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Julie Sibony (Traducteur)
EAN : 9782355840265
471 pages
Sonatine (15/10/2009)
  Existe en édition audio
3.52/5   3027 notes
Résumé :
JESSE KELLERMAN
LES VISAGES

La plus grande œuvre d'art jamais créée dort dans les cartons d'un appartement miteux. Ethan Muller, un galeriste new-yorkais, décide aussitôt d'exposer ces étranges tableaux, qui mêlent à un décor torturé, d'innocents visages d'enfants. Le succès est immédiat, le monde crie au génie. Mais un policier à la retraite croit reconnaître certains visages : ceux d'enfants victimes de meurtres irrésolus…
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Critiques, Analyses et Avis (373) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 3027 notes
Epatée. Scotchée. Que dis-je. Epoustouflée. Emerveillée de voir comment je gobe encore en toute naïveté ce que me raconte la 4ème de couverture.
Avec la bénédiction du NY Times, du Guardian et de Harlan Coben (non, ne ricanez pas…), je me suis donc embarquée dans « le meilleur thriller de l'année » et « une intrigue machiavélique ». Je me demande si ce sont là des circonstances atténuantes, puisque j'aurais dû me rendre compte depuis bien longtemps qu'un tel auto-encensement par un éditeur, à coup de références plus ou moins illustres, ne sert qu'à pousser à la consommation sans garantie de qualité, quitte à fourguer de la camelote.
Je ne dis pas que le bouquin est mauvais, mais quand on s'attend à une intrigue échevelée « loin des polars calibrés habituels », on est déçue. En fait de « tension maximale », on est plutôt dans la saga familiale étalée sur 150 ans avec ses inévitables lourds-secrets-du-passé-qui-conditionnent-le-présent, mêlée à un « cold case » pédophile qui sera rouvert par la grâce d'une découverte artistique aussi fortuite que phénoménale. Et quant au côté « non-calibré », on a déjà lu plus original que ce jeune galeriste tombé dans le milieu artistique pour se rebeller contre le monde des affaires de papa, et qui pourtant ne cherche qu'à amasser du fric en dénichant le peintre du siècle, tant qu'à faire en se lançant dans une enquête pseudo-policière pour tromper son ennui.
Las ! ça n'a pas suffi à tromper le mien, d'ennui. Malgré quelques remarques sulfatées sur l'univers de l'art et ses mesquineries, c'est un peu trop emberlificoté, sans réel style, avec une fin bâclée et prévisible depuis la moitié du livre.
Vite lu, vite oublié, comme ces Visages peints par Victor Crack (patronyme plutôt ironique, quand on y pense…).
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Sentiment contrasté avec ce roman "Les visages" encensé par les médias comme un livre incontournable. Car franchement, tout ce patacaisse médiathique parait ridicule devant ce polar certe très ingénieux par son idée de départ, mais qui très vite nous laisse dubitatif. le narrateur n'est guère attachant, l'histoire se traine et certains passages sont à mourir ... d'ennui. Ajoutez à celà une fin prévisible et baclée, et vous aurez l'impression de vous être fait arnaquer par la marchandise. Vendu comme un thriller machiavélique,
le bouquin de Kellerman ne suscite jamais les émotions que l'on attend d'un vrai thriller. Oubliable.
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Dans la famille Kellerman, je demande… le fils !
Jesse Kellerman est le fils des écrivains chevronnés, Jonathan et Faye Kellerman, tous deux experts en écriture de polars bien ficelés, et Les visages est son premier roman. Papa et maman sont-ils fiers de leur progéniture ? On peut le penser. Ce roman, élu meilleur thriller de l'année par le Guardian, est un véritable coup de maître !
Ethan Muller, le narrateur, est le dernier rejeton d'une famille de nantis New-Yorkais, et il a choisi un boulot pas trop fatiguant : galeriste ! Son travail le maintient dans son milieu d'origine, fréquenté par les bobos, les artistes névrosés et les milliardaires incultes. Ethan cherche à s'affranchir de l'emprise familiale, qui l'étouffe, et à voler de ses propres ailes. Sa relation avec son père, homme d'affaires fortuné, est compliquée et distendue. le contact passe par Tony Wexler, l'associé de son père qui au fil des années, a fini par se substituer au père trop souvent absent.
Tony appelle un jour Ethan pour lui montrer quelque chose. Des dessins, en grande quantité et de très bonne facture, formant un étrange et gigantesque puzzle, ont été découverts dans un appartement abandonné par son locataire, ça vaut peut-être le coup d'y jeter un oeil…
Ethan Muller décide de monter l'exposition malgré l'absence de Victor Cracke, l'auteur des dessins qui reste introuvable. le succès est immédiat. Ethan est alors contacté par Lee McGrath, un vieux flic à la retraite, qui croit reconnaître dans certains portraits de l'exposition le visage des victimes d'assassinats non élucidés, vieux de quarante ans. Victor Cracke est-il impliqué dans ces meurtres ? Avec l'aide de Lee, puis de sa fille Samantha, Ethan va reprendre l'enquête à zéro.
Le roman alterne deux niveaux de récits qui finiront par converger : la recherche de l'insaisissable Victor Cracke, une incroyable quête qui va profondément bouleverser la vie d'Ethan et redonner du sens à son existence désoeuvrée de fils à papa ; et l'histoire d'une saga familiale, celle des Muller, se déroulant sur plusieurs générations entre 1847 à aujourd'hui, racontée sous forme d'interludes, qui fourniront bien entendu les clés du roman.
Ce livre, qu'on ne peut lâcher en cours de route, est incontestablement une réussite. La personnalité d'Ethan est attachante et ses motivations concernant l'enquête vont évoluer au fil du temps. Pris au jeu, le personnage s'humanise, s'éloigne de son milieu d'origine trop artificiel, et fait de la réussite de son enquête une affaire personnelle. Parallèlement, les éclairages apportés par les flashbacks sont de plus en plus ciblés, les pièces du puzzle s'emboîtent et se répondent pour donner une vue d'ensemble inattendue et une grande cohérence à l'histoire. L'émotion culmine dans le final éblouissant, qui pose la dernière pièce du puzzle.
Récompensé par le Grand Prix des lectrices de Elle en 2010, ce roman est manifestement le coup d'essai d'un auteur à suivre.
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Le premier roman de Jesse Kellerman est sans doute très prometteur. On ressent derrière le manque d'expérience les pulsations d'un romancier qui va surprendre.
L'intrigue originale calquée dans le monde de l'art permet d'exploiter les codes et les règles de cet univers impitoyablement sujet aux spéculations, à la mode et au génie des galeristes.

A mi-chemin entre thriller et roman social noir, le mélange de genres, qui pourrait apparaître à première vue comme farfelu, fonctionne bien et les récits se rejoignent finalement comblant les lacunes et rendant crédible un scénario un peu convenu.

L'auteur américain dont la lignée n'est plus à présenter, s'en sort plutôt bien !

C'est astucieusement construit, sans pour autant être complètement original, mais de fausses pistes en rebondissements et mené par une plume active et ciselée, Les Visages nous offre un bon moment de lecture !

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Jusque là Ethan Muller était un galeriste new-yorkais sans grande envergure, un fils à papa issu d'une riche famille, s'occupant d'art un peu par snobisme un peu en rébellion contre son industriel de père. Tout change le jour où le bras droit de ce père l'emmène dans un appartement misérable pour lui montrer des cartons. A l'intérieur, des milliers de feuilles en format A4 couvertes de dessins qui forment un gigantesque puzzle. Leur auteur, Victor Cracke, a disparu et Ethan peut disposer des dessins à sa guise. Il fait donc taire ses scrupules et organise une exposition qui rencontre un succès sans précédent. Pour Ethan, c'est la gloire tant espérée et tant pis si l'artiste n'a pas donné son accord. Il sera toujours temps de négocier s'il réapparaît un jour. Mais le galeriste n'aura pas le temps de savourer sa réussite bien longtemps. Non loin de là, Lee McGrath un flic à la retraite reconnait sur les dessins les visages d'enfants assassinés il y a 40 ans de cela. Ethan a-t-il fait fortune grâce à l'oeuvre d'un artiste aussi génial que fou? le jeune homme ne peut pas fermer les yeux et se lance dans une enquête sur les traces de Victor Cracke.


Alors non ce n'est pas LE thriller qui fera frissonner d'angoisse ,terrorisé par une intrigue sanglante et machiavélique! Quoi que...En découvrant l'histoire de la famille Muller l'auteur distille dans des interludes qui viennent couper le récit initial, on ne peut s'empêcher d'avoir la chair de poule. Issus d'un marchand ambulant qui a débarqué d'Europe au début du XIXè siècle, les Muller ont bâti un empire industriel mais au prix de quelques sacrifices, quelques secrets bien enfouis, quelques cadavres dans le placard. Ethan, le dernier héritier s'est éloigné de sa famille pour voler de ses propres ailes. Mais en enquêtant sur le mystérieux Victor Cracke, il va plonger dans le passé des siens. Pas un thriller donc mais un roman noir et une saga familiale, au suspense bien menée et contée par un Ethan Muller un rien prétentieux, un zeste ironique dont la personnalité superficielle gagne en épaisseur et en humanité au fil de son enquête et de ses terribles découvertes.
Si le talent est héréditaire, Jesse KELLERMAN a été servi sur un plateau et il a su exploiter ce don atavique. Son livre est passionnant de bout en bout, il se dévore avec curiosité et angoisse. Il ne faudrait pas passer à côté sous prétexte que ce n'est pas le thriller annoncé en quatrième de couverture.
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Citations et extraits (152) Voir plus Ajouter une citation
Mes mains tremblèrent en prenant la photo que me tendait Samantha. Je ressentais un mélange d'émotions - de la tristesse, du soulagement, de l'excitation -, mais, avant tout, je me sentais trahi. Au début, il n'existait pas. Au début, c'était moi qui l'avais créé ; j'étais la force motrice. Et puis, alors que nous nous lancions sur ses traces, j'avais été contraint d'abandonner ces croyances, par lambeaux et non sans douleur. J'avais parlé à des gens qui le connaissaient. J'avais goûté ses pommes. J'avais marché dans ses pas. Il était devenu de plus en plus réel et, de crainte de le perdre complètement, j'avais essayé de la rattraper. Au lieu de le minimiser, je m'étais mis à le grossir. Alors j'espérais que, le jour où je poserais enfin les yeux sur lui, il serait un peu plus que ça : plus qu'un nom en caractères d'imprimerie, plus qu'un assemblage de gris confus et de blancs crayeux, qu'une donnée administrative confidentielle ; plus qu'un petit bonhomme aux allures de golem malheureux. Je voulais quelqu'un de monumental ; je voulais un totem, un superman ; je voulais le signe qu'il faisait partie des élus ; je voulais un halo sur sa tête ou des cornes de diable à son front, n'importe quoi, n'importe quoi pour justifier les changements radicaux qu'il avait imprimés à ma vie. C'était mon dieu, et sa banalité me faisait honte.
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Une partie de ce qui nous attire chez les artistes est leur altérité, leur refus du conformisme, leur majeur brandi au visage de la société, de sorte que c'est précisément leur a- ou immoralité qui confère à leur travail une valeur artistique et non académique. On sait que Gauguin était dégoûté par la civilisation. Il déclara aussi que l'art était plagiat ou révolution. Et personne n'a envie de passer pour un plagiaire. Les peintres sans le sou se consolent en rêvant au jour lointain où leur folie sera admirée comme génie précurseur.
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Je ne faisais pas exception. J’étais un adorateur du génie ; c’était celui de savoir le dénicher dans une pile. Je m’étais construit une carrière grâce à ce talent et, ce faisant, j’avais fini par croire que je pourrais moi-même atteindre au génie. Qu’ils vivent bien ou dans la misère, j’étais convaincu en tout cas que les génies vivaient plus intensément. Voilà ce que je voyais dans l’art de Victor Cracke. Voilà ce que je désirais. Voilà ce que je recherchais par procuration, ce que je pensais pouvoir obtenir et que je n’obtiendrais jamais.
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De nos jours, en particulier, il y a tout simplement trop d'oeuvres en circulation pour qu'une personne lambda puisse faire le tri entre les bonnes et les mauvaises. C'est le travail du galeriste. Nous sommes des créateurs aussi, sauf que nous créons des marchés et que notre production englobe les artistes eux-mêmes. Les marchés, à leur tour, créent des mouvements, et les mouvements des goûts, une culture, le canon de l'acceptabilité: en bref, ce que nous appelons l'Art avec un grand A. Une oeuvre d'art devient une oeuvre d'art - et un artiste un artiste - dès l'instant où je vous fais sortir votre chéquier.
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Sitôt le marché conclu, je détectai un changement dans l’attitude de Hollister [acheteur d’art], un brusque regain de confiance. Maintenant qu’il était le possédant, il savait comment se comporter. Les hommes de son espèce pensent que rien ne peut leur échapper, qu’il s’agisse d’un terrain immobilier, d’une oeuvre d’art, d’un trait d’esprit ou d’une personne. Une fois qu’ils ont payé et que l’ordre est rétabli, ils peuvent se conduire à nouveau en maîtres de l’univers.
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