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Citations sur Je suis noir et je n'aime pas le manioc (19)

Ne dîtes pas à la France qu'elle est multiraciale. Elle se croit multiculturelle.
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La France a su assimiler - et non intégrer, d'ailleurs c'est la même chose dans le dictionnaire - tous les courants migratoires blancs ayant frappé à sa porte. Saura-t-elle relever le pari de la multiracialité ? Saura-t-elle sortir éternellement d'une logique fébrile qui n'ose pas reconnaître qu'il y a aujourd'hui en France 12 millions de résidents qui ne sont pas des Blancs européens, mais des Maghrébins et des Noirs, ce qui représente un habitant sur cinq ; et qu'il y a désormais des salles de classes où l'on ne trouve pas un seul Français de souche ; et que c'est une réalité que l'on ne cache plus ; et que tous ces débats sur l'intégration sont obsolètes ; que tout ce qu'on demande à chaque habitant est de vivre comme on vit en France et non comme on vit dans le pays de ses lointaines origines.
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La France ne veut pas être multiraciale, et pourtant elle l’est, même si elle s’entête à l’ignorer. Les débats se focalisent sur la terminologie - insertion, intégration, assimilation et que sais-je encore - à l'heure ou en région parisienne, dans certaines classes du primaire, on ne trouve pas un seul Caucasien, rien que des sémites, des chamites, et des mongoloïdes. Et la progression de la multiracialité ne va pas s'arrêter dans les vingt prochaines années, puisque ce sont les Noirs qui font le plus d'enfants. Il sufft pour cela de faire un tour à l'hôpital d'Evry-Courcouronnes. Une puéricultrice de ce centre hospitalier me disait en substance : « Si ces gens n'étaient pas en France, la maternité aurait fermé et moi je perdrais mon boulot ».
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Aujourd'hui, l'acharnement des professeurs à introduire la culture africaine à l'école, pour que ces enfants ne perdent pas leurs racines et pour qu'ils restent arrimés à leurs origines, est quasi-pathologique.
D'abord, permettez-moi de vous dire qu'il n'existe pas de culture africaine. La similitude entre un cadre de Douala, diplômé, urbain, et un agriculteur du Sahel ou de la forêt équatoriale, analphabète, rural, est la même que celle qui existe entre un cadre suédois ou un golden boy de Manhattan ou de la City et un agriculteur moustachu du sud de la Turquie, un pêcheur de la Tchétchénie ou du Gitan de Bulgarie.
La culture est un élément social et non ethnique même si l'ethnie sert souvent d'espace social d'enracinement à un modèle culturel. Ce cas de figure se retrouve presque exclusivement en milieu traditionnel rural. Dans tous les cas, la culture reste un élément spatial et temporel. C'est la capacité de s'adapter à son milieu et à son temps. Moi, le Francilien, ce qui me relie culturellement à mon cousin qui n'est jamais parti du village d'origine de mes parents (espaces décalés), ou à celui qui vivait dans ce même village il y a un siècle (temps décalés), est certainement plus mince qui ce qui me relie à un Blanc de la région parisienne (espace commun) aujourd'hui (temps commun), ayant les mêmes caractéristiques sociologiques que moi.
(...)
Le problème réside dans le fait que tout le monde confond allègrement culture et valeur. La culture est l'adaptabilité à un milieu et à un moment. C'est la capacité à utiliser les outils (production), les langages (communication), les comportements (vie sociale) locaux pour vivre. La culture c'est hic et nunc, ici et maintenant. Elle est donc intimement liée aux notions d'espace et de temps.
(...)
Les valeurs sont, quant à elles, plus universelles. Celles qu'on attribue le plus à l'Africain sont le respect, la solidarité. Ces valeurs sont reconnues par la totalité du genre humain, du moins je l'espère. Seulement, leur traduction en élément culturels n'est pas la même partout. Ainsi, dans de nombreux pays africains, par respect pour son âge, on ne regarde pas un adulte dans les yeux. En France, quand quelqu'un vous parle, par respect, vous le regardez dans les yeux, qu'il soit votre aïeul ou votre petit-fils. Je me suis laissé dire que quelque part dans le monde (en l’occurrence au Sri Lanka), il existe un peuple qui dit oui en secourant la tête de gauche à droite. Imaginez un membre de ce pays persistant à utiliser cet outil culturel en France!
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Après le racisme diabolique vient le racisme angélique, fait de paternalisme, d'apitoiement sur le sort de ces pauvres gens. C'est la résultante du sanglot de l'homme blanc pris de remords pour l'ancestral racisme diabolique de son peuple envers le noir. Je ne nie pas qu'il y ait de la sincérité dans les sentiments et les sanglots. L'action humanitaire et une certaine forme de coopération en sont les manifestations les plus visibles. Après tout, toute larme n'est pas que saurienne, c'est-à-dire qu'il n'y a pas que les crocodiles qui pleurent ! Mais de même que le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions, sous prétexte de racheter la vilenie passée, l'on enfonce encore le noir par complaisance coupable et infantilisante de Dame patronnesse.
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La mondialisation ne fait rien d'autre que faciliter la migration des cultures d'un pays à l'autre. Le café, le thé, le Mc Donald's, le nem, le tiebdien, le couscous, tous ces éléments exotiques participent à l'enrichissement multiculturels de la France et un jour, de multiculturels, deviennent tout simplement culturels.
Il y a une dizaine d'années, la publicité du couscous que l'on disait arabe était faite par des Arabes. Qui ne se souvient de l'accent et des mimiques du type enturbannée et en djellaba qui disait: "Couscous Garbit, c'est bon comme là-bas dit !" Et l'autre à l'accent et au port tout aussi arabesques qui lui répondait en se triturant le bouc: "Ye souwis d'acco'." Aujourd'hui, personne n'irait contester la place du couscous dans la culture gastronomique française, dont la publicité est d’ailleurs faite désormais par de vieilles Bretonnes en tenue traditionnelle: "Tipiak; Pirate !" Qui dit mieux en matière de France très, très profonde ? Bye bye couscous, Garbit de là-bas ! Bonjour, couscous Tipiak bien de chez nous. Mais Tipiak ou Garbit, la couscous, lui, n'a pas changé. Ce sont les mentalités qui ont évolué pour l'adopter et pour le "désétrangéiser", pour le désaliéner.
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Si l’on accepte que la fierté est le sentiment de la satisfaction légitime devant le succès, la conquête, et non devant un héritage, une valeur innée, on se demande à quoi rime cette revendication de la fierté d’être noir. En effet, un Noir, un Blanc, un Jaune ou un Rouge ont tout à fait légitimité à être fiers de leur diplôme, de leur voiture, de leur cheptel de bovins ou de femmes que l’on nomme harem là où c’est autorisé, de la réussite de leurs enfants. James Brown peut être fier de son succès dans la musique. Mais je ne comprends pas les raisons d’être fier de la couleur de la peau qui n’est pas le fruit d’une conquête, à peine le lot d’un jeu de hasard.
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Alors mon brave, dit un officiel français à un émigré convalescent dans un hôpital de Bamako :
- Alors, toi content repartir en France regagner sous ! Toi faire quoi en France ?
- Je suis Professeur de littérature à la Sorbonne, monsieur
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En France comme aux Etats-Unis- et en Afrique évidemment-, plus que dans tous les autres pays, le Noir est fondalement un être subalterne.Ceci est dû à la place que le travailleur immigré, comme le le Négro-américain aux USA, occupe sur l'échelle sociale et dans les représentations de la société.
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Dans un cours de médecine, le professeur demande à une étudiante :
-"Qu'est-ce qui chez l'homme augmente sept fois son volume quand on l'excite ?"
La jeune fille est rouge de confusion et ne réussit pas à s'exprimer. Le professeur se rend compte de son trouble.
"Eh bien, mademoiselle, reprend-il, c'est l'iris de l'oeil. Et ce à quoi vous pensez, permettez-moi de vous mettre en garde. Vous risquez d'aller devant de grosses désillusions".
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