L'homme qui cesse de s'étonner est un être creux, son cœur est calciné.
En un mot, pour Hérodote le multiculturalisme du monde est un phénomène vivant, un tissu palpitant, ou rien n'est donné ni défini une fois pour toutes, mais se transforme constamment, change, trame de nouvelles relations, établit de nouveaux contacts.
Je suis semblable à ces vieux livres qui finissent par moisir faute d'avoir été lus.
Il ne reste plus qu'à dérouler le fil de la mémoire et à secouer de temps à autre la poussière qui s'y trouve déposée. - SENEQUE
- ( 1ère page)
Pour la défense de leur langue, ils étaient prêts à donner leur vie (...) l'identité passe par la langue que l'on parle. Par exemple, un Bengali est un individu dont la langue maternelle est le bengali. La langue est même plus qu'une identité, c'est un visage, une âme. Les conflits sociaux, religieux, nationaux peuvent aussi dégénérer en guerres linguistiques.
L’altérité n’offusque jamais Hérodote, il ne la blâme à aucun instant, au contraire il essaie de mieux la connaître, la comprendre et la décrire. Selon lui, les particularités ne sont là que pour souligner l’unité de l’humanité, pour témoigner de sa vitalité et de sa richesse.
Cette langue basée sur des expressions du visage et des gestes subtils est beaucoup plus sincère et vraie que la langue écrite ou parlée, car elle tolère difficilement le mensonge et l'hypocrisie. La culture chinoise a sans doute élaboré l'art du visage immobile, du masque impénétrable et du regard vide afin que l'homme puisse dissimuler des pensées dangereuses et se mettre à l'abri derrière ce rempart.
Provincialisme temporel
p. 279 Je craignais de tomber dans le piège du provincialisme. La notion de provincialisme est souvent associée à l’espace, le provincial étant une personne dont la pensée se réduit à un espace marginal auquel il attribue un importance excessive, universelle. Mais T. S. Eliot nous met en garde contre un autre type de provincialisme, celui du temps. « A notre époque, écrit-il dans son essai sur Virgile en 1944, où les hommes sont plus que jamais enclins à confondre sagesse avec savoir, savoir avec information, où ils tentent de régler leurs problèmes par la technique, on voit apparaître une nouvelle sorte de provincialisme non pas de l’espace, mais du temps ; l’histoire n’est plus un qu’une chronique d’inventions humaines qui ont fait leur temps et on été mises au panier ; le monde est devenu la propriété exclusive de vivants, de laquelle les morts sont rejetés. Le danger de ce type de provincialisme est que nous tous, hommes de la planète, risquons de devenir des provinciaux, quant aux récalcitrants, il ne leur reste qu’à devenir des ermites. »
L’Inde a été ma première rencontre avec l’altérité. Cette découverte exceptionnelle et fascinante a par ailleurs été pour moi une immense leçon d’humilité. Je suis revenu de ce voyage honteux de mon ignorance, de mon manque de culture et de savoir. Cette expérience m’a fait prendre conscience qu’une autre culture ne dévoile pas ses mystères d’un simple coup de baguette et que la connaissance d’autrui nécessite une longue et solide initiation.
Cette langue basée sur des expressions du visage et des gestes subtils est beaucoup plus sincère et vraie que la langue écrite ou parlée, car elle tolère difficilement le mensonge et l'hypocrisie. La culture chinoise a sans doute élaboré l'art du visage immobile, du masque impénétrable et du regard vide afin que l'homme puisse dissimuler des pensées dangereuses et se mettre à l'abri derrière ce rempart.
Hérodote et les hommes qu'il rencontre m'intriguent dans la mesure où le contenu de nos reportages provient essentiellement des hommes, la qualité de notre texte est tributaire de notre relation à autrui, de la nature et de la température de cette relation.