Je pense qu’il est temps que tu saches que je suis amoureux de toi, Lisa. Que tu es mon rayon de soleil à moi depuis très longtemps. Et que je n’ai pas l’intention de te laisser quitter mes bras.
« Elle ouvrit le battant et, au moment où les premiers rayons s’infiltrèrent à l’intérieur, elle recula vivement et vint se heurter direct contre mon torse. Ah, là, là, je pourrais continuer ainsi toute la journée. Et à moins que je ne sois complètement à côté de la plaque, j’eus l’impression qu’elle appréciait ce bref contact corporel elle aussi. »
Elle posa les yeux sur le morceau de fruit juteux, puis les releva sur moi et hocha la tête.
- D’accord, ça marche.
Voilà qui signalait mon top départ. Ravi, je pris le citron vert perché au-dessus de ma téquila, heurtai mon verre avec celui de Philip et tendis la tranche à Lisa.
- Mords.
- Quoi ?
- Mords, répétai-je.
Reposant le verre, je tournai la visière de ma casquette de manière à ce qu’elle se retrouve dans ma nuque, histoire qu’elle ne vienne pas la cogner dans les yeux. Et puis, je vidai le shot d’alcool, dont le goût acéré me brûla la gorge. Ses prunelles rivées aux miennes, Lisa baissa la tête et croqua dans le fruit que je lui tendais.
Avec une grimace, elle sursauta et eut un mouvement de recul. OK, ça ferait l’affaire. Je jetai le citron dans mon verre vide, passai la main dans son cou et sous ses cheveux si doux. Le moment n’était pas à la réflexion, autrement je risquais de changer d’avis… pour son bien, pas pour le mien.
« Waouh. Alors ça, je ne m’y attendais pas. Bon sang, comment répondre ? Par un mensonge ? La vérité ? L’attraper par le cou et la plaquer contre moi pour la dévorer d’un baiser ? Si la dernière option avait de loin ma faveur, je doutais qu’elle ne tourne à mon avantage. J’éclatai donc de rire et optai pour une semi-vérité assez proche de mon ressenti, au fond.
— Mieux vaut que tu ne le saches pas. »
Il n'y avait personne pour me retenir ici. Personne pour me dire de revenir demain, qu'on discute. Personne pour me souhaiter une bonne nuit. Juste une fille blessée, qui referma la fenêtre derrière moi
"Il n'y avait personne pour me retenir ici. Personne pour me dire de revenir demain, qu'on discute. Personne pour me souhaiter une bonne nuit. Juste une fille blessée, qui referma la fenêtre derrière moi."
Je la voulais là, auprès de moi à nouveau. Je voulais être la première pensée qui l’effleure au matin et la dernière personne à lui souhaiter bonne nuit. Je voulais tout d’elle.
Il faut croire que j’ai les sens aiguisés en la matière. Je lis tellement d’histoires romantiques que je sens ça à des kilomètres à la ronde quand un garçon tombe amoureux d’une fille.
“Mais le meilleur, demain, c’était que la fille de mes rêves serait là.”
Je trottai jusqu’à la balle et shootai fort dedans.
Lisa la rattrapa de nouveau.
Levant les yeux au ciel, je me passai les mains sur le visage.
— Sans les mains, Matthews !
On échangea ainsi notre troisième tir et cette fois, elle fit juste un pas de côté pour laisser passer le ballon. Sans l’arrêter. Non, elle déconnait, là.
— Qu’est-ce que tu fiches ?
Je la rejoignis au trot.
— Tu as dit sans les mains, lâcha-t-elle sur un ton sec. Tu veux que je l’attrape avec mes dents ou quoi ?
— Non, je te suggère fermement de ne pas faire ça. (Je grimaçai.) Pendant un match, tu seras amenée à intercepter la balle. Mais tu n’es pas autorisée à user de tes mains. Alors, utilise ton corps pour la bloquer. Tes épaules, ta tête, mais surtout ta poitrine.
— Aha, alors il va y avoir un tout petit problème, là. (Elle se prit les seins à deux mains.) J’ai ça !