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Les hommes ont toujours rêvé d'être des oiseaux, d'avoir des ailes pour survoler le monde, d'ailleurs les ingénieurs ont observé les mouvements des volatiles à l'envol pour imaginer comment le traduire avec la mécanique. Mais, combien se sont, non brûlé mais brisé les ailes… L'un d'entre eux s'appelait Franz Reichelt, moins passionné par l'aviation que feu son ami Antonio, il songea néanmoins à imaginer un costume-parachute. Peut-être pour offrir un cadeau posthume à son ami qui s'était tué en avion.

Reichelt était tailleur pour dames. D'origine autrichienne, son arrivée à Paris n'avait pas été triomphale mais peu à peu il avait trouvé une clientèle dans le quartier de l'Opéra. Cependant, il souffrait de la solitude, songeait toujours à un amour perdu. Pourquoi est-il allé au devant de la mort en sautant du haut de la Tour-Eiffel avec sa piètre invention ? Il n'est pas unique mais une vidéo a permis qu'on se souvienne de lui. Etienne Kern réveille sa figure ordalique pour raviver en parallèle la mémoire de ceux qui se sont envolés, peut-être vers d'autres cieux. Comme le soulignait si justement Jean d'Ormesson : « Il y a quelques chose plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants ». Ce roman en remplit parfaitement la mission.

Le sujet du roman ne m'attirait guère mais l'écriture délicate d'Etienne Kern m'a fait tourner panache. D'une plume sensible, il relate la vie d'un homme qui ne parviendra jamais à surmonter les blessures successives et qui croît, à tort, que la montée dans les airs lui fera oublier la descente sur terre. Les ténèbres de la réalité sont masquées par une écriture poétique, un phrasé au charme d'antan et des personnages qui apparaissent comme des ombres chinoises et éclairés par le faisceau des mots.
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ENORME COUP DE COEUR

Etienne Kern retrace l'histoire de Franz Reichelt, tailleur à Paris, qui s'est lancé du premier étage de la tour Eiffel le 04 février 1912 afin d'essayer son prototype de parachute. Ce dernier ne s'ouvrira pas, la chute sera fatale.

Ce roman est bien plus qu'un simple portrait. le style poétique et le parallèle avec des événements tragiques survenus à des personnes proches de l'auteur m'ont entraînée dans une avalanche d'émotions. Chaque chapitre est introduit par une note très personnelle de l'auteur et d'une grande sensibilité.

Impossible de lâcher ce roman qui m'a tout simplement conquise.
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Livre sublime,empli de douceur,d'amour et d'idéalisme.
De quoi pleurer mais des larmes tendres.
J'ignorais tout de ce parachute chauve- souris essayé de la tour Eiffel,en 1912.
Etienne Kern nous raconte le cheminement de son invention,et j'aime énormément son inventeur,ce personnage à la fois effacé et passionné,qu'il nous dépeint avec un énorme respect.
J'ai été très touchée par la concordance entre ce récit presque historique et les évènements marquants de la vie de l'écrivain.
J'ai moi aussi entrepris des recherches dans un quartier de Paris,qui n'ont mené nulle part,dans une rue encore existante mais où des blocs de maisons ont été depuis, abattus(,et tant mieux car c'était une des " cours des miracles" de la capitale vers 1910!!!)dont celle que je cherchais ;j'ai ressenti la même douleur et le même chagrin inconsolables.
C'est donc une histoire qui me va droit au coeur, même si jamais au grand jamais ne me viendrait l'idée de faire l'oiseau.
Pour moi Franz se suicide, avec le sentiment d'avoir tout perdu.
J'aimerais avoir votre ressenti si vous avez lu ce texte superbe.
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En lisant ce livre, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer se dessiner sous mes yeux l'image d'une dentelle finement travaillée. Cela était en partie dû par l'alternance des écritures, passant d'une partie romancée à une sorte de mise en abîme, ou de rupture de la narration, par l'adresse du romancier à son héros. Mais cette impression de tissu ouvragé tenait aussi dans le style précis ménageant des vides, des espaces de respiration ou d'évocation. le vide est sans doute un personnage à part entière dans ce roman: il a sa place, il creuse sa place à travers les silences ou les découpages très courts des scènes. Si bien que l'alternance entre une scène - le motif - et le vide - le silence - complète cette impression de dentelle. J'ai été confirmé dans cette évocation à la toute fin de l'ouvrage par les mots de l'auteur. On ne peut donc que saluer ce travail qui rend -pour le lecteur du moins- exactement ce que l'auteur voulait faire.
Un des livres forts de cette année littéraire dont je recommande la lecture.
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Sombre, émouvant, élégant et envoutant, voila les mots qui viennent après avoir refermé la dernière page de ce premier roman. C'est l'histoire de Franz Reichelt, tailleur autrichien pour dames, venu vivre à Paris et qui en février 1912 aurait pu être l'inventeur du parachute, mais qui est resté juste un homme qui s'est tué en se jetant de la Tour Eiffel pour un simple prototype et qui s'est envolé des livres d'Histoire.

Disparu en quelques secondes, certes, mais persiste encore à ce jour une vidéo de ce fameux 4 février 1912. Franz au bord de la Tour Eiffel, à faire des va-et-vient comme si dans son inconscient la mort se trouvé déjà en bas. Après quelques hésitations, il s'élance, essaye d'imiter le vol de l'oiseau et s'écrase 57 mètres plus bas. Fin de l'histoire !

Très court roman mais d'une finesse incroyable : on n'y suit bien entendu le récit de cette histoire avec comme des entractes ou Etienne Kern explique son ressenti avec cet homme que rien n'arrête, au destin oublié. L'auteur s'adresse à Franz puis à d'autres "envolés" comme il aime les nommer. Des envolés qu'on a tous dans nos vies, qui rend ce roman poignant.

Captivé par la pureté du récit, où les personnages envahissent notre esprit, car derrière chaque grand drame se trouve une femme et l'amour. L'histoire se répète pour Franz hélas, mais ça, je vous laisse le découvrir par vous-même.

Etienne Kern débarque sur la scène littéraire avec un premier roman majestueux, ou le talent et le style sublime à merveille un fait divers tragique en auréolant d'humanité son héros aux rêves impossibles.

Quelle réussite ! Lisez ce roman ! Un nom : Etienne Kern ! Un auteur a suivre..
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J'ignorais l'existence de ce tailleur pour dames, Franz Reichelt, qui s'est obstiné à inventer un parachute jusqu'à en perdre la vie lors de son essai.
Une passion devenu danger pour lui-même car Franz s'est lancé dans un projet fou, sans avoir suffisamment de connaissances techniques et scientifiques.
Une ignorance qui l'a mené à la perte, comparable à l'innocence et à l'insouciance d'un enfant. Même si je reste mesurée sur cette insouciance, Franz ayant tout de même rédigé une lettre en guise de testament avant de se lancer depuis la Tour Eiffel pour son test unique et fatal.

Nous sommes au début du XXème siècle, l'aviation prend son essor et fascine. Beaucoup tentent des envols à bord d'engins amateurs et peu sécurisés. Face au nombre de morts accidentel, un concours est lancé pour celui qui inventera un parachute destiné à protéger les aviateurs.
Franz, homme de nature solitaire, perdra son seul véritable ami d'un accident de vol justement. Cet événement est l'élément déclencheur pour Franz.
Il se donne corps et âme dans ce projet fou de créer le parachute qui sauvera la vie des aviateurs.

Pourquoi Franz s'est obstiné dans ce concours ?
Pourquoi n'a-t-il pas renoncé alors que ses tests avaient échoué ?
Quel était la source de motivation, qui l'a menée jusqu'à l'irréparable ? La reconnaissance, l'appétence de la gloire, son histoire personnelle et familiale ?

Avec Les Envolés, Etienne Kern nous livre les secrets de cette histoire, mêlant faits réels et fictifs. L'occasion pour l'auteur d'apporter des éléments de réponse qui lui servent de parallèle à son histoire personnelle. Un roman assez court mais percutant et efficace.
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Fasciné par cette chute invraisemblable, par cette mort absurde, par ce court métrage ahurissant, Étienne Kern a tenté de faire renaître l'histoire de Franz Reichelt.

Belle époque et début de l'aéronautique, accidents en pagaille, les pionniers des airs risquent leurs vies sur des engins à la fiabilité toute relative. C'est alors que le prix Lalance de la Ligue aérienne et de l'Aéro-Club de France offre 5000 francs à l'inventeur d'un parachute.

Le 4 février 1912, il s'élance du premier étage de la Tour Eiffel avec un costume-parachute qui ne s'ouvrit pas. Une chute de quatre secondes.
Lien : https://www.noid.ch/les-envo..
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Depuis sa sortie je désirais lire ce roman, le premier de Stéphane Kern, dont le tire m'intriguait quelque peu. Qu'est-ce qui pouvait bien se cacher derrière "Les envolés" ? Je ne le compris qu'à la lecture de l'ouvrage, ma dernière de l'année 2022, ouvrage que l'auteur m'avait dédicacé à Besançon avec une gentillesse hors du commun.

"Tu as les yeux fermés, les bras ballants, la tête légèrement penchée…une série de diagonales… C'est l'un des piliers de la tour Eiffel…" Ce sont les premiers mots du roman, en italique et énigmatiques, premiers questionnements, premiers étonnements, où vont-ils m'entraîner ? le premier chapitre me l'apprend : "4 février 1912…Il avait trente-trois ans. Il n'était pas ingénieur, ni savant. Il n'avait aucune compétence scientifique et se souciait peu d'en avoir. Il était tailleur pour dames. Il s'appelait Franz Reichelt." C'est ainsi que l'auteur nous raconte l'histoire de cet inventeur.
Cet ouvrage est magnifiquement écrit. J'ai, en effet, trouvé l'écriture élégante parce que sans chichis. Les phrases sont courtes, joliment agencées, faites de mots simples mais choisis. La lecture en est limpide et agréable. Les personnages, réels ou de fiction, décrits avec minutie, sont attachants de par leur retenue, leurs forces ou leurs faiblesses. Les sentiments sont abordés avec beaucoup de délicatesse.

Il est aussi magnifiquement construit qui alterne l'histoire de Franz Reichelt – dont je n'avais jamais entendu parler – avec des moments plus intimes dans lesquels l'auteur fait revivre ses proches, disparus, envolés. La délicatesse des propos, la sensibilité qui affleure, le peu de mots, de phrases, de pages, disent s'il en était encore besoin combien la qualité d'un écrit ne se mesure pas à l'épaisseur de l'ouvrage. Il y a dans ce roman un quelque chose de particulier, une douceur, qui m'a envoutée, émue, charmée. En plus de l'intérêt lié à la découverte des balbutiements du parachutisme, l'évocation des sentiments profonds de l'auteur est bouleversante et émouvante l'espérance d'une marque laissée par ceux que l'on a aimés et qui se sont évaporés.

"Les envolés" est un premier roman tout en pudeur, d'une grande beauté et maîtrisé de bout en bout. J'attends déjà le suivant.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Le 4 février 1912, Franz Reichelt saute du premier étage de la Tour Eiffel équipé de son invention, un parachute. Les journalistes, les badauds sont au rendez-vous... Un caméra filme l'exploit. le drame, hélas, est prévisible...
Personne ne l'arrête, personne ne s'interpose...
Tous le laissent exécuter cette folie.

Etienne Kern se décide à écrire ce roman suite au visionnage d'une vidéo, illustrant ce fameux saut. Cette vidéo, je suis allée la regarder sur internet... Effroyable...
Etienne Kern nous fait découvrir les quelques années qui ont précédé l'événement : l'arrivée à Paris, son installation rue Gaillon en tant que tailleur, ses visites chez ses parents, son amitié avec Antonio, son employée Louise...
L'auteur nous livre en parallèle, ce qui le trouble dans ce saut, ce qui le renvoie à son histoire personnelle, avec M une de ses amies, ou son histoire familiale, et plus précisément son grand-père.

Tout est beau dans ce petit roman.
La plume de l'auteur est fine, douce, pleine de tendresse, de tristesse et d'émotions.
J'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'a enveloppée de mélancolie une fois la dernière page lue...


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"L'expérience du vertige n'est pas la peur de tomber mais le désir de sauter."

Dans un livre, tout tient parfois en quelques mots. Ceux-ci arrivent à peu près au tiers du chemin, et m'arrêtent soudain dans mon élan. Me frappent par leur justesse, la force du pas de côté qu'ils m'obligent à faire. Mais surtout par le nouvel éclairage qu'ils apportent au texte que je suis en train de lire. Je réalise que ce roman est multiple, que son sujet n'est peut-être qu'un prétexte pour explorer d'autres possibles. Impression confirmée au fil des pages où les vertiges de toutes tailles et de tous horizons se donnent rendez-vous, enjambent les époques pour se rejoindre.

L'auteur fait revivre Frantz Reichelt dont l'existence s'est achevée le 4 février 1912 sous l'oeil d'une caméra venue immortaliser son saut depuis le premier étage de la Tour Eiffel. le saut a duré 4 secondes, le costume-parachute que ce jeune tailleur de 33 ans voulait tester lui-même a à peine freiné la chute du corps. Ce jour-là, personne ne l'a arrêté. Personne n'a pensé à installer un réceptacle pour amortir un éventuel choc. Près d'un siècle plus tard, le spectacle de sa chute est accessible à tous. Sous la plume d'Etienne Kern, cet homme s'incarne avec une sensibilité qui suffit à toucher au coeur et prend une dimension qui dépasse sa propre vie. Il devient le symbole de tous les rêveurs, les inventeurs, ceux qui pensent simplement que l'on peut changer le monde en bas de chez soi. Sous les yeux de l'auteur qui a découvert un jour la vidéo de cet événement tragique, l'absurde le dispute au drame. Mais c'est la fascination qui domine. Peut-être pense-t-il immédiatement à cette expérience du vertige ? Ou bien fait-il déjà le lien avec d'autres chutes ? C'est tout l'objet du tissage de ce roman où viennent s'arrimer à la trame les fils d'autres histoires, d'autres sauts dans le vide. Plus proches. Plus intimes. Plus douloureux.

Dans un livre, tout tient parfois en quelques mots. Il n'y a pas un mot de trop dans Les envolés, l'ensemble est une merveille de précision, de sensibilité et de profondeur. de la belle ouvrage à la hauteur des talents d'aiguille de Frantz Reichelt. de ce parfait équilibre surgit pourtant une phrase que l'auteur prend soin de mettre deux fois devant nos yeux. Deux fois ces quelques mots qui contiennent l'essence du livre : "Les gens que nous aimons, nous ne pouvons rien pour eux".
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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