Elle déguste le bonheur d'aller tête nue. Pourquoi les femmes sont-elles obligées de porter toujours une coiffe ou un bonnet alors que les hommes, eux, font ce qui leur chante ? Perruque ou pas, chapeau ou pas, ils ont le choix, deux ! Et pourquoi les femmes sont-elles toujours obligées d'obéir aux hommes ?
Les plantes et elle, c'était une connivence. Elles étaient ses alliées.
-Aucune femme n'est capable de faire ce que fait ce valet, conclut Caro qui a continué de nourrir quelques soupçons sur la féminité du domestique. Y a pas de doute, elle crèverait.
Cependant Commerson d'abord fou de rage, se résigne enfin à trier et à classer sa collecte. Oublie sa douleur. Écoute avec soin l'avis de Jeanne sur des particularités qui ne lui sont pas apparues. Retrouve l'émerveillement ressenti en tombant sur un étrange arbrisseau paré de bouquets d'un violet somptueux et , dans un grand élan de gratitude, le dédie à celui qui lui a permis de le découvrir: il baptise la fleur Bougainvillea.
Vingt dieux ! jure-t-elle.