AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 67 notes
5
10 avis
4
16 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
Un sujet insolite, un style charnel, Kiruna est un tout petit livre qui parle d'une chose impressionnante, la plus grande mine de fer du monde, dans un territoire au nord de la Suède, en Laponie.
De Kerangal s'y rend dans le cadre des résidences “mineurs d'un autre monde “.
À sa suite, nous atterrissons en pleine nuit à l'aéroport international de Kiruna. S’en suit alors une visite guidée des lieux actuels et de l'histoire d'une mine à ciel ouvert devenue souterraine en 1965, et au réseau routier souterrain le plus important du monde, 400 km. Mais, ne pouvant franchir le seuil au-delà du Musée de la mine, sécurité oblige, confidentialité, l'écrivaine est forcée à “arpenter la surface, imaginer le fond”, de ce corps vivant actif 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an.

De Kerangal a majestueusement relevé le défit de traiter un sujet très vaste à grande connotation humaine sur 146 pages d'un petit format 11x15.
De ce lieu politique et social que l'homme a transformé en un monstre qui menace de tout engloutir peu à peu, elle en palpe toutes les dimensions à l'échelle humaine, sous forme de petits paragraphes, tels des nouvelles, nous donnant à réfléchir sur l'avenir de l'équilibre écologique de la région. D'Alice la jeune géologue française qui semble y avoir trouvé son bonheur, aux émigrés Érythréens qui célèbrent leurs fêtes dans l'église de Kiruna, de Lars jeune responsable des relations publiques de la mine qui n'a pas voulu quitter son lieu de naissance, aux cuisinières d'un temps , les premières femmes de la colonie minière, elle nous esquisse un monde vibrant de vie et d'émotion sous le froid polaire du Grand Nord.

Un petit livre, un grand voyage ! Superbe !
Commenter  J’apprécie          899
Kiruna késako ?
Une ville de Laponie suédoise située à 150 kilomètres au nord du cercle Arctique, fondée au début du XXe siècle à proximité d'une des plus grandes mines de fer au monde, un gisement d'une exceptionnelle qualité.
Voilà succinctement le décor du dernier ouvrage de Maylis Kerangal.

Mais pourquoi Kiruna ?
Dans le cadre d'un programme de résidences artistiques intitulé « Mineurs d'un autre monde », carte blanche a été donnée à Maylis de Kerangal pour rendre compte de ses recherches, de son voyage, faire découvrir l'une des plus grandes exploitations minières au monde, raconter les hommes et les femmes qui écrivent et ont écrit l'histoire de cet espace hostile et gigantesque.
Un espace en danger, car « la ville s'effondre, elle est peu à peu engloutie par la mine. Des visions d'apocalypse surgissent – gouffres, brèches, glissements de terrain, maisons et silhouettes aspirées par le fond de la terre – quand il s'agit d'une menace plus insidieuse : édifices qui se froissent, béton qui se lézarde, trottoirs qui se fendillent comme du biscuit sec, béances et craquèlements. »
C'est bien sûr le résultat de l'exploitation intensive d'une mine qui produit 90 % du minerai de fer européen et qui fait vivre toute une région. Dilemme classique à la fois environnemental, humain et économique !
Alors, depuis 2004, il a été décidé de déménager l'essentiel de la ville à quelques kilomètres. Un gigantesque défi en cours.

Quid du "reportage" ?
Cet ouvrage est évidemment bien plus que cela et c'est tout son intérêt.
J'ai retrouvé avec plaisir le style, la précision, la sensibilité de l'écrivain Maylis de Kerangal, celle de Tangente vers l'Est, de Réparer les vivants.
En un peu plus de 150 pages captivantes, rythmées en courts chapitres rédigés avec une précision millimétrée, elle brosse un panorama fort bien documenté et assez complet, me semble-t-il, de ce qu'est Kiruna. Elle rend compte avec intelligence et finesse des enjeux aussi bien sociaux, environnementaux qu'économiques.
Maylis de Kerangal grand reporter : j'en redemande. Un témoignage captivant et instructif !
Commenter  J’apprécie          717
C'est un reportage, un guide initiatique, une carte postale, un nouvel exercice de style, un texte inédit sous un tout petit format très esthétique.

Petit mais costaud, où Maylis de Kerangal, changeant de registre à nouveau, nous invite à la suivre dans la découverte d'une cité minière aux confins du territoire suédois.
Kiruna.
A vue de nez je l'aurais située en Afrique (oui bah j'ai dû penser à Kirikou, tout le monde peut se tromper) alors que non. Ici les jours sont boulottés par la nuit et on se les gèle sévère, dans une ville érigée aux seules fins d'exploitation du plus grand gisement de fer au monde.

C'est un voyage didactique et insolite, lyrique et concret, à la Kerangal donc, puisqu'outre l'originalité de sa plume, l'on retrouve ici la subtile alliance entre humanisme et techniques chère à plusieurs de ses oeuvres. Pour les Maylis-addicts, par conséquent, allez-y, c'est encore de la bonne.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          5317
Lors de la dernière opération Masse critique, j'ai vu le dernier livre de Maylis de Kerangal : Kiruna.
Kiruna ? Connais pas !
L'auteur étant parmi mes valeurs sûres, je coche ce nom mystérieux sans chercher à savoir quoi que ce soit.
Et j'ai bien fait !
Maylis de Kerangal m'a emmenée en promenade à Kiruna et ce fut un grand plaisir de la suivre.
Kiruna, c'est une ville. Kiruna, c'est une mine.
C'est une ville bâtie sur une mine.
Kiruna est à dix-sept heures de train de Stockholm, dans le grand nord de la Suède, en Laponie suédoise.
C'est le bout du monde. C'est un autre monde.
Située dans une zone géographique aux conditions climatiques terribles, Kiruna n'aurait jamais dû voir le jour. D'ailleurs, jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, la ville n'existait pas. Kiruna ne doit son existence qu'à son sous-sol qui contient un gisement de fer d'une quantité et d'une qualité exceptionnelles.
Kiruna est une ville à part, une curiosité.
Maylis de Kerangal est allée à Kiruna et en a rapporté une sorte de carnet de voyage.
Elle raconte ce qu'elle a vu, mais pas seulement, car son texte se déguste par les cinq sens : à travers ce qu'on lit, on voit la ville, mais on l'entend, on la sent, on la touche et on la goûte aussi. C'est un festival de sensations.
Par petites touches, Maylis de Kerangal nous fait comprendre Kiruna, nous fait ressentir cette ville unique. Cette ville et ses habitants.
Pour écrire, elle utilise un langage précis, millimétré. Une très belle langue, généreuse et poétique.
Cette écriture que j'aime dans ses romans convient parfaitement au reportage dont il est ici question.
Jugez vous-mêmes : "J'ai voulu descendre dans la mine, passer la tête sous la peau de la planète comme on passe la tête sous la surface de la mer afin d'entrer dans une autre réalité aussi déterminante et invisible que l'est l'intérieur d'un corps humain. J'ai voulu vivre cette expérience, j'ai voulu l'écrire. Je suis partie à Kiruna."
Maylis de Kerangal réussirait à mettre de la poésie dans une notice de montage d'un meuble Ikea !
Je n'ai qu'un seul regret, la brièveté du texte. Cent quarante-six petites pages, et au revoir Kiruna. Mais ces pages sont intenses, et Kiruna vaut largement le déplacement.
Un grand merci à Babelio pour son opération Masse critique, ainsi qu'aux éditions La Contre Allée pour ce livre. Si le contenu m'a enchantée, le contenant n'est pas en reste : un très bel objet dans un tout petit format parfaitement adapté, comme un petit carnet.
Commenter  J’apprécie          482
Roman ou reportage ? Maylis de Kerangal a le chic pour nous emmener vers des contrées insolites. Ici, c'est dans les entrailles du Nord de la Suède. Elle y dissèque la vie des mineurs qui travaillent le long de ces centaines de kilomètres. Mine de fer exploitée par la société LKAB. Merci à Bookycooky d'avoir posé une critique pour un sujet qui me parle tout comme cette écrivaine avec 11 livres que je lis d'elle. J'aime beaucoup ce petit format. Bravo à l'éditeur.
Commenter  J’apprécie          355
Maylis de Kerandal raconte son séjour à Kiruna, première grande ville minière au monde.
D'une écriture poétique, elle effleure le froid, la dureté de la vie, les aurores boréales, les jeunes qui reviennent sur la terre de leur enfance ; une sorte de solitude tout au long des pages.
Un texte très court, sec et limpide.
Un moment de lecture qui, pendant une heure, nous emmène dans une contrée rude et lointaine.
Commenter  J’apprécie          330
Kiruna.
— A tes souhaits
— Merci.
— T'as encore marché pieds nus dans la neige ?
— Pire, j'ai caressé le cercle polaire qui a été privatisé par la World Company.
— Ah merde…

Kiruna ou comment le commandant Sylvestre des Guignols de ma jeunesse semble prendre les traits de Maylis de Kerangal au pays de la World Company rebaptisée LKAB pour l'occasion.
Dans le cadre d'un programme intitulé « Mineurs d'un autre monde », vas y ma poule, fais nous rêver.
Carte blanche à miss de Kerangal (adepte du format), commande de l'éditeur bref, un concept qui rapporte certainement mais que je trouve plus que discutable…
Un simple article bien ficelé de National Géographique sur le sujet m'aurait probablement beaucoup plus interpelé que ce bouquin assis le cul entre deux chaises.
Entre dépliant sorti tout droit de l'office de tourisme de Kiruna et chant à la gloire du bienfaiteur créateur de la mine, pardon, de la ville, aucune ombre ne vient ternir cette surexploitation de la terre par l'homme, pour l'homme et sa surconsommation de tout. Maylis de Kerangal nous fait un petit historique, survole façon supersonique plus d'un siècle d'outrances, d'outrages et de foutage de gueule des quelques blaireaux qui exploitent aussi bien les hommes que la terre. On sent bien parfois que deux trois trucs pourraient faire basculer l'auteure mais ceux qui payent ont du demander un livre à décharge ce qui me laisse cet arrière gout dont je n'arrive pas à me débarrasser.
Ca ne doit être que mon interprétation mais j'ai du mal aussi avec la fin du soit disant reportage.
L'auteure nous explique que le tourisme de masse qu'encourage l'état Suédois détruit peu à peu la nature, perturbe la faune et la flore, que la construction d'hôtels (de luxe forcément mais un formule1, ça serait pareil) blablabla sans omettre de nous préciser qu'elle a hâte d'aller passer la nuit dans « le fameux Ice Hotel devenu en quelques années l'un des établissements les plus désirables de la planète » (note de frais pour l'éditeur, trop cool comme taf) en se posant des questions existentielles du genre « est ce que mes cils vont durcir ? » (oui y a du lourd dans le questionnement de miss de Kerangal), bref que l'état était en gros responsable de la détérioration de ce bout de planète alors que LKAB, non. Ben voyons, plus d'un siècle d'extraction de milliards de tonnes de fer, c'est pas bien méchant.
Ah, j'allais oublier. L'auteure nous brosse quelques portraits de femmes… dont je laisse les lectrices un peu plus féministes que la moyenne découvrir quelques caractéristiques sur lesquelles je ne me prononcerai pas, j'veux pas d'ennuis avec les #tout et n'importe quoi.
En résumé, un an et demi d'investigation (oui c'est précisé à la fin novembre 2015 – avril 2017) pour pondre cette escroquerie superficielle, c'est à dégouter un journaliste de « Voici » ou de « Modes et Travaux » de bosser ses dossiers…
Commenter  J’apprécie          3319
Kiruna, ville située à l'extrême nord de la Suède, au coeur de la Laponie avec ses aurores boréales et la présence d'un gisement de fer d'une qualité exceptionnelle l'ont rendu célèbre.
Depuis quelques années, la municipalité est contrainte de déplacer de quelques kilomètres les habitations ainsi que les bâtiments principaux, comme la gare, l'hôtel de ville, l'église, etc., car le sous-sol de la ville est très instable. Et, il est inenvisageable pour eux de stopper l'exploitation de minerai qui sonnerait la fin d'une économique prolifique pour la ville.

Repéré lors d'une opération Masse critique et n'ayant pas été sélectionnée pour cet ouvrage, lorsque je l'ai saisi des rayonnages d'une librairie, j'ai su que j'allais l'acheter.
J'ai été conquise par cette lecture, ce petit « carnet » est tel que je me l'imaginais. J'ai d'abord découvert la justesse d'écriture de Maylis de Kerangal. Les phrases, le choix des mots m'ont transporté directement au coeur de Kiruna en suivant les pas de l'auteure dans son exploration souterraine et citadine.
Petite pépite à découvrir, j'ai également hâte de découvrir les autres textes produits dans le cadre du programme « Mineurs d'un autre monde ».
Commenter  J’apprécie          330
Ecrit comme un récit de voyage dans un univers industriel, un voyage dans le nord de la Suède au pays du minerai de fer, ce tout petit livre (par le format original) est intense par le pouvoir qu'a l'écriture de Maylis de Kerangal de sublimer les choses les plus froides.

Le point de départ est un évènement exceptionnel : le déplacement entier de la ville menacée de s'effondrer sur elle-même par l'avancée de la mine souterraine. Il y a dans cette lecture quelque chose de "Naissance d'un pont" poussé jusqu'au coeur de la meule. Point de fioritures ici, 140 demi pages, pour évoquer une région, une aventure industrielle, le destin des hommes et des femmes qui y vivent et qui la partagent. C'est très fort.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
Commenter  J’apprécie          100
Le plaisir de retrouver Maylis de Kerangal dans un exercice différent: le reportage littéraire.

L'auteure nous invite à la découverte de l'une des plus grandes exploitations minières encore en activité.
Kiruna, Suède, la ville la plus au nord du pays, au-delà du cercle polaire, ‪à 17 heures‬ de train de Stockholm. Cette ville a été construite en 1900, fondée par LKBA, l'entreprise qui extrait du minerai de fer dans la mine du même nom. le sous-sol de la région présente en effet une concentration exceptionnelle en fer, l'or noir suédois.
Aujourd'hui, la mine est devenue le plus grand site d'extraction de minerai de fer au monde, produisant 90 % de tout le fer d'Europe, « de quoi construire six Tour Eiffel par jour ! ».
Après cent dix ans d'exploitation, 1,1 milliard de tonnes ont été extraites.
À ciel ouvert jusqu'en 1965, la mine est depuis devenue souterraine.
La ville de Kiruna menace de s'effondrer sous l'effet de l'exploitation de son sous-sol. Mais pas question pour autant de stopper l'activité minière, véritable manne financière. Une solution folle a donc été trouvée: déplacer la ville.

Maylis de Kerangal arpente la mine et la ville, rencontre les habitants et ceux qui travaillent sur le site d'extraction. Elle plonge dans les entrailles de la terre, dans le passé de ce lieu hors norme, dessine les contours de la future Kiruna.
Un récit bref, des chapitres courts mais toujours la même précision dans l'écriture, la même capacité à rendre une atmosphère palpable, le même talent
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (126) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3200 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}