AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Zephirine


« J'essayais d'être une mère, je ne savais pas par où commencer, la maternité était un cercle de feu dans lequel je ne parvenais pas à me tenir. »
La maternité est un bouleversement pour Julia Kerninon qui, un instant, pense à fuir ses nouvelles responsabilités. L'autrice de Liv Maria nous raconte sans filtre ces moments où elle a cru perdre pied et ce nouveau rôle de mère qu'elle apprivoise peu à peu. Il y a une ambivalence entre la femme sans enfants, fille libre, insouciante, et celle qui lui succède après deux naissances.

« Si peu d'années sont passées et me voici la mère de deux enfants, pour toujours. Il n'y a pas de mots pour dire combien j'ai changé, mais il n'y en a pas non plus pour décrire la solidité de l'ancienne moi cachée dans la nouvelle, dure comme un noyau de pêche. »

Surfant sans cesse entre passé et présent, Julia Kerninon se raconte avec sincérité lorsqu'elle évoque les hommes qu'elle a aimés, ses nuits de vagabondage, jusqu'au jour où elle rencontre celui qui deviendra le père de ses enfants. le dilemme, c'est comment concilier sa vie de mère avec celle d'écrivain. Car écrire est sa vie.
« Tous les jours, j'aime mes enfants, je travaille, et j'essaie d'être un meilleur écrivain.
Les livres ont aussi une grande importance, ils l'aident à traverser la vie. Elle évoque Rilke ou Faulkner et, au détour d'une page, elle cite un poème de Walt Whitman qui colle parfaitement à sa réalité : « Enfants ensemble, l'un à l'autre attachés/ ne nous quittant jamais l'un l'autre… ».

J'ai trouvé extrêmement touchante cette franchise totale, cette intimité révélée sans afféterie. de plus, l'écriture est nerveuse, ça claque et ça secoue. Julia Kerninon nous empoigne, nous impressionne, nous émeut et on se sent familière de cette femme qui ne cache rien. Même pas peur pour avouer sa lassitude d'une vie de famille qui peut sembler idyllique.

« Parfois je me sens tellement passagère clandestine, je suis tellement fatiguée de cette vie de famille… »

C'est court, c'est puissant et on sort de cette lecture un peu sonné car, en parlant d'elle, elle parle aussi au nom des femmes confrontées à la maternité et cette lucidité, cette franchise m'ont fait du bien.



Commenter  J’apprécie          731



Ont apprécié cette critique (73)voir plus




{* *}