Hinterheim - i look into the distance i look into the distance by Hinterheim is licensed under an Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License. https://freemusicarchive.org/music/Hinterheim/rive-droite-rive-gauche-1/i-look-into-the-distance-1/
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