Premier livre que je lis de cet auteur. Je me garde "
Je suis noir et je n'aime pas le manioc" que l'on m'a également prêté pour un peu plus tard. Il s'agit ici plutôt d'un témoignage. Comment, le christianisme est arrivé au Cameroun avec la colonisation. Imposé, comme tout le reste. C'est son grand-père qui a subi la nouvelle religion et a dû laisser ses dieux animistes au placard. Cependant, pas de manichéisme chez Kelman. Rien n'est tout noir ou tout blanc, si j'ose dire. Et le christianisme, il y adhère complètement et y est très actif à travers des associations. Mais il va questionner notre besoin de Dieu et de religion de manière plus large. "C'est à la réflexion sur nos angoisses existentielles que ce modeste texte voudrait apporter sa contribution". Nous dit-il en introduction. On ressort de cette lecture avec un certain bien-être. Kelman ne juge pas, il se contente de dire, lui, ce qu'il fait ou pense à travers des aller-retours dans l'histoire de Jésus, comparant parfois son action en Palestine avec notre société actuelle. Mais il fait également des rapprochements avec l'Afrique, n'hésitant pas à égratigner Noirs et Blancs au passage. le chapitre sur sa dévotion mariale est réellement touchant, ainsi que la description de ses pèlerinages annuels n à Lourdes. Il émaille parfois son récit d'anecdotes et emploie volontairement un style teinté d'humour, rendant ainsi son texte plus léger, plus distancié. Il ne se prend pas au sérieux mais contente de se raconter. Et c'est très bien. C'est un livre que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse.