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Quelle lecture difficile qui m'a laissée fort perplexe ! C'est sans doute davantage une pièce de théâtre à vivre qu'à lire.

Quoiqu'il en soit, l'auteure, sur laquelle tout le monde s'extasie, nous offre là une superbe cacophonie où quatre personnages, on ne saura jamais s'il s'agit de deux hommes et de deux femmes, ce n'est pas très clair, ils ne sont déjà appelés que par une lettre de l'alphabet A B C et non pas d'mais M, quatre personnages donc parlent, hurlent une souffrance comme s'ils parlaient dans le vide. Peu à peu, on comprend qu'ils se répondent deux à deux, mais est-ce bien sûr ?

Il y a assurément un rythme et, comme de temps en temps, les personnages doivent parler en même temps, cela m'a fait penser à de la musique classique contemporaine. Malheureusement, ce type de musique n'est pas ma tasse de thé. Ici, aussi, il me manque ... une histoire, quelque chose qui se passe et qui ne soit pas pure expérimentation théâtrale, ce dont j'ai eu l'impression en refermant ce court livre.
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Manque est une pièce de théâtre traversée par un langage poétique extrêmement puissant et révélateur à la fois d'une angoisse générale et d'évocations d'amour.
La liberté des répliques, qui ne se répondent pas dans l'immédiat, peut rendre la première lecture difficile. Cependant, une fois que l'on décèle leurs correspondances, le sens du texte nous apparaît dans toute son ampleur.
Dans cette pièce il ne s'agit plus du malaise du monde; mais plutôt du règne de l'intime des personnages, nommés par une lettre (C, M, B, A), dont on n'a aucune information et qui suggèrent la présence de "voix" qu'on retrouvera plus tard dans 4.48 Psychose.
Le rythme soutenu du texte est construit par des phrases courtes, pleines de sonorités, de répétitions et d'une ponctuation que selon l'auteur ne cherche pas à répondre aux règles de grammaire mais à marquer une scansion.
Manque requiert l'effort du lecteur qui est touché par les répliques que les personnages lui adressent de manière frontale, parfois violente. Il est le seul interlocuteur de ces 4 voix qui ne se parlent pas, qui ne cherchent pas à s'entendre.
Il est impossible de rester indifférent à la lecture de ce texte, qui montre l'univers complexe de la création de l'auteur et qui met en évidence un travail littéraire qui dépasse les interprétations de son oeuvre souvent associées de manière réductrice uniquement à l'événement de son suicide.
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Il s'agit d'une pièce très puissante sur le besoin d'amour de l'homme et sur son rapport avec celui-ci lorsqu'il aime. Un monologue sur l'amour et sa fin est sans doute l'un des plus poignants et des plus justes jamais écrit ( rien que ça !)
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viol
violence
amour haine
le poids de la famille de la lignée
Abel et Caïn,ah! belle ! et cahin caha l'amour le désamour le dégoût l'attente le néant
se noyer en l'autre
être repêché par l'autre
ton amour sera t il assez fort pour me raccomoder?
ou m'enfonceras tu un peu plus dans l'enfer qu'est ma vie?
je n'avais jamais entendu parler de Sarah Kane,alors quel choc à la lecture de cette pièce trouvée dans " ma," boîte à livres !
un livre à lire à voix haute en hurlant en éructant en sanglotant en suppliant en chuchotant
un livre qui ressemble à une crise de panique quand on sent qu'on va mourir que le souffle manque qu'on veut juste que ça s'arrête.
Pour l'auteur ça s'est arrêté à 28 ans.
Parce qu'il y avait une trop grande marge entre le vécu et le besoin vital d'aimer et être aimée ?
parce qu'il n'y a pas d'issue?
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Si seulement je pouvais me libérer de toi sans pour autant te perdre
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Manque est, à mon sens, beaucoup plus une expérience théâtrale qu'une lecture. Cette lecture devrait se faire à haute voix et à quatre voix, ce qui serait déjà du théâtre. Quant aux metteurs en scène, ils doivent se régaler d'une oeuvre aussi libre. Ma note mitigée ne reflète que mon ressenti de lecture, seule et à voix basse (je l'ai lu à la bibliothèque !).
Entre les quatre voix de cette pièce, on distingue des monologues enchâssés dans des dialogues, des dialogues de sourds, des dialogues où les répliques sont distendues par d'autres dialogues, de vraies discussions. Et puis des monologues, parce que la solitude est la caractéristique première de ces personnages parlant. Quatre fils disjoints qui se nouent, s'emmêlent, se détachent, en aspirant à être coupés, mais pas seuls. La mort est un autre thème majeur de la pièce comme un fil rouge et une fin inéluctable. Entre la solitude et la mort, le besoin d'amour, le besoin d'un ou d'une autre et puis le désespoir.
La poésie du texte est surtout dans le rythme. Il s'agit de lire la pièce ni trop lentement, ni trop vite, d'entrer en résonance avec ses phrases pulsées (parfois ce rythme se rompt à la faveur d'un monologue ou d'une pause).
A l'issue de ma lecture, je me suis posée deux questions. 1. Pourquoi la pièce s'arrête ? Je n'ai pas ressenti dans le texte l'avènement d'une "chute". Pourquoi pas deux pages plus tôt ou deux pages plus tard ? 2. Les mots sont-ils interchangeables, sont-ils si importants ? Sarah Kane aurait-elle pu écrire la même pièce (exactement la même) en changeant les répliques des personnages ? Dit autrement, un metteur en scène peut-il inverser ou modifier les répliques des personnages sans que le sens de la pièce en soit changé ?
Sarah Kane propose en tout cas un théâtre étonnant qui le grandit en tant qu'expression artistique. Il faut que je vois jouer cette pièce et dans plusieurs mises en scène si possible !
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Cette oeuvre m'a laissée quelque peu perplexe tout au long de la lecture que j'en ai faite. Mon coeur balance entre l'incompréhension face à des personnages et des dialogues incohérents et absurdes et l'ébahissement que j'ai ressenti par tant de puissance dans les mots en si peu de pages.

J'ai été emportée par un flux de sentiments contradictoires en ne sachant pas où j'allais avec des personnages dont on ne connaît rien hormis la première lettre que l'on suppose être celle de leur prénom. Nous avons l'impression, du fait de leurs paroles décousues, qu'ils ne dialoguent pas les uns avec les autres mais plutôt qu'ils se parlent à eux-mêmes alors qu'ils font face à une grande souffrance et un profond tourment.

Aucune explication ne nous est donnée: les phrases ont un sens plus profond que nous ne pouvons comprendre car tout est très mélangé au point que les répliques n'ont plus de signification rationnelle.

le langage est cru et n'hésite pas à nous confronter à la cruauté du monde et à nous montrer l'absurdité de la société.

Je n'ai pas compris tous les propos des personnages mais les sentiments qu'ils véhiculent sont très forts. Cela a rendu ma lecture assez hors du commun et très puissante.
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Cette pièce est la plus compliqué de la dramaturge. Bien que j'apprécie sa poésie, sa rythmique, sa violence, sa brutalité et surtout son côté expérimental, notamment très inspiré par Beckett et Fassbinder (avec Preparadise Sorry Now), j'ai vécu une mauvaise expérience de travail avec cette oeuvre, d'où ma note plus basse qu'à l'accoutumé pour du Sarah Kane.
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