J'ai lu C.G.U dans le cadre d'un service de presse via Simplement.pro. Je connaissais déjà l'auteur via twitter, je suis ses concours de nouvelles quotidiens. Quand j'ai su qu'il avait publié son premier roman, j'ai donc eu très envie de le lire, d'autant que sa thématique allait me sortir un peu de mon train train de lecture quotidien. Je remercie donc KeoT pour m'avoir permis de lire son roman en numérique.
Dans C.G.U, on est dans un univers de geeks obsessionnels qui ne pensent qu'aux réseaux, aux codes et aux algorithmes à longueur de journée. C'est assez captivant, d'autant que les outils qu'ils manient sont ceux que nous utilisons aussi tous les jours. Mais là, on passe du côté obscur : darkweb, malware, trojans etc.
On ne s'y perd pas du tout; même pour des personnes qui n'y connaissent pas grand chose, c'est abordable. le texte est facile d'accès et l'auteur a également intégré des notes (de manière parcimonieuse, et avec un glossaire à la fin, c'est habile) pour guider le lecteur.
C'est dans le courant de l'intrigue que j'ai pu me perdre parfois. le style est saccadé, le rythme ultra rapide, à l'image de ces flux qui sont instantanés. Mais parfois, ça allait tellement vite que j'ai eu la sensation que ça ne collait pas trop. L'installation du noeud est rapidement brossée, alors que celui-ci est franchement énorme : j'aurais aimé ressentir davantage le suspense, la tension, et la peur sourde s'installer. Parfois, le rythme était tel qu'il m'est arrivé de "ne pas y croire".
Cependant, il faut préciser que dans le domaine du net, les choses vont vite, très vite, trop vite; on le sait tous. Tout se répand comme une traînée de poudre à vitesse grand V, donc il est logique en fait que le rythme de ce thriller accompagne cette rapidité structurelle.
Et en cela, il règne dans C.G.U une cohérence vraiment travaillée, entre le rythme, la succession des événements et la narration au présent d'énonciation, qui crée une instantanéité parfaite. le langage est également tout à fait approprié, correspondant à une jeune adulte de ce milieu. J'ai quand même parfois trouvé que Mélissa, la narratrice, avait certains tics de langage franchement agaçants; un langage un peu plus épuré de ces répétitions pénibles n'aurait pas desservi la cohérence qui règne dans ce récit.
Enfin, la rapidité de l'intrigue ne masque pas la réflexion assez glaçante sur le sujet. Il est bien question d'usurpation ici (et à ce sujet, le titre est vraiment bien trouvé et détourné) : usurpation informatique (piratage etc.) et identitaire (trahison etc.). J'ai particulièrement apprécié que Mélissa, personnage de roman, joue à plusieurs rôles dans le récit. Un personnage qui joue des personnages, je trouve ça assez intéressant dans un roman. Il y a un côté Big Brother dans ce roman qui est très réaliste, et franchement c'est assez flippant.
C.G.U est donc une lecture que j'ai appréciée, qui m'a changé de mes habitudes. Malgré quelques défauts et choses qui m'ont moins plu, c'est un premier roman prometteur, bien ficelé, qui présente des choses très intéressantes et que j'ai trouvé original.
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