Extrait de ma chronique :
"Le tout compose ce que Kane nous présente comme une université, mais qui est, à l'évidence, plus qu'une école de la vie, une manière d'asile psychiatrique, sur lequel règne un docteur fou, Tinker, et où l'on désapprend à aimer à grand renfort de coups et de cachets (
Liliane Campos parle très justement à ce propos de "vivisection amoureuse"). La pièce est d'ailleurs dédié aux patients et au personnel de ES3, "l'unité dans laquelle Kane a résidé dans un hôpital psychiatrique londonien" (comme l'explique
Liliane Campos) : il est donc possible de la lire comme une critique de l'institution psychiatrique, mais aussi, plus généralement, comme une critique féroce de notre société et de ses normes aliénantes.
Parvenu au bout de la représentation imaginaire que nous nous sommes faite de cette pièce à la fois sombre et lumineuse, que nous reste-t-il en mémoire ? Outre le sentiment d'avoir vu dévoilée une vérité aussi profonde qu'elle est hideuse, nous avons en tête des images dignes d'un giallo de
Dario Argento, mais aussi quelques répliques, comme celle-ci (page 43 de la pièce) :
"– Si vous pouviez changer une chose dans votre vie, rien qu'une, vous changeriez quoi ?
– Ma vie."
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