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Critique de kielosa



Ce petit opus de tout juste 100 pages a le double mérite de rendre hommage à un des plus valeureux reporters que le monde ait connu, le journaliste d'origine polonaise, Ryszard Kapuscinski (1932-2007) et de mettre les pendules à l'heure à un moment où la profession de journalisme traverse une période difficile à cause du développement inquiétant du "fake news" et l'organisation de fausses informations à travers les réseaux sociaux, telle l'usine à trolls de Saint-Pétersbourg par exemple.

Le professeur de lettres Patrice Kleff, assisté par Lucie Szechter, pour la rubrique "Un livre, un film" et par la traductrice professionnelle, Véronique Patte, a fait un excellent travail en constituant un dossier qui regroupe des textes importants et de notes pertinentes de maître Kapuscinski relatives à ce beau métier de journaliste.

Avant d'entamer une carrière comme administrateur au Parlement européen, mes premiers pas professionnels ont justement été dans le journalisme, comme collaborateur au magazine belge "Spectator", qui n'existe plus et qui était comparable à "L'Express" en France. C'est de cette époque que date mon admiration pour Ryszard Kapuscinski et son grand confrère français, Albert Londres (1884-1932).

Au fil des années, j'ai pratiquement tout lu du globe-trotter polonais et encore récemment une sélection d'écrits de lui et de sa compatriote et amie, Hanna Krall, réunis dans un bel ouvrage "La mer dans une goutte d'eau", que j'ai eu grand plaisir à commenter ici le 20 novembre dernier.

Cet ouvrage qui est avant tout instructif, a été édité chez Flammarion dans leur excellente collection "Étonnants Classiques" qui présente des textes abrégés avec dossiers destinés aux lycées et collèges.

Après une brève histoire des médias, illustrée par un fascinant tableau chronologique de 1452 (invention de la presse de Gutenberg) à 2010, comme "quatrième pouvoir" après les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et comme un indispensable contre-pouvoir, le fascicule présente un résumé succinct de la carrière journalistique de Kapuscinski.

Suit alors le "Autoportrait d'un reporter" proprement dit, soit le recueil de textes laissés par Kapuscinski comme oeuvre posthume, qui couvre une multitude de questions, telles l'indépendance de la presse, la neutralité et les risques du correspondant de guerre, l'objectivité du journaliste, les méthodes d'interview, la course à l'information et le marché de l'information. Ces aspects du monde du journaliste sont suivis par toute une série de photos sur la construction de l'information, où l'on voit entre autres une photo prise par l'auteur lui-même en 1975 d'enfants soldats en Angola.

La dernière partie du livre constitue un dossier avec un reportage de l'auteur sur la révolution iranienne et le Shah et ses vues sur la déontologie journalistique.
L'ouvrage se termine avec le thème "Un livre, un film", et la controverse autour du film "Spotlight" du régisseur américain Tom McCarthy de 2015.
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