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Critique de motspourmots


J'ai une tendresse particulière pour la plume de Julia Kerninon, surtout depuis son deuxième roman le dernier amour d'Attila Kiss dont on a moins parlé que l'excellent Buvard, mais qui m'a particulièrement touchée. Alors ces confessions d'une amoureuse des livres, d'une accro à l'écriture, d'une droguée aux mots... je les ai dégustées patiemment et voluptueusement, ravie de retrouver la prose fine et précise de l'auteur et surtout d'en apprendre un peu plus sur elle.

"Mes deux parents croyaient aux livres, ils croyaient à la solitude, à la vie intérieure, à la patience, à la chance, ils croyaient aux bienfaits d'une planche de bois solidement fixée dans une alcôve de ma chambre sur laquelle poser ma machine à écrire, peut-être même qu'ils aimaient le bruit que faisait la machine électrique quand elle mitraillait d'un seul coup la phrase que je venais d'inscrire dans l'écran minuscule au-dessus des touches. Dans la famille, personne n'avait jamais gagné assez d'argent pour y croire, alors ils ne croyaient pas à l'argent, ils croyaient à l'expatriation, à la poésie, à la sobriété matérielle, ils croyaient que la littérature était une activité respectable."

A peine trentenaire, Julia Kerninon a déjà toute une histoire, presque une légende. Des parents amoureux des livres mais surtout dotés d'un état d'esprit incroyablement ouvert, loin des préoccupations strictement matérielles. Des voyageurs qui ont transmis leur curiosité à leur fille. Cet environnement aurait pu lui peser, se transformer en contrainte et peut-être l'a-t-il été à un moment ou un autre. Mais il est surtout la sève qui nourrit sa passion et son ambition.

Car chez la jeune femme, tout est tourné vers l'écriture. Les jobs alimentaires destinés à engranger de quoi survivre durant de longs mois consacrés à écrire. La lecture. Les escapades en France, en Irlande, aux Etats-Unis, à Budapest. Budapest justement, ce séjour qui dévoile l'univers de la genèse du dernier amour d'Attila Kiss...

Ce court récit est un magnifique hommage à la littérature dans ce qu'elle a de plus pur, loin des aspects marketing, de l'argent qui tend inexorablement à pervertir l'art. S'adonner à cet art en tant qu'écrivain apparait comme un véritable luxe. Mais c'est pour Julia Kerninon son oxygène, son carburant, sa thérapie, sa raison d'être.

Tout amoureux des livres ne peut que vibrer à la lecture de ces quelques dizaines de pages pleines d'amour dans lesquelles l'écrivain nous livre avec une pudeur généreuse beaucoup d'elle-même. Dans l'attente (fébrile) de son prochain roman.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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