Vivez éveillé et vous aurez eu une plus belle vie que le somnambule.
Vous avez déjà essayé d' apprendre à lire à quelqu' un ? .../...Nous avons tendance à considérer comme une évidence notre aptitude à extraire un sens d' une page d' écriture, alors qu' en fait ce n' est rien de moins qu' un miracle, et si nous n' apprenions pas à l' exercer à un âge où l'on croit encore à la magie, le taux de réussite serait dérisoire.(p339)
Le véritable bonheur platonique est la fusion de deux esprits.
La question du libre arbitre est aussi vieille que la philosophie elle-même, et le débat toujours aussi féroce qu'il l'était il y a deux mille ans. Et même davantage, peut-être, car tandis que notre monde devient de plus en plus connu, quantifié, mécanisé et contraint - l'emprise de la technologie sur nous plus forte de jour en jour, la science lissant les contours de la réalité -, les gens semblent proportionnellement avides de prouver que les êtres humains sont l'exception à la règle et que nous ne sommes pas préprogrammés mais libres. (p. 305)
De nos jours on n' est jamais trop méfiant , la paranoÏa n'est plus regardée
comme une pathologie mais une marque de bon sens
Je venais d'un lycée public où mon professeur de sciences naturelles, un chrétien évangéliste, pouvait refuser de nous enseigner la théorie de l'évolution, préférant consacrer deux fois plus de temps à la biologie moléculaire (...). (p. 47)
C'est désormais un cliché de dire que le savoir est un pouvoir, mais, enfant, je compris peu à peu la force éruptive ne serait-ce que d'une seule idée nouvelle, en particulier pour l'image de soi. (p. 40)
Et, enfin, il y avait la tête de Nietzsche. Une demi-tête. La moitié gauche, pour être précis. Je l’avais trouvée sur un marché aux puces à Berlin-Est. Je serais bien en peine de vous dire ce que je faisais là-bas (sur ce marché aux puces, j’entends ; je sais très bien ce que je faisais à Berlin : je dilapidais une énième bourse de voyage pour mener d’énièmes recherches en vue de mon interminable mémoire de thèse).
Est-ce un choix si vous êtes ivre ? Si vous avez connu l'enfer et que vous en êtes revenu ? Et si votre propre fils se paye votre tête, vous insulte, vous traite d'alcoolique ? Est-ce un choix, là aussi ? Autre chose : à quel moment ce choix s'opère-t-il ? Est-ce un lent processus mental ? Ou ce choix n'en devient-il un que lorsque vous vous levez et que vous ôtez votre ceinture ? Lorsque cette ceinture entre en contact avec la nuque de votre fils ? Lorsqu'il commence à saigner ? Le choix se fait-il à cet instant-là ou bien est-ce le point culminant d'un processus démarré des années plus tôt, quand vous avez engrossé une fille sur la banquette arrière de votre Oldsmobile 442 ? La violence du présent était-elle tapie sous la terre pendant tout ce temps, occupée à germer, à gronder en silence, si bien que ce que nous voyons ici et maintenant n'est que son éclosion à la lumière du jour ? Et, dans ce cas, qu'est-ce qui fait que vos choix vous appartiennent ? Auriez-vous pu les stopper ? (p. 31-32)
L’Amour : Savoir anticiper les besoins de l'autre, lui procurer ce qu'il ne peut ou ne veut pas demander