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EAN : 9782812612039
60 pages
Editions du Rouergue (04/01/2017)
3.85/5   124 notes
Résumé :
Dans ce court récit, Julia Kerninon, pas encore trente ans, façonne sa propre légende. Née de parents fous de lecture et de l'Amérique, elle tapait à la machine à écrire à cinq ans et a toujours voulu être écrivain. Dans une langue vive et imagée, un salut revigorant à la littérature comme « activité respectable ». A dévorer ! Prix Françoise Sagan et prix de la Closerie des Lilas pour ses deux premiers romans.
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 124 notes
À 30 ans, Julia Kerninon vit la même vie depuis 25 ans. Des journées passées entre les pages des livres... Élevée dans une famille férue de littérature, d'Amérique, de voyages, de peau de léopard et de velours côtelé, elle reçoit, à 5 ans, sa première machine à écrire. Une révélation pour la petite fille : elle sera écrivain. de ses premiers poèmes minimaux, de ses histoires d'animaux parlants à son premier roman publié, couronné de quelques prix, Julia Kerninon a tracé sa route...

Une biographie à 30 ans ? Pourquoi pas dès lors que l'auteur rend un bel hommage à la littérature et à l'écriture. Un monde qui l'a accueillie à bras ouverts et dans lequel elle se sent née. Comme une évidence. Julia Kerninon décrit parfaitement tout l'amour qu'elle porte aux livres, la passion qui l'anime dès qu'elle écrit, le chemin sinueux et parfois chaotique qu'elle a traversé et se rappelle, avec tendresse, quelques moments de son enfance. L'auteur, de sa plume vive et passionnée, nous fait partager son amour pour la littérature et l'écriture, des activités tout à fait respectables.
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J'ai un problème avec les phrases à rallonge.

Celles qui s'étalent sur une demi-page ou plus, où chaque nom s'accompagne de sa cohorte d'adjectifs, où les adverbes abondent et où les virgules s'accumulent. En règle générale, confrontée à ce genre d'écriture, je crie grâce assez vite. J'éprouve la sensation de peiner à trouver mon souffle, de me perdre dans les méandres de mots et de finir entrainée vers le fond.
Je me noie dans les phrases interminables.
Je sais que certains lecteurs en raffolent, j'en connais. Ce n'est malheureusement pas mon cas.
Il y a des auteurs qui me demeurent inaccessibles pour cette unique raison : leur manque de points.

Lorsque j'ai démarré la lecture d'« Une activité respectable », ma première réaction a été de penser que Julia Kerninon et moi, ça risquait de ne pas fonctionner. Un réflexe bien ancré, une angoisse de l'étouffement qui surgit sitôt dépassé le seuil des cinquante mots sans apercevoir le moindre point à l'horizon.
Ne jamais s'arrêter à une première impression.

J'ai poursuivi, un peu sur la défensive, prête à remonter sur la rive. Mais, chose étrange, les phrases si longues de Julia Kerninon ne m'ont pas semblées interminables ou asphyxiantes, elles m'ont parues légères et virevoltantes. Elle ne m'a pas entrainée vers le fond, elle m'a déposée sur une embarcation légère et m'a emportée dans son courant. Je me suis laissée conduire, de paysage en anecdote, de réflexion en perspective.
Je ne me suis pas noyée, mais j'ai retenu souvent mon souffle devant la justesse d'une image ou l'émotion d'un sentiment.
J'ai adoré ce voyage, cette fenêtre entrouverte sur une enfance singulière et sur les affres de l'écriture.

Il semblerait bien que finalement j'aime les phrases à rallonge ; mais seulement celles de Julia Kerninon…

Challenge Multi-défis 2017
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Un agréable moment au pays de l'enfance et de la jeunesse de l'auteure
qui nous raconte ses parents, dévoreur de livres, couple passionné ,
atypique, amoureux, grands voyageurs, peu tracassés des histoires
pratiques, matérielles de la vie... Julia Kerninon reçut pour ses cinq ans, une machine à écrire...pour dire, à quels point l'écriture, les mots, la lecture sont des activités grandement "respectables" et valorisantes dans cette famille.

L'écrivaine nous raconte son périple, ses combats, doutes, acharnement,
ses "échappées" à Budapest, et ailleurs, pour persister dans sa volonté
de devenir écrivain, ses petits boulots pour vivre tout en poursuivant avec acharnement "sa bataille avec les mots", avec la littérature...!

Ce court texte autobiographique débute sous le signe prémonitoire d'une visite magique à la librairie "Shakespeare and Company", dans le quartier de Notre-Dame, avec la maman de la narratrice; Julia Kerninon est alors âgée de cinq ans et demi !...

Un hommage touchant à la littérature, aux livres, aux plaisirs infinis de la lecture et de l'écriture [sans omettre , également, les douleurs , les doutes, les questionnements perturbants, qu'induisent le travail de tout écrivain, digne de cette exigence !]

Julia Kerninon nous fait partager ses admirations littéraires, dont celle,
plus appuyée , adressée à Michel Butel...

"Nous avions beaucoup, beaucoup de chance, me disait-elle [ma mère], parce que nous avions les livres et que dans les livres les phrases étaient éternelles, noir sur blanc, solides, crédibles – elles n'étaient pas en l'air, elles ne venaient pas de n'importe qui, elles avaient été polies, ordonnées, réfléchies, par des individus précis, attentifs, et elles nous livraient le monde entier, le monde accéléré, perfectionné, lavé de ses scories, sans temps mort, un cours d'eau pur et bondissant, un monde dans lequel nous pouvions nous échapper chaque fois que le monde réel cessait d'être intéressant."[p.24]




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Une autobiographie courte, bien sûr puisque Julia Kerninon vient de fêter ses trente ans, mais pas que, car l'auteure sait manier la plume (la machine à écrire) dans un style léger et direct, qui évoque souvent plus qu'il ne décrit laissant l'espace au lecteur, un enseignement qu'elle a fait sien et qu'elle applique à merveille. J'ai toujours été surprise par ces destins décidés semble-t-il dans le premier âge et avec quelle détermination ils sont accomplis. Quelques pages pour nous transmettre sa passion, son addiction, une véritable déclaration d'amour à la littérature. Merci à Babelio et aux Éditions du Rouergue pour cette lecture offerte dans le cadre de Masse critique.
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Comment devient -on écrivain ? Dans ce court récit autobiographique Julia Kerninon retrace son goût de la lecture dans un premier temps, passion partagée dans sa famille puis par le désir ensuite de passer à l'écriture et pour se faire accepter tout ce qui lui permettait d'arriver à concrétiser ce voeu. Comment ne pas se retrouver dans ses mots, ses sentiments quand on aime lire et pour ma part découvrir le chemin parcouru par des écrivain(e)s dont j'apprécie la plume et l'univers. Ce n'est pas faire preuve d'indiscrétion mais plutôt d'admiration pour la manière sincère dont elle l'explique, utilisant ses Souvenirs qui la ramènent aux livres, aux mots, à la littérature.....
"Les livres me sont comme des boîtes closes (...) je veux savoir ce qu'ils renferment, je ne sais pas m'arrêter. (...) j'arpente la littérature comme un champ dans lequel mes pas laissent l'herbe ployée un instant derrière moi, juste me temps de voir le chemin parcouru, et l'immensité encore inconnue. (p58)"
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critiques presse (2)
LeMonde
10 juillet 2017
Pour mettre les livres au-dessus de tout, il faut être un enfant perché. En témoigne ce bref et beau texte signé par une romancière de 30 ans, qui fait le récit d’un apprentissage, celui de l’écriture.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
25 avril 2017
Elle ose, prend des risques pour écrire, n'a de repères que les livres pour naviguer sans sombrer dans les méandres de l'existence. Et elle y parvient avec beaucoup de grâce, d'ailleurs. Et d'authenticité.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Nous avions beaucoup, beaucoup de chance, me disait-elle [ma mère], parce que nous avions les livres et que dans les livres les phrases étaient éternelles, noir sur blanc, solides, crédibles – elles n'étaient pas en l'air, elles ne venaient pas de n'importe qui, elles avaient été polies, ordonnées, réfléchies, par des individus précis, attentifs, et elles nous livraient le monde entier, le monde accéléré, perfectionné, lavé de ses scories, sans temps mort, un cours d'eau pur et bondissant, un monde dans lequel nous pouvions nous échapper chaque fois que le monde réel cessait d'être intéressant.
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Un monument identique de livres l'avait sauvée, elle (la mère de l'auteure), trente ans auparavant, d'une enfance complètement ratée, alors elle étalait son secret devant moi, elle m'expliquait ce qu'elle aimait le plus au monde, dans un mouvement qui était aussi un potlach, une offre d'une richesse démesurée, et à laquelle il s'agirait peut-être de répondre un jour par un don encore plus considérable.
J'imagine que j'ai souri, mais je ne sais pas. Je sais seulement que j'ai lu ses livres, dès que j'ai appris à déchiffrer l'alphabet, j'ai exploré chaque recoin du palais qu'elle m'avait construit, je m'y suis perdue et retrouvée (p. 21)
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Arrivée là, désoeuvrée, déshonorée, au début j'ai donné des cours à un garçon de seize ans agité, je ne savais pas exactement ce que je devais faire de lui, jusqu'à ce que sa mère au téléphone me dise : Le plus important, en réalité, c'est que vous le calmiez. Alors, pendant six mois, j'ai été professeur de calme- moi la nerveuse, l'excessive, la turbulente, j'essayais de lui apprendre le seul calme que je connaissais qui était celui des mots imprimés, je lui lisais John Fante à voix haute, Hemingway, Fitzgerald, Steinbeck, Bernhard, Dickinson et de la poésie expérimentale. (p. 39)
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(...) c'était notre luxe, nous avions beaucoup, beaucoup de chance, me disait-elle, parce que nous avions les livres et que dans les livres, les phrases étaient éternelles, noires sur blanc, solides, crédibles - elles n'étaient pas "en l'air", elles ne venaient pas de n'importe qui, elles avaient été polies, ordonnées, réfléchies, par des individus précis, attentifs, et elles nous livraient le monde entier, le monde accéléré, perfectionné, lavé de ses scories, sans temps morts, un cours d'eau pur et bondissant, un monde dans lequel nous pouvions nous échapper chaque fois que le monde réel cessait d'être intéressant, ce qui arrivait beaucoup trop souvent quand quelqu'un venait nous parler.
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Comme des repères, les livres nous mènent à d'autres livres, ils nous font ricocher- nous lisons comme Dante se laissant guider par Virgile dans la forêt sauvage du pêché. Dans les bibliothèques, dans les librairies, les voir tous côte-à-côte, si nets, comme des compartiments dans un columbarium, chacun renfermant une voix, une aria, je ne connais rien de mieux. Je reviens toujours là. C'est tout.
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Vidéo de Julia Kerninon
Lecture par l'autrice & Julia Kerninon Rencontre animée par Jennifer Padjemi Années 80 dans le nord de l'Angleterre. Yrsa grandit avec son frère Roo et sa mère infirmière. Démunie, leur mère les confie à leurs grands-parents, membres de l'Église Adventiste du 7e jour. Au fil des ans, Yrsa subit, de façon insidieuse puis frontale et traumatique, l'emprise des hommes sur son corps transformé.
Le récit d'Yrsa est le contrepied poétique et touchant au male gaze, par la voix mutante d'une enfant, d'une soeur, d'une ado, d'une escort, d'une poétesse dans l'âme, d'une femme en plein empowerment. La Vie précieuse est un ultra-moderne récit de formation, qui rappelle les effets de composition cinglants de la réalisatrice Michaela Coel (série I May Destroy You) et les envolées pleines de vie et de rage de Kae Tempest. Libre, déterminée, militante féministe et intersectionnelle, Yrsa Daley-Ward a imposé sa voix dans le monde entier, saluée par le Pen Prize du meilleur roman autobiographique. Elle a par ailleurs collaboré avec Beyoncé en 2020 pour le film et l'album Black is King.
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